Proposition de loi pour criminaliser l’homosexualité: la majorité parlementaire rejette et s’explique

27 - Décembre - 2021

Pour la majorité parlementaire, l’homosexualité est acte interdit au Sénégal, à travers l’article 319 du Code pénal. Le groupe Benno bokk yaakaar est donc contre la proposition de loi portant criminalisation de l’homosexualité, introduite la semaine dernière par des députés de l’opposition et de la majorité.

Lors de l’examen de la réforme constitutionnelle portant retour du poste de Premier ministre le 10 décembre dernier, Aymérou Gningue avait prévenu les députés de l’opposition : «On va rejeter tout ce que vous allez amener, c’est nous qui déroulons parce que nous sommes la majorité.» Face à une opposition parlementaire qui a décidé de la livrer au jugement populaire, en déposant une proposition de loi criminalisant l’homosexualité, la majorité Benno bokk yaakaar a contre-attaqué samedi, pour rejeter le texte introduit par Mamadou Lamine Diallo, Cheikh Bamba Dièye, Aliou Souaré, Mame Diarra Fam, Moustapha Guirassy, Aïssatou Sabara, Mamadou Diop Decroix, entre autres députés. Ils ont matérialisé une pétition, lancée depuis quelques années par la plateforme And Samm jikko yi et 91 associations.
«Certains députés de l’opposition ont utilisé la procédure législative de notre Règlement intérieur en son article 60, pour déposer une proposition de loi sur l’homosexualité. Une stratégie de dénigrement, sous des formes différentes, avait été utilisée en février et mars 2016 avant la tenue du référendum, où le point sur la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens et l’intangibilité des dispositions relatives à la forme républicaine et la laïcité de l’Etat, avaient conduit à des interprétations fallacieuses sur une prétendue volonté cachée d’autoriser le mariage gay et légaliser l’homosexualité», a rappelé Aymérou Gningue, président du groupe Bby dans un communiqué.

«Le Sénégal n’a de leçons à recevoir de personne»
Aux yeux de la majorité parlementaire, le «même faux débat veut être installé dans cette période pré-électorale par des députés, qui cachent des objectifs politiques ina­voués derrière cette proposition de loi». Or, ajoutera M. Gningue, «la législation du Sénégal qui date de 1966, donc depuis 55 ans, est claire et nette à ce sujet. Il n’est point besoin d’y ajouter ou d’en retirer une virgule». Par conséquent, les actes relevant de l’homosexualité sont donc «clairement bannis et punis» par la loi, a précisé Bby, convaincue que «le Sénégal n’a de leçons à recevoir de personne». Aymérou Gningue et Cie font retenir que le Président Macky Sall a «redit et répété que l’homosexualité n’est pas et ne sera pas reconnue dans notre pays, tant qu’il sera à la tête du Sénégal car cela est en porte à faux avec notre religion, nos valeurs et notre culture». Par conséquent, déduisent-ils : «Que ceux qui cherchent à se signaler à l’attention du public en cette veille d’élection locale, se trouvent d’autres sujets car celui-ci n’en est pas un. La loi en vigueur et la position inébranlable du Président Macky Sall sont sans équivoque possible. Circulez messieurs, il n’y a rien qui ne soit déjà voté à ce sujet!»

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

07 - Novembre - 2024

Construction de l’hôpital d’Ourossogui et de l’université Souleymane Niang : Sonko révèle de graves irrégularités

La tête de liste du parti Pastef en campagne dans le nord du Sénégal a fait état de graves irrégularités sur les marchés de construction de...

06 - Novembre - 2024

MACKY SALL CHARGE LE REGIME DE DIOMAYE : "LE POPULISME ET L’AUTORITARISME MENENT DIRECTEMENT A LA DICTATURE"

Dans une missive adressée aux Sénégalais, l’ancien Président Macky SALL, en exil au Maroc, a tiré à boulets rouges sur le tandem Diomaye-SONKO. Il a...

06 - Novembre - 2024

Élection américaine : Donald Trump revendique « une victoire jamais vue dans notre pays » face à Kamala Harris

Au fil des résultats États par États, l’écart se creuse de plus en plus entre Donald Trump et Kamala Harris. Le dépouillement de plusieurs swing states se...

06 - Novembre - 2024

OUSMANE SONKO, LE PREMIER MINISTRE DES PROMESSES FANTOMES (PAR IBRAHIMA THIAM)

À son arrivée à la tête du gouvernement, Ousmane Sonko avait promis au Sénégal un renouveau éclatant, une ère de rigueur et...

06 - Novembre - 2024

MENACES POPULISTES SUR LE SÉNÉGAL (PAR BEN YAHYA SY)

Les élections du 17 novembre 2024 marqueront un tournant crucial dans l’histoire politique de notre jeune nation. En effet, après l’arrivée au pouvoir de Diomaye...