Rejet de la loi sur la criminalisation de l’homosexualité: Les initiateurs déterminés à continuer leur combat

06 - Janvier - 2022

Le Bureau de l’Assemblée nationale a déclaré irrecevable la proposition de loi tendant à criminaliser l’homosexualité. La chambre législative considère que les dispositions actuelles du Code pénal sont «claires et pertinentes».

"Le Quotidien" informe que les initiateurs de la proposition de loi avaient présenté le pouvoir en place comme un promoteur de l’homosexualité. Cette livraison à la vindicte populaire aux relents de pression n’aura pas produit l’effet escompté, car l’Assemblée nationale a rejeté la proposition de loi portant criminalisation des actes relevant de la communauté Lgbtiq.

Le Bureau de l’Hémicycle qui s’est réuni hier, a rappelé «la position définie et affirmée, en plusieurs occasions, et plus particulièrement lors de rencontres avec des chefs d’Etat étrangers, par le président de la République, M. Macky Sall». Le communiqué de poursuivre : « Cette position est claire, pertinente et elle engage tout le Peuple sénégalais s’opposant à toute forme de dépénalisation et de légalisation de l’homosexualité, qui est punie sévèrement par le Code pénal sénégalais ; il en est de même en ce qui concerne tous les actes contre-nature et des attentats à la pudeur ».

Pour toutes ces raisons, l’Assemblée nationale a décidé de déclarer «irrecevable, cette proposition de loi». Selon le Parlement, les membres du Bureau ont donné «leur avis motivé sur l’opportunité d’un nouveau texte de nature législative, tendant à modifier ou à élargir les dispositions qui existent déjà dans la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 (Loi qui a été modifiée par la Loi n°66-16 du 1er février 1966 modifié)». Ce rejet est dans le sillage de la sortie de la majorité parlementaire Benno Bokk Yakaar qui, la semaine dernière, taxaient les porteurs de cette proposition de loi, de faire du «populisme et de l’activisme politique».

Le 22 décembre dernier, les députés Mamadou Lamine Diallo, Cheikh Bamba Dièye, Aliou Souaré, Moustapha Guirassy, Mamadou Diop Decroix, Aïssatou Sabara, entre autres, ont déposé sur la table du président de l’Assemblée nationale, une proposition de loi qui préconisait un durcissement pénal contre les actes homosexuels. «Le Sénégal a commencé à dérouler l’agenda de la communauté gay depuis 2016, avec la Stratégie nationale de l’équité et du genre. Il s’agit de faire du Sénégal, sur 10 ans, un pays émergent, solidaire et sans discrimination jusqu’en 2026. C’est un agenda international qui n’est pas conforme à nos réalités», avait déclaré Babacar Mboup, président de la plateforme And samm jikko yi, lors d’une conférence à l’Institut islamique de Dakar.

C’était avant le dépôt du texte à l’Assemblée nationale. En effet, c’est l’article 319 du Code pénal qui traite ces questions. Mais il n’est nulle part mentionné le terme «homosexualité» dans ledit code. Cette disposition parle plutôt d’actes contre-nature ou d’actes impudiques.

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