PROPOS DE MERCREDI : SUPPRIMEZ AUSSI LE PARLEMENT !

10 - Avril - 2019

En copiant sur son collègue béninois la suppression du poste de Premier ministre, Macky Sall s’inscrit, comme Patrice Talon, dans une logique de confiscation des prérogatives parlementaires.
Au Bénin, seuls deux partis de la mouvance présidentielle sont admis à participer aux élections législatives prochaines. Toutes les listes de l’opposition ont été recalées du fait notamment de l’application de la nouvelle Charte des partis politiques. Talon semble avoir bien assimilé la leçon de Sall : la meilleure manière de gagner une élection avant le vote est d’éliminer ses rivaux. Une malice d’une simplicité enfantine qui relèverait d’un « extraordinaire génie politique », si l’on en croit certains journalistes, griots modernes, prêts à s’extasier devant tout acte de celui qui détient les fonds politiques.
Talon va-t-il à son tour inspirer Sall dans la rédaction de la prochaine Charte des partis politiques ? Les premières indiscrétions font penser que oui. On parle notamment d’étendre le « parrainage »de façon à faciliter la dissolution des partis d’opposition jugés menaçants ou récalcitrants. C’est l’air du temps dans toutes les (ex ?) colonies françaises : réformer les systèmes politiques et électoraux dans l’objectif d’empêcher toute alternance et toute cohabitation. C’est un des aspects de l’actuelle conjoncture de reflux démocratique qui devrait inciter les forces de résistance des (toujours) possessions françaises à coordonner leurs luttes au niveau sous-régional.
Pour le moment, au Sénégal, l’actualité est à la suppression du poste de Premier ministre. Rappelons qu’il y un an, dès son accession au pouvoir, Talon a nommé un gouvernement sans Premier ministre. Ici, des constitutionnalistes ont averti que la suppression du poste de Premier ministre entraînera celle de la plupart des instruments du contrôle parlementaire : motion de censure, déclaration de politique générale, séances de questions au gouvernement, etc.
On peut à bon droit constater que les députés n’utilisent pas ces instruments comme il le faudrait. Mais il s’agirait de les engager à jouer pleinement leurs rôles plutôt que de remettre en cause le principe républicain de l’existence de contre-pouvoirs outillés.
Au lendemain du coup d’État de décembre 1962 ayant entraîné l’éviction de Mamadou Dia, Senghor a instauré un régime méga-présidentialiste sans Premier ministre. Ses griots d’alors parlaient de « constitution à l’américaine ». On entend cette même musique aujourd’hui. Mais c’est faux. La Constitution américaine institue un président fort mais totalement responsable devant le Parlement qui peut bloquer ses décisions et même parfois le destituer (impeachment).

La toute-puissance des nouveaux Faidherbe
Si l’Assemblée n’a plus de Premier ministre à censurer, elle devrait pouvoir engager la responsabilité du président de la République. Sinon, le pouvoir (législatif) n’aurait plus aucun moyen d’arrêter le pouvoir (exécutif) et la république ne le serait plus que de nom. Autant alors supprimer le Parlement. Mais c’est peut-être cela le vrai projet : dépouiller les institutions démocratiques de leurs prérogatives pour ne laisser subsister que la toute-puissance des Présidents-Gouverneurs, ces nouveaux Faidherbe du 21ème siècle.

10/04/2019
Mamadou Bamba Ndiaye
Ancien député
Secrétaire général du Mps/Selal

Commentaires
1 commentaires
Auteur : Posté le : 10/04/2019 à 18h38

Bonjour,
Témoignage : Je me nomme Cécile âgée de 33 ans.J’étais en relation avec mon homme il y a de cela 3ans et tout allait bien entre nous, à cause d’une autre femme il s’est séparé de moi depuis quelques mois. J’avais pris par tous les moyens pour essayer de le récupéré mais hélas ! Je n’ai fais que gaspiller mes sous. Mais par la grâce de dieu l’une de mes amies avait eut ce genre de problème et dont elle a eut satisfaction par le biais d’un nommé HOUNON AZE au premier abord lorsqu’elle m’avait parlé de ce puissant je croyais que c’était encore rien que des gaspillages et pour cela j’avais des doutes et ne savais m’engager ou pas. Mais au fur des jours vu ma situation, elle insiste a ce que j’aille faire au moins la connaissance de ce puissant en question et c’est comme cela que je suis heureuse aujourd’hui en vous parlant. C’est à dire mon homme en question était revenu en une durée de 7jours tout en s’excusant,aujourd’hui il me suggère à ce qu’on se marie le plus tôt possible, je me plains même pas et nous nous aimons plus d’avantages. La bonne nouvelle est qu’actuellement je suis même enceinte de 2 mois. Sincèrement je n’arrive pas à y Croire qu’il existe encore des personnes aussi terrible, sérieux et honnête dans ce monde, et il me la ramené, c’est un miracle.Je ne sais pas de quelle magie il est doté mais tout s’est fait en moins d’une semaine, il est fort dans tous les domaines.
Tél (whasapp/Viber) : +229 66 54 77 77
Voici son site : https://www.grand-marabout-retour-affectif.fr

Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

13 - Septembre - 2024

Dissolution de l’Assemblée nationale : Bennoo accuse le président Diomaye Faye de parjure

Le communiqué du groupe parlementaire de Bennoo Bokk Yakaar parvenu à PressAfrik, n’a pas attendu la fin de l’adresse à la nation du président de la...

13 - Septembre - 2024

Législatives anticipées du 17 novembre: Ce sera des élections sans parrainages

Il y aura des élections législatives anticipées le 17 novembre 2024. Ainsi en a décidé le chef de l’Exécutif, Bassirou Diomaye Faye, qui a dissous...

12 - Septembre - 2024

Dissolution de l’assemblée nationale : la XIVème Législature retient son souffle

Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye peut désormais procéder à la dissolution de la quatorzième législature et convoquer des...

12 - Septembre - 2024

Le président Bassirou Diomaye Faye va s'adresser à la Nation ce soir à 20h

Des informations de dernière minute annoncent que c’est finalement aujurd’hui que le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye va s’adresser à la nation. Il...

12 - Septembre - 2024

Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embalo renonce à briguer un nouveau mandat

Le président de la République de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a annoncé, mercredi, qu’il ne briguerait pas un deuxième mandat au terme de son...