PROPOS DE MERCREDI : POURTANT, C’EST DAVID QUI TERRASSE GOLIATH (PAR BAMBA NDIAYE)

23 - Janvier - 2019

Paradoxalement, la décision du Conseil constitutionnel n'a pas ramené la confiance dans le camp marron. Les événements survenus depuis dimanche montrent que l'incertitude reste à son paroxysme du côté de chez Mackyavel.
L’enlèvement et la détention arbitraire de dizaines de jeunes leaders karimistes et khalifistes, l'instauration d'un état de siège non déclaré à Dakar notamment, les menaces d'arrestation des candidats et leaders de l'opposition - qu'il convient de prendre au sérieux -, le déploiement au grand jour des milices mackoutes dites « Marrons du feu », … sont, entre autres signes, des manifestations de l’affolement et de la frénésie d’un candidat que rien ne semble pouvoir rassurer.
Le dictateur Mackyavel paraît avoir compris que l’exclusion de Karim, Khalifa et des autres candidats de l’opposition ne suffit pas à lui garantir un « deuxième mandat au premier tour ». Que l’opposition garde malgré tout son destin en mains, d’autant qu’elle a enfin réalisé son unité. Que son idée fixe de transformer 35% des voix en 53% demeure une gageure. Que son braquage électoral ne peut réussir qu’au prix de la violence et du sang. Et il s’y attelle. Ouvertement.
La complicité internationale dont il bénéficie est édifiante. Certes, on sacrifiera aux rituels de l’observation électorale. Mais en taisant les tricheries et l’illégitimité. Car, à l’instar d’autres dictateurs africains, Mackyavel est chargé d’installer durablement un régime autoritaire, capable de juguler le mécontentement des populations, le temps pour une poignée de multimilliardaires étrangers de siphonner nos réserves pétrolières et gazières. Et d’enfoncer nos populations dans la pauvreté pour longtemps encore. Comme en Afrique centrale.
A la notable exception de l’Eglise, les appels bruyants à la « paix » n’échappent guère aux accusations d’hypocrisie. On ne dit pas la vérité au dictateur Goliath. On ne dénonce pas son coup de force contre les candidats de l’opposition, ses violations de la loi électorale, la violence de ses tontons mackoutes, ses chars et mitraillettes flambant neufs exhibés à tous les coins de rue. On ne demande pas le respect des libertés démocratiques et des normes d’un scrutin équitable. Non, c’est le faible David, le recalé, l’emprisonné, l’exilé, qu’on engueule et qu’on somme de cesser toute résistance, au nom de la « paix ». La paix des cimetières.
Tout au long de l’histoire humaine pourtant, le chétif David a toujours terrassé le puissant Goliath. « Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce d’Allah, vaincu une troupe très nombreuse ? » (Coran, II, 249). Les valeurs gouvernant la victoire de David sont universelles. D’abord, la conviction, qui est le contraire de la transhumance des « buveurs d’eau de rivière » et autres mangeurs de compal. Ensuite, l’endurance face à la répression policière et aux exactions mackoutes. Enfin, la fermeté dans la résistance contre l’oppression.
« Et si Allah ne neutralisait pas une partie des hommes par une autre, la Terre serait corrompue » (Coran, II, 251).

Mamadou Bamba NDIAYE
Ancien député
Secrétaire général du Mps/Selal

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

19 - Février - 2025

Fête nationale gambienne : Bassirou Diomaye Faye marque sa présence à Banjul

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’est rendu ce mardi en Gambie à l’invitation de son frère et homologue, le Président Adama...

19 - Février - 2025

Assemblée nationale : Ousmane Sonko face aux députés ce 21 février

Le Premier ministre Ousmane Sonko est attendu à l’Assemblée nationale ce vendredi 21 février 2025 à partir de 09h, pour la séance des Questions...

19 - Février - 2025

Passage de Sonko à l'Assemblée nationale : Huit (8) des dix (10) questions seront posées par la majorité

Le Premier ministre, Ousmane Sonko et l’ensemble de son gouvernement, seront à l’Assemblée nationale ce vendredi. Ils répondront aux dix (10) questions...

19 - Février - 2025

LA CONJURATION DES MALFRATS POLITIQUES DU SÉNÉGAL ( Par Mohamed GASSAMA )

Au lieu de raser les murs ou de faire leur « mea culpa », pour le désastre économique entraîné, des gens de sac et de corde ne trouvent rien d’autre...

19 - Février - 2025

Le Communiqué du Conseil des ministres du mercredi 19 février 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 19 février 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des...