PROJET DE LOI IMMIGRATION : LA DECHEANCE DEMOCRATIQUE (L'EDITO DE PAUL QUINIO)

20 - Décembre - 2023

La commission mixte paritaire a décidé, ce mardi 19 décembre, d’un texte ultra droitier sur la loi immigration. Une bérézina démocratique pour Emmanuel Macron et ses troupes, bien loin du barrage qu’il avait vanté en 2022.

La peine est double. La première concerne évidemment cette digue supplémentaire qui a sauté ce mardi 19 décembre à l’Assemblée nationale dans la lutte contre l’extrême droite. Avec des coups de pioche fatals donnés par Emmanuel Macron lui-même. Le barrage contre le RN avait sauté lors des législatives qui ont suivi sa réélection en 2022 et qui ont vu 89 députés issus de la formation de Marine Le Pen faire leur entrée à l’Assemblée nationale. Désormais, à la suite du durcissement du projet de loi immigration, opéré sous la dictée de LR sous influence lepéniste, la question posée à la majorité présidentielle n’est plus de savoir si elle peut être un rempart à l’extrême droite. La question est plutôt comment elle pourrait, à l’avenir, lui servir de marchepied de manière plus éhontée que lors de cette funeste commission mixte paritaire… «Je sais que [certains m’ont élu] pour faire barrage aux idées d’extrême droite. Ce vote m’oblige pour les années à venir», disait Emmanuel Macron le 24 avril 2022.

Un an et demi plus tard, dans les couloirs de l’Assemblée nationale, Marine Le Pen a salué les tractations autour de la loi immigration comme «une victoire idéologique». Tout est dit. Et n’en déplaise à Elisabeth Borne, dénoncer cette journée qui aura vu la macronie durcir les conditions du regroupement familial, restreindre l’accès à l’aide médicale d’Etat, rétablir le délit de séjour irrégulier et multiplier pour les étrangers les restrictions sur les prestations sociales (allocations familiales, APL…) n’a rien d’une «posture». A force d’avaler non pas des couleuvres mais des boas, l’aile gauche macroniste n’a de toute façon plus assez de colonne vertébrale pour revendiquer une quelconque droiture. Enfin, si la peine est double, c’est que la majorité macronienne ne s’est pas contentée de cette déchéance sur le fond. Sur la forme, le pitoyable spectacle parlementaire offert pendant ces trois jours ne fait que confirmer la faillite macroniste, cette bérézina démocratique ne profitant elle aussi qu’à une seule cause : celle de l’extrême droite.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

19 - Décembre - 2024

Relations avec le nouveau pouvoir : Le F24 préfère garder sa ligne de vigie de la démocratie

« Nous n’avons aucune relation avec le nouveau gouvernement. Il n’y a pas d’audience ni de contact officiel ou officieux entre nous et le nouveau gouvernement », a...

18 - Décembre - 2024

Mairie de Dakar : Le Conseil municipal convoqué en session ordinaire jeudi 18 décembre

Dans une note parvenue à Pressafrik ce mardi 17 décembre 2024, la première adjointe au Maire Ngone MBENGUE convoque le Conseil Municipal de la Ville de Dakar en session...

18 - Décembre - 2024

La Ville de Dakar rejette les déclarations de la police nationale et charge le préfet

La tension entre la mairie de Dakar et l’État s’intensifie. Dans un communiqué ferme, la Ville de Dakar rejette les allégations de la Police nationale qui...

18 - Décembre - 2024

BUDGET 2025 : L’ILLUSION D’UNE PROSPERITE INTROUVABLE (PAR ABDOUL MBAYE )

Le projet de Loi de Finances Initiale (LFI) 2025 du Sénégal donne l’image d’un pays en plein essor, mais derrière cette façade brillante se cache une...

18 - Décembre - 2024

LE COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 18 DECEMBRE 2024

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 18 décembre 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des...