Pourquoi au Senegal le taux de croissance n'est pas un indicateur pertinent ?

26 - Février - 2018

Le débat fait rage de nos jours au Senegal entre un gouvernement qui se glorifie d'un taux de croissance en constante hausse et une opposition qui affirme que ces taux de croissance n'ont pas d'incidence dans l'amélioration de la vie des Sénégalais.

Le taux de croissance calcule l'évolution de l'activité économique d'un pays d'une année sur l'autre. Donc à priori il devrait nous renseigner sur l'amélioration ou non des conditions de vie des populations. Or le taux de croissance se calcule à partir de l'évolution du produit intérieur brut (pib) qui représente la richesse créée à l'intérieur d'un pays qu'elle provienne des résidents ou non. Le pib qui détermine le taux de croissance, mesure la richesse d'un pays sans distinguer celle qui reste effectivement dans ce même pays de celle qui partira par différents canaux.

Nous savons tous que l'économie du Senegal est dominé par les multinationales qui rapatrient des sommes considérables dans leur maison mère sous forme de dividendes et d'intérêts environ 200 milliards en 2016.
À notre sens si le taux de croissance résultait directement du produit national brut(pnb), il serait plus révélateur sur le niveau de vie de la population.
Car le produit national brut (pnb) est un indicateur qui mesure la richesse créée par les seuls résidents à l'inverse du pib.
En d'autres termes pour obtenir le pnb on ajoute au pib les revenus réalisés à l’étranger, qui sont transférés dans le pays, et on retranche ceux des revenus réalisés dans le pays qui partent à l’étranger. C'est en ce sens que le pnb est plus pertinent que le pib dans l'analyse économique d'un pays. Et nous savons tous que taux de croissance est le principal indicateur pour suivre l'évolution de l'activité économique sur le plan international. Pourtant ce taux est qui utilisé, manipulé ou interprèté tous azimuts ne provient pas d'un agrégat (pib) reflétant le niveau de revenus qui restent dans le pays.
Et c'est ce qui explique l'évolution croissante du taux de croissance du Senegal (exemple :de 3,5 en 2013 à 6,7 en 2016)et en même temps une augmentation de la pauvreté.
En principe c'est le contraire qui devrait se passer si l'économie senegalaise n'était pas largement dominée par les filiales de sociétés étrangères.

Voilà pourquoi le taux de croissance ne devrait pas demeurer un indicateur sur lequel les senegalais (ou les autres pays où le tissu économique est semblable) pays doivent s'appesantir pour apprécier l'évolution de leur économie.
Hawa Abdoul BA
Responsable PDS Dakar Plateau
Membre FNLC

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

15 - Septembre - 2021

REVUE DE PRESSE : LA MISE AU POINT DU MINISTÈRE L’ECONOMIE SUR LES CHIFFRES DE LA PAUVRETÉ À LA UNE

La mise au point du ministère l’Economie sur les chiffres de la pauvreté révélés par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie...

11 - Septembre - 2021

RESPECT DES PRIX FIXES PAR L’ETAT : ASSOME AMINATA DIATTA IMPLIQUE LES DELEGUES DE QUARTIER

Les contrôleurs du ministère du Commerce et des PME n’ayant pas le don d’ubiquité, Assome Aminata Diatta a eu la bonne idée de se tourner vers les...

11 - Septembre - 2021

RESPECT DES PRIX FIXES: LES DELEGUES DE QUARIER DE DAKAR S'ENGAGENT

Les délégués de quartier de Dakar ont pris l’engagement d’accompagner le ministère du Commerce et des PME dans la lutte contre la flambée des prix...

09 - Septembre - 2021

JUSTICE : KABIROU MBODJE (WARI) CONDAMNÉ POUR ABUS DE CONFIANCE

Il était le symbole de la réussite des jeunes entrepreneurs sénégalais, mais tout porte à dire que la chute de Kabirou Mbodje, patron de Wari, a...

04 - Septembre - 2021

Le Sénégal lève 55 milliards de FCFA avec les meilleurs taux sur le marché régional des titres publics de l’UMOA

L’Etat du Sénégal, à travers la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, a levé, le vendredi 03 septembre 2021,...