PROPOS DE MERCREDI :NECESSAIRES MISES A JOUR(PAR BAMBA NDIAYE)

13 - Mars - 2019

L'une des dimensions du bilan de l'élection présidentielle tient au fichier électoral. Et notamment à l'évolution du nombre d'électeurs inscrits entre les deux dernières présidentielles.

A Dakar, le nombre d'inscrits a baissé de 3% entre 2012 et 2019, alors qu'il a augmenté de 47% dans le département de Matam. L'électorat de Podor a augmenté beaucoup plus (47%) que celui de Mbacké (29%).

L'augmentation du nombre d'inscrits bat ses records dans les départements de Goudiry et Salémata (67%), Saraya (75%) et Ranérou (96%).

Les taux les plus faibles sont notés dans trois départements de la région de Dakar : Dakar (-3%), Guédiawaye (5%) et Pikine (16%).

L'examen de ces données rappelle immédiatement les fameux propos de Aly Ngouille Ndiaye qui promettait, à la télévision, de faire en sorte que les électeurs favorables à Macky Sall soient inscrits au fichier, reçoivent leurs cartes et votent.

En effet, seule une entreprise consciente et volontaire de recalibrage du fichier peut produire un résultat aussi saugrenu : une population électorale évoluant de façon inverse de celui de la population générale.

Le but de ce recalibrage est atteint. Il a permis de fabriquer une vraie-fausse "victoire technique" dès le premier tour pour Macky Sall.

Le recalibrage du fichier n'est pas le seul moyen utilisé. L'élimination de Karim et Khalifa, l'ethnostratégie, la rétention des cartes dans les zones favorables à l'opposition, les duplicata et autres faux documents ayant permis des dizaines de milliers de votes hors bureau, entre autres procédés, ont joué un rôle important.

Mais le principal de ces moyens est la construction de l'absence de l'opposition des espaces de gestion du fichier. Le refus du "droit de regard et de contrôle des partis ", les provocations ayant poussé l'opposition à boycotter certaines rencontres, ont accordé aux falsificateurs la liberté nécessaire.

Dès lors, il paraît évident que la mise à jour - indispensable - du fichier électoral suppose le préalable de la mise à jour de l'opposition elle-même. Celle-ci doit recalibrer ses stratégies et ses méthodes pour pouvoir construire des actions gagnantes dans le futur. Être moins victimaire et plus innovatrice, moins dénonciatrice et plus technique, moins médiatique et plus proche des populations.

Elle devrait faire de sa présence dans le processus électoral une priorité vitale. Et boycotter le boycott pour privilégier partout le corps-à-corps.

Mamadou Bamba Ndiaye

Ancien député

Secrétaire général du Mps/Selal

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

06 - Juillet - 2023

CE QUE JE REPROCHE AU PRESIDENT MACKY SALL (PAR BIRAHIM CAMARA)

Nul ne peut reprocher au président de la republique d'avoir manqué à sa parole: ne pas briguer un troisième mandat. Nul ne peut lui reprocher d'avoir respecté...

06 - Juillet - 2023

"MACKY SALL A ABDIQUE FACE A LA PRESSION POPULAIRE", SELON OUSMANE SONKO

Ousmane Sonko a accordé un entretien exclusif à France 24, depuis son domicile, à Dakar. Il estime qu'en renonçant à briguer un troisième mandat, Macky...

05 - Juillet - 2023

PARTICIPATION DE OUSMANE SONKO EN 2024 : YEWWI ASKAN WI MET EN GARDE MACKY

Face à la presse ce mardi 04 juillet, la conférence de leaders de la coalition Yewwi Askan Wi s’est exprimé sur la déclaration du Président Macky Sall hier...

05 - Juillet - 2023

KHALIFA SALL RÉPOND À OUSMANE SONKO

À la veille du discours à la Nation du président de la République, le leader du Pastef s’est adressé au peuple à travers ses plateformes. Ousmane...

05 - Juillet - 2023

« NOUS RESPECTONS CETTE DECISION MAJEURE DU PRESIDENT, MEME SI NOUS AURIONS AIME QU’IL SOIT NOTRE CANDIDAT EN 2024 » : LA REACTION DE LA CCR FRANCE APRES L’ANNONCE DU PRESIDENT MACKY SALL

Nous disons oui à un Sénégal de Bâtisseurs et non de casseurs ! Nous disons non à la violence qui est un frein au développement ! Le Président de...