PRESIDENTIELLE 2019 : RADIOSCOPIE DE L’EROSION DE L’ELECTORAT DE MACKY SALL EN FRANCE

25 - Février - 2019

Dire que Macky Sall va piquer une colère noire est un doux euphémisme. Malgré un budget de campagne XXL, les responsables de sa famille politique en France ont été incapables d’atteindre l’objectif qu’il leur avait assigné, à savoir gagner avec un score de 70%.
Forts de leur butin de guerre, ils n’ont pu glaner que 50, 62% des suffrages sur l’ensemble du territoire français et 48%, à Paris. C’est la première fois que la famille politique de Macky Sall obtient des résultats aussi médiocres en France, signe que le président de la République n’est plus le maître absolu au pays de Macron, voire dans la diaspora. Au sortir du meeting d’Ousmane Sonko, en novembre dernier, à Paris, nous avions titré notre article comme suit : « Macky Sall menacé dans son fief par Ousmane Sonko ». Des thuriféraires du président de la République nous avaient sévèrement critiqué. Aujourd’hui, l’histoire nous a donné largement raison.
A l’origine de cette chute vertigineuse des résultats du camp présidentiel, il y a d’abord l’incompétence de l’équipe dirigeante. Elle n’a pas su fédérer les différentes entités qui se sont engagées dans la campagne électorale pour la réélection du président Macky Sall. Les mouvements de soutien ont été littéralement snobés et vilipendés ; les alliés de l’APR considérés comme des faire-valoir, certains ténors du parti présidentiel ont été mis à l’écart dans les prises de décisions. Seul leur militantisme peut expliquer leur participation à la campagne électorale. L’enseignement principal à tirer de la gestion des nouveaux dirigeants de la mouvance présidentielle est que « le mieux est l’ennemi du bien ». En évinçant Demba Sow du poste de coordinateur de la DSE France, Macky Sall pensait avoir bien fait. L’histoire, elle, semble dire le contraire.
L’autre élément important qui explique cette « défaite » du camp présidentiel est l’incapacité de ses responsables de sortir des territoires affectifs de Macky Sall pour aller chercher de nouveaux militants dans les universités et autres. « Ce ne sont pas les responsables de la DSE qui m’ont convaincu de voter pour Macky Sall, si je vote pour lui, c’est que je l’aime bien », confirment souvent ces inconditionnels du président Sall. L’excellent score du candidat Sonko s’explique d’ailleurs par le fait que les responsables de sa coalition ont réussi à investir ces territoires « impénétrables ».
Le troisième élément, et non le moindre, est l’opacité dans la gestion du budget de campagne. Plusieurs responsables estiment être floués. « Macky Sall a envoyé beaucoup d’argent et on nous donne que des miettes », fulmine une responsable du parti. D’autres militants disent soupçonner un détournement de fonds. Conséquence, bon nombre d’entre eux ont décidé de ne pas voter préférant profiter de ce dimanche ensoleillé pour vaquer à d’autres occupations.
Une chose est certaine : Macky Sall va couper des têtes. Et rapidement !


Cheikh Sidou SYLLA

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

29 - Janvier - 2024

A Rome, Macky Sall appelle à davantage accorder la priorité à l’investissement

Le président sénégalais, Macky Sall a souligné, lundi à Rome, la nécessité d’instaurer un nouvel état d’esprit dans la...

29 - Janvier - 2024

Temps d’antenne d’un candidat en prison : un cas non prévu par les textes du CNRA

Les textes du Conseil national de régulation de l’audiovisuel, notamment en ce qui concerne le passage des candidats à la télévision nationale, n’ont pas...

28 - Janvier - 2024

LE MALI, LE NIGER ET LE BURKINA FASO QUITTENT LA CEDEAO "SANS DELAI"

Les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont décidé de retirer leur pays, avec effet immédiat, de la Communauté économique...

28 - Janvier - 2024

La Cedeao prête à une «solution négociée» après le retrait du Mali, du Burkina et du Niger

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) s'est déclarée prête dimanche dans un communiqué à trouver «une solution...

27 - Janvier - 2024

MEME SI 3 MEMBRES DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL DEMISSIONNENT, L’ELECTION PRESIDENTIELLE AURA LIEU LE 25 FEVRIER 2024 (PAR SEYBANI SOUGOU)

Depuis que des députés du PDS ont réclamé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire à l’Assemblée nationale, pour...