QUAND LE CONSUL GENERAL DE LYON RECUSE LE CONTROLEUR DE LA CENA : ENTRE DELATION ET DEFAUT DE BASE LEGALE (PAR ABDOU SONKO)

27 - Juillet - 2022

Le 19 juillet 2022, Monsieur Souleymane Sakho, contrôleur de la CENA dans la circonscription consulaire de Lyon, a été informé par le Président de la CENA de Paris qu’il ne pouvait plus exercer ses fonctions. Ce dernier évoque l’article 10 alinéa du code électoral qui dispose : « Ne peuvent être membres de la CENA les membres d’un groupe de soutien à un parti, à une liste de candidats ou à un candidat ».
Cet acte posé par le président de la CENA à Paris l’a été sur la base d’un courrier adressé par le Consul Général du Sénégal à Lyon, Ibrahima MBODJ, dans lequel il dénonce que Monsieur Souleymane Sakho aurait « pris part le samedi 16 juillet 2022 au CCO de Villeurbanne, au meeting organisé par les candidats de la Coalition YEWWI ASKAN WI devant compétir lors des élections législatives du 31 juillet prochain. » et le Consul général de poursuivre que « Monsieur Souleymane Sakho est récusé pour avoir failli à son serment prononcé le 7 mars 2022… en sa présence ».
Le ton est accusateur mais les preuves fournies pour étayer ces accusations ne laissent guère de place au doute sur le mensonge et la manipulation. L’Inter-Coalition YEWWI WALLU rejette avec la dernière énergie ces accusations.
Monsieur Souleymane Sakho ne fait nullement partie d’un quelconque groupe de soutien de nos coalitions. Il n’a posé aucun acte pendant cet évènement public qu’est le meeting de YEWWI et WALLU à Lyon, où tous les citoyens sénégalais de Lyon et de la France entière y ont été conviés.
L’acte posé par le Consul Général est tout simplement un acte qui relève de la délation, d’une dénonciation pratiquée pour des motifs intéressés, au mépris de toute considération réglementaire. Par contre, le faire via un courrier administratif signé de sa main, relève plutôt de l’imprudence et de la faute.
Une faute administrative du Consul Général
Les autorités qui organisent une élection au Sénégal sont l’administration, la Commission électorale nationale autonome (CENA), les partis politiques, le pouvoir judiciaire et de façon accessoire la société civile. Toutes ces entités sont indépendantes au sein de cette organisation.
L’administration électorale dépend du Ministère de l’intérieur, qui dépend du gouvernement.
La CENA est une autorité administrative indépendante du point de vue juridique. Elle est autonome par rapport à l’administration électorale et ses membres sont indépendants au sein de cette organisation.
Le Président de la CENA bénéficie d’une autonomie dans l’organisation interne de l’institution. C’est lui qui nomme, qui affecte et qui renvoie ses collaborateurs. Il est donc indépendant du gouvernement, indépendant du Ministère de l’intérieur, et du Ministère des affaires étrangères.
De ce point de vue, aucune autre autorité ne peut récuser ou demander le renvoi d’un membre de la CENA. Il n’y a que le Président de la CENA qui bénéficie de cette prérogative.
Si le président de la CENA se base sur un courrier envoyé par une autorité administrative, en l’occurrence le Consul Général de Lyon, pour récuser ou révoquer un membre de cette institution, ce dernier peut intenter un recours contre lui parce que cela relève tout simplement d’un abus de pouvoir.
Par conséquent, il y a dans cet acte de récusation un défaut de compétence et de base légale. Les décisions et les prises de position du gouvernement et de son administration ne peuvent servir de base pour le Président de la CENA pour révoquer un de ses membres.
Les autorités gouvernementales ne peuvent pas s’immiscer dans le fonctionnement de la CENA. Par conséquent, le Consul Général de Lyon n’a aucune compétence pour récuser le Contrôleur de la CENA. Le savait-il ou l’a-t-il fait délibérément, dans le but de manipuler ou jeter le discrédit sur YEWWI ASKAN WI ? That is the question.
La violence, le signe d’un pouvoir aux abois
Accuser à Lyon YEWWI ASKAN WI d’abriter dans ses comités de soutien des représentants de la CENA, c’est agresser la coalition, c’est abimer à Lyon le climat politique et social qui, à un moment donné, s’était fortement dégradé avant de retrouver une certaine accalmie, depuis maintenant plusieurs mois.
La communauté politique suivait des règles établies par un gentleman's agreement tacite et dicté pour l'essentiel par le bien vivre ensemble. Tout ceci vient d’être cassé par cet acte d’accusation du Consul pour des raisons purement politiciennes à la veille d’un scrutin électoral.
Le pouvoir de Benno Book Yakaar a usé et abusé de plusieurs stratégies pour disqualifier toute entité, organisation, autorité lui empêchant de dérouler sa stratégie de confiscation du pouvoir, qu’il soit local ou national. À Lyon, cette démarche inacceptable est incarnée en partie par le Consul Général.
A beau croire et faire confiance dans les intentions, on ne reçoit en retour que mépris, manipulation, diabolisation, déconsidération, dramatisation, soupçon…
Finalement, Benno Book Yakaar ne reculera devant rien quand il s'agit d'attaquer et d’agresser leurs adversaires afin de défendre leurs intérêts, quoi qu’il en coûte, quelles que soient les conséquences.
Pour l’heure, restons focus sur la campagne électorale et le scrutin du 31 juillet 2022 pour apporter à l’inter-coalition YEWWI-WALLU une majorité absolue à l’assemblée nationale. Pour nous la victoire est proche !
En France et dans la Circonscription Europe du Nord de l’Ouest et du Centre (ENOC), nos compatriotes voteront et ils choisiront le bulletin YEWWI, car ils sont de plus en plus nombreux à adhérer au projet de société que nous leur proposons
Abdou Sonko
Coordonnateur de la section Auvergne Rhône Alpes de PASTEF, France.

 

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