Réformes des retraites en France : qu’est-ce que la «clause du grand-père» ?

09 - Novembre - 2019

Six mois après la cacophonie sur l'âge de départ à la retraite, le gouvernement français se divise à nouveau sur la « clause du grand-père » dans le cadre de la grande réforme en cours.
Mais qu'est-ce que cette « clause du grand-père » ? En droit elle se traduit par la clause d'antériorité appelée aussi « de droits acquis ». Elle permet de dispenser d'un nouveau régime les personnes ayant déjà acquis des droits avant le vote de la loi. Expression qui nous vient tout droit des Etats-Unis, elle fait référence à une réforme qui « ne s’appliquerait pas aux personnes qui ont bénéficié déjà du système mais qu’aux nouveaux entrants », explique Henri Sterdyniak, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Cette clause peut renvoyer à tout changement de régime, que cela soit à l’intérieur d’une entreprise, d’un secteur d’activité ou à l’échelle d’un pays. Un exemple : quand France Télécom est devenu Orange, les salariés en place sont restés fonctionnaires, les nouveaux ont été engagés sous le régime du privé.
« En réalité, on pourrait également l’appeler la clause "tant pis pour les jeunes" », poursuit l’économiste spécialiste des retraites, vite rejoint par Monika Queisser.
Une clause qui trouve en réalité ses origines aux Etats-Unis. Elle visait à exclure les Noirs, récemment émancipés, du droit de vote, à la fin du 19ème siècle, dans sept Etats du sud des Etats-Unis. Pour pouvoir voter, il fallait savoir lire et écrire, ou posséder une surface minimale de terrain. Mais, pouvaient être exclus de ces restrictions les personnes qui avaient, ou dont les aïeux avaient déjà le droit de vote avant le début de la guerre de Sécession. Ce qui ne pouvait pas être le cas d'une personne Noire. Cette clause sera par la suite déclarée anti-constitutionnelle en 1915.
Ménager les régimes spéciaux
Si elle revient sur le tapis aujourd'hui, c'est pour ménager notamment les régimes spéciaux, notamment la SNCF et la RATP, où se profile une grève massive. C'est Emmanuel Macron lui-même qui a évoqué l'idée. « Je comprends tout à fait quelqu'un qui est à EDF, à la RATP ou à la SNCF, qui a 48 ou 50 ans, et qui proteste », avait-il reconnu fin octobre. « Il est rentré avec un pacte avec la nation, on lui a dit : Vous allez travailler dans cette entreprise, voilà vos droits. Sans doute il ne faut pas tout bousculer pour lui ».

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

13 - Novembre - 2024

Pêche : L’Union européenne a décidé de ne pas renouveler le protocole signé avec le Sénégal

L’Union européenne (UE) n’envisage pas de renouveler le protocole de pêche signé en 2019 avec le Sénégal, en raison de...

13 - Novembre - 2024

Le Sénégal ne bénéficiera pas de prêt du FMI au moins jusqu’en juin 2025

C’est l’agence de presse britannique, Reuters, qui donne l’information qu’elle dit tenir d’une de ses sources proches du processus. Le Sénégal devra...

12 - Novembre - 2024

Partenariat de pêche durable entre le Sénégal et l’union européenne : vers un nouveau tournant

Le Protocole d’application de l’Accord de pêche, signé le 18 novembre 2019, pour une durée de 5 ans, arrive à son terme le 17 novembre prochain. La mise en...

07 - Novembre - 2024

Gaz naturel liquéfié (GNL) : Le Sénégal prêt à exporter sa première cargaison

Le Sénégal se prépare à réaliser sa première exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) dès le début de l’année...

07 - Novembre - 2024

Partenariat Public Privé : «Tous les contrats signés entre 2016 et 2021 sont illégaux»

Libération fait de graves révélations concernant les contrats de partenariat public privé (PPP) surtout ceux signés entre 2016 et 2021. Ils ont été...