PROPOS DE MERCREDI :UN DEUXIEME TOUR PRIS EN OTAGE

27 - Février - 2019

La tentative de coup de force des leaders de BBY, réunis dimanche soir pour contrer l’évidence d’un second tour sortie des urnes et relatée par tous les médiats, dégénère en une sordide filouterie.
Les habits de Yao Ndre, le fameux président du Conseil constitutionnel ivoirien, ont été trop amples pour le premier ministre sénégalais. Il a eu beau s'époumoner sur les antennes de la Rts et de Tfm mais il n'a produit qu'un de ces scandales dont il est coutumier. Même la Cena, qui a renoncé depuis belle lurette à jouer son rôle de supervision, est sortie de sa léthargie pour le désavouer.
Prévue de longue date et soigneusement préparée avec la complicité active de certains journalistes, l’auto-proclamation au soir du premier tour a fait flop. Ce fiasco a confirmé l’évidence d’un second tour.
La présence de Macky Sall en tête de course (avec un peu plus de 40% selon les procès-verbaux départementaux) est un affront à la volonté de changement des Sénégalais qui l’ont mis en minorité partout où le scrutin a été contrôlé et observé. Elle résulte d’une fraude qui dépasse en perversion les vieilles méthodes de Senghor et Diouf. Le bourrage du fichier électoral a émergé parmi ces méthodes. Dans les départements favorables à BBY, le nombre d’inscrits a bizarrement gonflé et les électeurs virtuels, y compris les enfants, ont massivement voté marron ! A près de 100%, comme au bon vieux temps.
Ailleurs, la rétention des cartes des jeunes, les changements irréguliers de lieux de vote, les votes multiples avec des duplicatas et ordres de missions, ont fait effet. Partout, la corruption a battu tous les records. Des dizaines de vidéos ont fait circuler sur les réseaux sociaux les images des rabatteurs distribuant des liasses d’argent. BBY ne nie même pas ces fraudes qui lui attribuent, depuis les législatives de 2017, près d’un million de voix supplémentaires. Risible.
Les électeurs savent qu’ils ont battu Macky Sall, en dépit des défaillances d’une opposition affaiblie par sept ans de répressions. Ayant perdu crédibilité et légitimité, il ne peut plus gouverner dans l’ordre et la stabilité. Telle est la première leçon du scrutin.
La deuxième leçon est une prière pour que le verdict des urnes soit respecté et un deuxième tour organisé dans les délais légaux. Ce n’est pas cette voie que Macky Sall emprunte. Ses partisans publient des résultats en commettant sciemment des erreurs d’addition, en vue de dérouter l’opinion. Un haut magistrat organise une conférence de presse pour évoquer la rectification ou l’annulation” de procès-verbaux non encore disponibles. Le quotidien L’Observateur annule dans son décompte d’hier tout le département de Mbacké, où le candidat marron fait un score ridicule.
Conscient de son rejet par les électeurs, Macky Sall, seul candidat sur cinq à contester le second tour, tente de s’imposer par la force. Mais le deuxième tour est inévitable. Il aura donc lieu soit dans les urnes soit ailleurs.

Mamadou Bamba NDIAYE
Ancien député
Secrétaire général du Mps/Selal

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

08 - Octobre - 2024

Législatives anticipées : Macky dépose un recours contre la candidature de SONKO

La coalition Takku Wallu Sénégal dont la tête de liste n’est autre que l’ancien Président Macky SALL, ne veut pas croiser le fer avec Ousmane SONKO aux...

08 - Octobre - 2024

Législatives : Le format traditionnel du bulletin de vote maintenu pour les législatives anticipées (ministre)

Le bulletin de vote traditionnellement utilisé lors des scrutins des différentes élections au Sénégal sera maintenu pour les législatives...

08 - Octobre - 2024

Me El Amath Thiam, juriste- consultant : « L’éligibilité de M. Ousmane Sonko…ne découle pas de la loi d’amnistie»

Dans une contribution exploitée par Sud quotidien dans son édition du vendredi 4 octobre intitulée : « Eligibilité de M. Sonko et M. Dias : Entre Droit et...

08 - Octobre - 2024

LÉGISLATIVES ANTICIPÉES : LE DUEL « MACKY–SONKO » N’AURA PAS LIEU (PAR MOHAMED GASSAMA)

Sept mois après sa capitulation face au rouleau compresseur du duo « Diomaye-Sonko », le 24 mars 2024, l’ancien Chef d’État semble, subitement, retrouver de...

08 - Octobre - 2024

LEGISLATIVES : POURQUOI CHOISIR DES DEPUTES DE QUALITE AVEC LA COALITION LISTE SENEGAAL KESE (PAR MAMADOU BA)

Le 17 novembre 2024, les Sénégalais seront appelés à choisir ceux qui les représenteront à l’Assemblée nationale pour les cinq prochaines...