REINTRODUCTION DU POSTE DE PREMIER MINISTRE : MACKY SALL ENTRE ERREMENTS ET AMATEURISME (PAR SEYBANI SOUGOU)

25 - Novembre - 2021

« Le plus grand drame de Macky Sall, c’est qu’il est un médiocre qui s’ignore »
En 2019, de nombreux analystes, juristes, observateurs, et membres d’organisations de la société civile se sont « insurgés » contre la suppression du poste de premier ministre. L’argument loufoque brandi par les partisans du régime à l’époque (dont le juriste tailleur Ismaëla Madior Fall) pour justifier la suppression du poste de Premier Ministre était soi-disant la volonté d’accélérer « la cadence en mode fast track, de réaliser des économies, d’assurer une meilleure efficacité de l’action gouvernementale et de permettre au président d’être responsable directement devant les Sénégalais ».
2 ans après, la montagne a accouché d’une souris et le monde s’effondre autour de Macky Sall qui fait un virage spectaculaire à 180 degrés. La réintroduction du poste de 1er ministre, est la preuve si besoin en était, de l’inconséquence, de l’incompétence, du tâtonnement et de l’amateurisme de Macky Sall. Macky Sall ne gouverne pas le Sénégal : il s’inscrit depuis 2012, dans un pilotage à vue qui traduit une forme d’immaturité et d’inconscience rare chez un dirigeant (cet incompétent assimile la Constitution sénégalaise à un jouet et un torchon qu’il peut manipuler à sa guise). Ses errements sont néfastes pour le Sénégal, car les incidences juridiques de la réintroduction du poste de premier ministre sont énormes. La 1ére conséquence une nouvelle réécriture de la Constitution (de nombreux articles sont impactés) :
• Tous les articles abrogés qui faisaient référence aux prérogatives du Premier ministre ou liées à sa fonction, suite à la promulgation le 14 mai 2019, de la loi constitutionnelle portant suppression du poste de premier ministre devront être réintroduits dans la Constitution : articles 49, 50, 51, 53, 54, 55, 56, 57, 63, 76, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 101, 103…etc

• Par ailleurs, à titre d’exemple, l’ARMP (autorité de régulation des marchés publics) qui avait été rattachée à la présidence de la République suite à la suppression du poste de premier ministre devra (avec la réintroduction du poste de PM) être rattachée à la primature. En effet, le rapport de présentation du décret n°2020-968 du 20 avril 2020 modifiant le décret n°2019-910 du 15 mai 2019 portant répartition des services de l'État a acté formellement le rattachement de l’ARMP à la présidence de la république.
Conclusion :
Avec la réintroduction du poste de Premier Ministre, ce dernier doit retrouver ses prérogatives d’antan. Tous les articles de la Constitution abrogés concernant le premier ministre seront réintroduits et un décret de répartition des services devra prendre en compte la nouvelle donne. Nous sommes à 2 ans et quelque des présidentielles de 2024, et l’hypothèse selon laquelle la réintroduction du poste de 1er ministre serait liée à un projet politique inavoué est à prendre très au sérieux, car Macky SALL qui nous a habitué à toutes sortes de forfaitures, verse constamment dans le mensonge, la ruse et la dissimulation. Il convient de faire preuve d’une extrême vigilance quant au projet de texte : chaque article sera scruté. Que ce soit clair : tout éventuel projet pour baliser la voie à un « dauphin », sera combattu avec férocité.
Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

13 - Mai - 2023

PARIS : EPIQUE DUEL A DISTANCE ENTRE LE F24 ET L’APR

Quelle image les Français retiendront-ils aujourd’hui de l’état de la démocratie sénégalaise ? Dans leur stratégie de conquête de...

13 - Mai - 2023

RASSEMBLAMENT DE L’APR : LA NOTE DISCORDANTE DE BBY QUI « N'A DONNÉ MANDAT À AUCUN PARTI POLITIQUE POUR INVESTIR UN CANDIDAT À SON NOM »

« Nous avons appris avec consternation un appel au nom de BENNO BOOK YAAKAR (BBY) de France, d'un rassemblement qui a pour objectif d'investir un candidat. A ce jour, la...

12 - Mai - 2023

L'EDITO DU MONDE: Menaces sur le modèle sénégalais

Soupçonné d’envisager une troisième candidature à la présidentielle, contre l’esprit de la Constitution, Macky Sall est pourtant bien placé...

12 - Mai - 2023

AUCUN SORCIER NE PEUT PLUS REMETTRE EN CAUSE LA FORME REPUBLICAINE DE L’ETAT, LE MODE D'ELECTION, LA DUREE ET LE NOMBRE DE MANDATS PRESIDENTIELS (IRAS)

L'Initiative de Réflexions et d'Actions Socialistes ( IRAS) a signé et signifié son adhésion à la plate-forme des Forces Vives de la Nation ( F24 ) pour lutter...

12 - Mai - 2023

BULLETIN DE SANTE DE LA DEMOCRATIE AU SENEGAL

Dire que la démocratie sénégalaise est malade, est bien un euphémisme. La preuve, la presse internationale, chaque jour que Dieu fait, braque ses projecteurs sur le...