RETABLISSEMENT DU POSTE DE PREMIER MINISTRE : BAZAR INSTITUTIONNEL ET AMATEURISME AU SOMMET DE L’ETAT (SEYBANI SOUGOU)

12 - Février - 2022

L’Assemblée nationale du Sénégal a adopté, le 10 décembre 2021, le projet de loi rétablissant le poste de premier ministre. La loi a été promulguée et publiée au journal officiel, le 22 décembre 2021.

Or, plus d’un mois et demi après la promulgation de la loi (exécutoire), le Sénégal se retrouve toujours sans premier ministre et sans nouveau gouvernement : un bazar inédit qui, de fait, peut déboucher sur une crise politique et institutionnelle.

L'exposé des motifs du projet de loi soumis au Parlement précisait que le rétablissement du poste de Premier Ministre a pour objet de répondre aux besoins d'efficacité « afin de prendre en compte les impératifs de relance de l'économie nationale et d'une meilleure coordination de la mise en œuvre des politiques publiques ».

En décidant de rétablir le poste de Premier Ministre, Macky Sall était censé avoir déjà arrêté son choix sur la personne qui devait assurer la coordination de l’action gouvernementale, car « les impératifs de relance de l’économie nationale énoncés par l’exposé des motifs sont incompatibles, avec les louvoiements de Macky Sall et la situation de blocage institutionnel actuel du pays ».

A ce jour, rien ne justifie la non nomination d’un Premier Ministre, si ce n’est l’amateurisme, l’indécision et le manque d’autorité de Macky SALL, dont les cyniques calculs politiques ne se sont pas déroulés comme prévu, lors des élections locales du 23 janvier 2022 (il avait cru à une razzia de Benno BOK YAKAAR).

Dans le contexte actuel de crise intérieure (crise économique, crise politique, crise des enseignants, cherté de la vie), et de tensions au niveau de la sous-région, (situation au Mali), un Premier Ministre doit être nommé dans les plus brefs délais. Le blocage institutionnel actuel est inacceptable et nuit gravement au fonctionnement de l’Etat, au moment où les ministres sont sur le départ et gèrent les affaires courantes.

Macky Sall doit cesser de jouer avec les institutions du pays et appliquer les dispositions de l’article 49 de la Constitution (tel que prévu par la loi constitutionnelle n° 2019-10 du 14 mai 2019) : « Le Président de la République nomme les membres du Gouvernement, fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions ».

Ne nous y trompons pas : les tergiversations et les lenteurs liées à la nomination du Premier Ministre et la formation d’un nouveau gouvernement n’empêcheront nullement l’opération « DOGALI » lors des législatives à venir.

Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

25 - Décembre - 2020

DÉCÈS DE SOUMAILA CISSÉ : MACKY SALL REND HOMMAGE À UNE ‘’FIGURE HISTORIQUE DE LA VIE POLITIQUE MALIENNE’’

Le président de la République Macky Sall a rendu hommage, sur son compte Twitter, à Soumaila Cissé ‘’figure historique de la vie politique...

25 - Décembre - 2020

Projet de loi sur l’état d’urgence : l’état de droit, l’équilibre des pouvoirs, et la démocratie sénégalaise ébranlés par les dérives autoritaires de Macky SALL (Par Seybani Sougou)

Le projet de loi modifiant la loi °69-29 du 29 avril 1969 du 29 avril 1969 sur l’état d’urgence et l’état de siège diffusé sur les réseaux...

25 - Décembre - 2020

Macky signe le décret ordonnant le ministre de l’Intérieur à présenter à l’Assemblée nationale la modification de la loi 69-29 relative à l’état d’urgence et l’état de siège

Le président de la République a signé le décret 2020-2378 ordonnant la présentation à l’Assemblée nationale par le ministre de...

24 - Décembre - 2020

Suppression des villes: recherche de meilleure gouvernance ou manœuvre politicienne ?

​La décentralisation est un processus d’aménagement institutionnel qui consiste à transférer à des collectivités territoriales les...

24 - Décembre - 2020

CESE: Cheikh Tidiane Mbaye décline l'offre de nomination de Idy

Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) Idrissa Seck ne pourra pas compter sur l’expertise de l’ancien directeur général de la...