PRESIDENTIELLE 2024 : MBAYE NDIAYE « OFFICIALISE » LA CANDIDATURE DE MACKY SALL

27 - Février - 2020

Une déclaration qui devrait provoquer des secousses telluriques dans le microcosme politique sénégalais. Invité de l’émission « Faram Facce », mercredi 26 février, sur TFM, le ministre d’Etat Mbaye Ndiaye a déclaré que sur la base de son interprétation de la Constitution, le président de la République est à son premier mandat. Autrement dit, le septennat ne doit pas être pris en compte d’autant plus que la loi, soutient-il, n’est pas rétroactive. Ce qui revient à dire que rien ne devrait s’opposer à une candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2024.
Cette sortie de Mbaye Ndiaye, ministre d’Etat, intervient quelques jours seulement après celle de l’ancien Premier ministre de Macky Sall. "L'histoire du président de la République avec le Sénégal n'est pas terminée. Elle nous mène en 2035", avait dit Mahammad Boun Abdallah Dionne dimanche 23 février, à Guédiawaye, lors d’un forum organisé par la jeunesse républicaine.
Ces deux ténors étant des fidèles parmi les fidèles de Macky Sall, nous pouvons dès lors formuler l’hypothèse qu’ils ont eu l’aval du président de la République pour s’autoriser à fouler aux pieds sa fatwa interdisant aux responsables de la majorité présidentielle d’entretenir le débat relatif au troisième mandat. La volonté de Macky Sall de candidater à la présidentielle de 2024 n'est donc plus à écarter.
En 2011, les Sénégalais, mobilisés comme un seul homme, s’étaient massivement opposés à la volonté du président Wade de briguer un troisième mandat. Son entêtement avait alors provoqué une crise préélectorale qui aurait causé la mort d’une quinzaine de personnes. Cette sombre page de l’histoire politique du Sénégal étant encore fraîche dans les mémoires, qu’est-ce qui pourrait alors convaincre le président de la République de vouloir suivre la voie tracée par son prédécesseur ? Certes, nous n’avons pas de réponse formelle à cette question, mais il est plausible d’affirmer qu’avant les sorties de  Mahammad Boun Abdallah Dionne et de Mbaye Ndiaye, l’entourage du président Sall a mûrement élaboré des stratégies permettant de maîtriser les risques liés à l’exécution de l’objectif visé. Dans cette optique, Macky Sall, contrairement à Abdoulaye Wade, pourrait prendre des mesures draconiennes pour contenir la mobilisation des opposants à son « projet ». Que personne ne soit surpris si l’exceptionnel et dissuasif dispositif policier mis en place lors du vote de la loi sur le parrainage est reconduit.
En décidant de sortir du bois maintenant, l’entourage du président Sall a vraisemblablement opté pour la « guerre d’usure » se disant, sans doute, que les opposants au troisième mandat ne pourraient pas tenir la cadence pendant quatre longues années.

Macky Sall n’est pas un président épistémique
Cela dit, si Macky Sall déclare sa candidature, beaucoup de Sénégalais vont vite exhumer ses nombreuses déclarations dans lesquelles il annonçait qu’il ne pourrait pas faire plus de deux mandats consécutifs. Leur déception sera d’autant plus immense qu’ils pensaient avoir élu le président idéal. Mais voilà, l'exercice du "métier" prouve le contraire, Macky Sall n'est pas différents des autres politiciens ! Comme nous l’avions écrit dans un article, en 2016, le successeur d’Abdoulaye Wade n'est pas un président épistémique, c’est-à-dire un dirigeant « abstrait, ‘normatif’, envisagé hors de son contexte social (…), culturel » et politique.
Ce qui signifie que toute analyse de ses moindres faits, gestes et paroles, pour ne pas être biaisée, doit tenir compte des influences multiples qui interfèrent avec l’exercice du métier de président de la République.
Cheikh Sidou SYLLA

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