REMOBILISATION DE L’APR/ DIASPORA : QUEL ROLE POUR MALICK GAYE ?

Battue en Europe, lors des élections législatives du 31 juillet, la coalition BBY va certainement mettre en place une stratégie pour reconquérir le terrain perdu en perspective des prochains rendez-vous électoraux, la présidentielle de 2024 notamment. Des hommes et des femmes seront naturellement proposés pour conduire cette aventure, qui sera manifestement loin d’être une sinécure. En France, le ministre conseiller Malick Gaye peut faire partie de cette équipe qui aura la mission de garnir à nouveau les rangs du parti présidentiel.
Des éléments objectifs permettent étayer cette affirmation. Courtois et discret, Malick Gaye s’est toujours pleinement investi pour le rayonnement du parti présidentiel en France. Il y a mis son argent, son énergie et son temps. On ne l’a jamais entendu réclamer quoique ce soit pour lui-même. Comme un pompier, il a plusieurs fois éteint l’incendie qui devait consumer le parti présidentiel, sans tambour ni trompette. Il accompagne, conseille, finance, mais ne décide pas. N’a aucune influence sur les orientations du parti en France. Les quelques critiques éparses colportées par certains militants ne pourraient visiblement pas ternir son image au sein de la famille politique de Macky Sall.
Selon plusieurs témoignages recueillis par infos15, Malick Gaye n’est pas encore « utilisé » à la hauteur de ce qu’il peut apporter à la majorité présidentielle. « Il ne veut pas diriger la DSE, mais il est temps que le président Macky Sall lui donne une fonction éminemment politique. Celle qui lui donnera les coudées franches pour faire appliquer ses idées », témoigne une responsable de l’APR.
Spontanément, Malick Gaye, par ses nombreuses initiatives, a résolu plusieurs conflits au sein de la famille politique de Macky Sall en France. Inutile de parler du soutien financier qu’il apporte toujours aux sections, aux coordinations pour des animations politiques. Cette générosité, dit-on a même dépassé les frontières de l’Hexagone. En Belgique, en Amérique, en Arabie Saoudite, Malick Gaye ne se fait jamais prier pour appuyer les responsables politiques de l’APR. Son influence ayant été reconnue dans plusieurs pays, beaucoup de militants que nous avons eus par téléphone s’accordent pour dire que le président Sall doit mieux « utiliser » Malick Gaye. « C’est un ministre conseiller, mais étant donné que tout le monde reconnaît qu’il règle beaucoup de problèmes dans le parti, sans chercher à se positionner, je pense que personne n’est mieux placer que lui pour coordonner la remobilisation que tout le monde appelle de ses vœux », suggère un cadre du parti résident en Normandie. « Ecouté et respecté, au-delà de la France, Malick Gaye peut convaincre beaucoup de militants de s’engager de nouveau. Vous savez bien que lors des législatives, beaucoup de militants, frustrés, n’ont pas voté. Si le président lui donne un mandat officiel, il peut réussir la mission », croit savoir un jeune cadre du parti.
C’est un euphémique que de le dire : Malick Gaye a des atouts pour conduire cette mission, à savoir coordonner les activités liées à la remobilisation du parti présidentiel dans la diaspora. Ne cherchant aucun privilège, il a des qualités qui lui permettent de se mettre au-dessus des rivalités politiques. Contrairement à certains responsables politiques de l’APR, lui ne met pas ses intérêts égoïstes au-dessus de ceux du parti, et de Macky Sall notamment. « Depuis longtemps il travaille dans l’ombre, il est temps de le mettre au-devant de la scène pour mettre toutes les chances de notre côté en attendant l’élection présidentielle de 2024 », soutient un cadre du parti.
La balle est donc dans le camp du président Macky Sall.
Cheikh Sidou SYLLA