POUR NON APPLICATION DES RECOMMANDATIONS DE L'AUDIT INTERNATIONAL DU FICHIER ÉLECTORAL: L'OIF ABANDONNE LA GUINÉE

25 - Février - 2020

L'entêtement de Alpha Condé de vouloir organiser coûte que coûte organiser une mascarade électorale pour légitimer le changement de constitution qui lui permettra de se maintenir au pouvoir isole de plus en plus la Guinée sur le plan international. Après le parlement de l'Union européenne, les Nations-Unies, les institutions de Bretton Woods, c'est autour de l'OIF d'arrêter son accompagnement au pays dans la conduite du processus électoral. L'organisation a annoncé ce lundi 24 février son retrait des opérations liées à la révision exceptionnelle des listes électorales. Les responsables de l'organisation expliquent leur retrait par la non application des recommandations faisant suite à l'audit international du fichier électoral réalisé conjointement avec les Nations-Unies et l'Union européenne, à la demande du gouvernement guinéenne.

Le communiqué, rendu public souligne que cet audit international de 2018 avait révélé que le fichier électoral de 2015 comportait 2.490.664 électeurs problématiques qui, bien que n’étant pas repassés en 2019 devant les Commissions administratives d’établissement et de révision des listes électorales (CAERLE) pour confirmer leur inscription, continuent malgré tout de figurer dans la base de données actuelle. ''Et les insuffisances constatées sur ces effectifs incluent notamment un certain nombre de cas d’électeurs décédés, non déclarés ainsi que des doublons. Au total, il s’avère que 98% de ces 2.490.664 électeurs ne disposent pas de documents permettant leur identification, bien que la loi prévoie 6 types de pièces pour justifier l’identité et l’âge de l’électeur'', mentionne le document. Et de poursuivre: ''Sur le constat de ces insuffisances qui persistent, et qui ont été particulièrement signalées à la Commission électorale lors de la récente remise du rapport de mission, il sera difficile pour l’OIF de continuer à soutenir le processus électoral en Guinée, tant qu’un consensus sur le nombre d’électeurs ne sera pas négocié par toutes les parties prenantes nationales », décide l'organisation de la Francophonie qui pour autant, « tient à rassurer les partenaires guinéens quant à sa disponibilité à soutenir toute initiative qui permettrait, par la voie du consensus, de favoriser le renforcement de la démocratie et la consolidation de la paix et de la cohésion sociale en Guinée''.
Avec cette décision de partir de l'IOF, la Guinée est aujourd'hui complètement isolée de la chaîne internationale. Seules l'Union africaine et la CEDEAO qui continuent à avoir une position floue par rapport à la situation très préoccupante qui prévaut dans ce pays. Aujourd'hui, les Guinéens retienent leur souffle. En fait, le Front national de la défense de la Constitution (FNDC) qui regroupe des activistes, les partis politiques de l'opposition et les organisations de la société civile, a durci le ton dans sa logique de s'opposer à la tenue du double scrutin du 1er mars prochain des législatives et du référendum constitutionnel. Cette structure a décrété la désobéissance civile dans tout le pays déclarant qu'elle ne reconnait plus Alpha Condé comme président de la république et envisage de lancer de nouvelles manifestations sur l'ensemble du territoire de la Guinée, à partir de ce jeudi jusqu'au jour du scrutin. Et actuellement les leaders de cette coalition font le tour du pays pour demander aux citoyens de ne pas retirer leurs cartes d'électeurs et à ne pas voter. Plus grave, des équipes formées par ce FNDC font le tour de l'ensemble du pays pour arracher les cartes d'électeurs des mains des commissions de distribution et le matériel électoral pour les bruler. Plus de la moitié des cartes ont été brûlées ou remises aux femmes vendeuses de beignets qui les utilisent pour emballage. Et en face, le pouvoir a déployé des escadrons de l'armée dans tous les coins du pays pour forcer la tenue du scrutin. Aujourd'hui, toute la Guinée est militarisée au grand dam des populations qui n'osent plus vaquer à leurs occupations. Le pouvoir a aussi recruté partout des milices qui prêtent main forte à l'armée dans la répression contre le peuple. C'est dire que la Guinée file directement vers la guerre civile à partir du 1er mars. Pendant ce temps, la CEDEAO qui devait être le rempart pour sauver les populations de la sous-région en cas de situations tendues se mure dans un silence total. Attendent-ils que des corps jonchent toutes les rues de Conakry pour intervenir en y envoyant par hypocrisie des missionnaires ?

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

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