PRESIDENTIELLE 2024 : EN FRANCE, JAMM A GËN 3EME MANDAT VEUT BARRER LA ROUTE A MACKY SALL
La diaspora a toujours été aux avant-postes dans conquêtes démocratiques au Sénégal. Elle n’entend manifestement pas déroger à cette vocation. Du moins c’est ce qu’on peut retenir de la réunion de la section France du mouvement citoyen « JAMM A GËN 3EME MANDAT », samedi 26 février, à Paris. Empêcher le président Macky Sall de participer à la présidentielle de 2024, s’opposer farouchement à toute tentative du pouvoir d’écarter des candidats de la course. Tels sont les axes de la lutte du mouvement citoyen.
Mais ce qui attire l’attention lors de cette rencontre, c’est l’engagement, la détermination des participants à empêcher le président Macky Sall, qui pour des intérêts partisans, disent-ils, veut installer le Sénégal dans un cycle de violence. Mais « cette diaspora est déterminée parce qu’on est à un moment où on n’acceptera pas que notre démocratie recule. Macky Sall, en 2019, avait clairement dit que s’il était élu, ce serait son second et dernier mandat. Que le troisième mandat n’était pas son credo. Mais voilà, jusqu’à présent, il refuse de dire qu’il ne participera pas à la présidentielle de 2024. On ne peut pas donc accepter qu’on piétine notre démocratie, que des gens viennent la confisquer », explique Bouba Benjeloun, le coordinateur de la section France du mouvement citoyen « JAMM A GËN 3EME MANDAT ». « La diaspora a un grand rôle à jouer parce qu’elle a été un acteur dans la lutte contre le troisième mandat en Côte d’Ivoire et en Guinée. Aujourd’hui, c’est nous qui portons le flambeau, il s’agit de montrer que notre démocratie est capable de survivre à la volonté des gens qui veulent l’arrêter », poursuit Benjeloun.
« La diaspora a toujours été à la pointe des combats pour les conquêtes démocratiques. La première alternance, en 2000, a eu lieu d’abord à Paris, une heure ou deux heures avant que Dakar ne donne son verdict. La même chose s’est rééditée en 2012. (…) Aujourd’hui, la question du troisième mandat intervient dans un contexte où la France est en train de perdre son pré carré. Il ne lui reste plus que le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Et elle est menacée dans ces pays. Si Macky Sall pense que la France pourrait l’adouber dans son aventure, je dis qu’il se trompe. Si la France s’aventure à l’accompagner et que le scénario de 2012 se reproduit, alors elle aura perdu le Sénégal à jamais », théorise Aguibou Diallo, militant de la société civile.
Au-delà de la dénonciation de la « régression démocratique » au Sénégal, Benjeloun et ses camarades estiment qu’il est plus que nécessaire d’informer l’opinion publique française sur la situation politique au Sénégal, mais aussi de lui faire prendre conscience des conséquences qui pourraient découler d’un éventuel soutien du président Macron à Macky Sall. « Nous avons des alliés stratégiques, vous avez vu le travail des députés de la Nupes relatif à la question de la coopération judiciaire sur les poursuites qui pourraient être engagées contre les activistes qui agissent à partir de l’Hexagone. C’est une porte d’entrée pour nous vers la sensibilisation », explique Aguibou Daillo. Dans son plan d’action, le mouvement citoyen envisage aussi de convaincre des chefs d’entreprises, des syndicalistes, des organisations communautaires, comme le Parlement européen. Des marches et des rassemblements sont également au menu.
Cheikh Sidou SYLLA