Présidentielle : François Hollande appellera à voter pour un candidat avant le second tour

13 - Avril - 2017

Dans l'entretien qu'il accorde à l'hebdomadaire Le Point, le président de la République lâche que l'ascension d'Emmanuel Macron, vers qui il penche pourtant, n'est que le fruit d'un «concours de circonstances», égratigne Jean-Luc Mélenchon, et juge qu'«il ne doit plus y avoir de primaires dans des partis de gouvernement».
François Hollande endosse un rôle qu'il affectionne: analyser et commenter la situation politique. Le chef de l'État livre son avis sur toute une série de questions dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point à paraître jeudi. Vote, bilan, renoncement, Macron, Hamon, Mélenchon: sans citer directement les personnes auxquelles il pense, le président de la République ne cache pas vraiment son positionnement.
• Sur son choix à l'élection. Pas de soutien officiel au premier tour, mais une prise de position annoncée pour le second tour: François Hollande confirme qu'il ne se positionnera pas avant l'entre-deux tours de la présidentielle. «J'appellerai à voter pour un candidat avant le second tour», affirme clairement le chef de l'État, qui précise qu'il votera «aux deux tours». «En attendant», sous-entendu pour le premier tour du scrutin, le 23 avril, «je fais confiance à l'intelligence des Français qui veulent qu'une action nouvelle se construise à partir de ce que j'ai fait», déclare-t-il. En privé, il martèle que, si la candidate du Front national Marine Le Pen se qualifie pour le second tour, il votera pour son adversaire, quel qu'il soit.

• Sur l'ascension d'Emmanuel Macron. François Hollande ne cite donc pas de nom mais, implicitement, sa préférence va à Emmanuel Macron, son ex-ministre de l'Économie. Ce qui ne l'empêche pas de lâcher que l'ascension du candidat d'En marche! n'est que le fruit d'un «concours de circonstances». Plusieurs de ses proches ont d'ores et déjà choisi, eux, de soutenir officiellement son ancien protégé.
Jean-Luc Mélenchon lors d'un meeting à Lille, jeudi 12 avril.
• Sur l'ascension de Jean-Luc Mélenchon. Côté critiques, s'il ne cite pas un candidat précis, François Hollande laisse peu de doutes sur son désaccord avec la ligne du candidat de la France insoumise. «Il y a un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l'on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte», met clairement en garde le chef de l'État.

• Sur sa non-candidature. Revenant sur son propre renoncement, il explique: «Si j'avais senti un mouvement en ma faveur et acquis la certitude que je pouvais rassembler tous les socialistes, je me serais présenté mais ce n'était pas le cas.» Interrogé sur les tensions autour de cette décision avec son ancien premier ministre Manuel Valls -défait ensuite à la primaire élargie du PS - François Hollande répond: «L'intérêt de Manuel était que je sois candidat» avant d'asséner «je pense qu'il l'a su. En tout cas, s'il ne le savait pas, il le sait maintenant.»
«Il ne doit plus y avoir de primaires»

• Sur les primaires. François Hollande juge désormais que les primaires sont un mode de désignation «totalement antinomique de la fonction présidentielle» et, à ses yeux, «il ne doit plus y avoir de primaires dans des partis de gouvernement». «Sinon, il n'y aura bientôt plus de parti de gouvernement dans ce pays», prédit-il.
• Sur son bilan. Fier du bilan de son quinquennat, François Hollande affirme que, s'il devait «énumérer toutes» ses réussites, «un numéro du Point n'y suffirait pas». «Depuis 15 ans, par exemple, il n'y a jamais eu autant de constructions de logements en France. Il y a longtemps aussi qu'il n'y avait pas eu autant de postes créés dans les établissements scolaires en difficulté», cite-t-il en exemple. Le chef de l'État se dit aussi «fier d'avoir tenu le pays après les attentats» et «pareillement fier d'avoir redressé l'économie française». «Elle va mieux qu'en 2012, personne ne peut le contester», affirme-t-il.

• Sur le prochain quinquennat et le PS. Dans un message à son successeur à l'Elysée, il souligne que l'un des enjeux du futur quinquennat sera «le dialogue social». «C'est historique: (...) on a désormais la chance d'avoir en France une majorité de syndicats réformistes, travaillons avec eux. Casser la dynamique en œuvre serait suicidaire pour le pays». Quelque peu amer, François Hollande lâche d'ailleurs, en direction du PS, qu'il a longtemps dirigé: «Si la gauche socialiste avait agi comme la CFDT», qui vient de dépasser, pour la première fois, la CGT comme première organisation syndicale, «elle serait dans une meilleure situation aujourd'hui.»
• Sur les frondeurs et Benoît Hamon. Une allusion des plus limpides aux frondeurs et au vainqueur de la primaire élargie du PS, Benoît Hamon, issu de leurs rangs, actuellement en très grande difficulté dans les sondages. «Ceux qui, dans la majorité, s'étaient déchaînés contre ma politique n'ont ensuite récolté aucun laurier (...) Quand on est socialiste, on mène une politique sociale-démocrate et, quand on est au gouvernement, on veille à être solidaire. Sinon, on se tient en dehors du pouvoir, dans l'opposition, en attendant le grand soir», assène-t-il.

Lefigaro

 

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