REVUE DE PRESSE : LES HEURTS POSTÉLECTORAUX EN GUINÉE À LA UNE

22 - Octobre - 2020

Les violences consécutives à l’élection présidentielle en Guinée préoccupent la presse quotidienne sénégalaise.

Plusieurs médias ont annoncé une dizaine de morts dans les violences survenues en Guinée après le scrutin présidentiel de dimanche dernier, au terme duquel l’opposant Cellou Dalein Diallo s’est autoproclamé vainqueur.

Mais Alpha Condé, le président sortant, est en tête, selon les résultats publiés mercredi par la Commission nationale électorale indépendante (Céni).

Une manifestation des partisans de M. Diallo s’est tenue mercredi à Dakar. Et les manifestants ont été sommés par les forces de l’ordre sénégalaises de s’éloigner des alentours de l’ambassade de leur pays à Dakar, selon Tribune.

‘’Au moment où les partisans de Cellou Dalein Diallo [protestaient] en Guinée contre un hold-up électoral, à Dakar, des membres du camp de l’opposant ont envahi les locaux de l’ambassade de la Guinée à Dakar’’, rapporte le même journal, selon lequel 12 personnes ont été tuées dans les violences postélectorales survenues dans ce pays voisin du Sénégal.

‘’La tension monte à Dakar et à Conakry’’, écrit Source A, qui annonce l’arrestation d’une dizaine de manifestants dans la capitale sénégalaise.

Il y a ‘’déjà plus de 10 morts depuis dimanche’’, lit-on dans Le Témoin Quotidien, qui annonce ‘’un troisième mandat tâché de sang pour Condé’’.

‘’Dès la proclamation des premiers résultats donnant Alpha Condé largement vainqueur de l’élection présidentielle du week-end dernier, la Guinée (…) a renoué avec ses vieux démons postélectoraux’’, ajoute-t-il.

‘’C’était le scénario redouté par de nombreux Guinéens, celui des violences postélectorales’’, affirme Lii Quotidien. ‘’Le sang coule en Guinée. (…) Dans la banlieue de Conakry, la colère (…) embrase les quartiers’’, rapporte L’Observateur.

A Dakar, ‘’ça chauffe déjà au sein de la communauté guinéenne’’, fait remarquer Vox Populi, annonçant, comme d’autres journaux, que l’ambassadeur de la Guinée au Sénégal a été ‘’exfiltré’’ par la Brigade d’intervention polyvalente sénégalaise, lorsque des manifestants en colère ont envahi l’ambassade de leur pays.

L’‘’exfiltration’’ du représentant de l’Etat guinéen au Sénégal ‘’n’a pas diminué l’ardeur et l’opiniâtreté des manifestants, qui ont préféré inhaler les gaz lacrymogènes que de rentrer chez eux’’, selon Le Quotidien.

‘’On se dirige vers le chaos’’, déclare un journaliste politique guinéen interrogé par EnQuête. ‘’La position du Sénégal est très délicate. Mais, à travers sa diplomatie, il peut agir, d’autant plus qu’il y a une forte communauté guinéenne ici (au Sénégal)’’, ajoute-t-il.

‘’La tension monte jusqu’au Sénégal’’, écrit L’As, WalfQuotidien estimant, pour sa part, qu’Alpha Condé ‘’déroule la stratégie du chaos’’.

‘’Lentement mais sûrement, Alpha Condé et son bras armé, la Céni, sont en train de fabriquer une victoire électronique. Si cette forfaiture passe, la Cédéao, rendue coupable de non-assistance de peuple en danger, devra mettre Jammeh en selle’’, commente le même journal.

‘’Je gagne ou c’est le chaos. C’est à cette alternative fermée que le président sortant de la Guinée, Alpha Condé, veut visiblement soumettre son peuple’’, ajoute WalfQuotidien.

‘’Toutes choses étant égales par ailleurs, il n’y a aucune différence entre la supposée réélection de Condé, qui se passe sous nos yeux, et celle de Jammeh qui lui avait valu d’être exfiltré comme un trafiquant de cocaïne et exilé en Guinée Equatoriale’’ par la Cédéao, soutient-il, en souvenir de la décision prise en 2017 par la Cédéao, contre le président sortant de la Gambie. Yahya Jammeh refusait de céder le palais présidentiel au candidat déclaré vainqueur, Adama Barrow.

La guerre des chefs au Parti socialiste continue de préoccuper les quotidiens. ‘’C’est à qui tuera l’autre dans cette guerre de leadership. Rassurez-vous, nous sommes loin de la Guinée (…) Ce combat, c’est au Sénégal qu’il se mène, entre le ministre Serigne Mbaye Thiam et la présidente du Haut Conseil des collectivités territoriales, Aminata Mbengue’’, commente Le Témoin Quotidien.

‘’Selon les connaisseurs des corridas politiciennes sénégalaises, il débouchera immanquablement sur un meurtre’’, poursuit le journal, concernant la rivalité - réelle ou supposée – entre Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye. Ils se disputent la succession du défunt Ousmane Tanor Dieng à la tête du Parti socialiste, selon les quotidiens.

Sud Quotidien déclare que ‘’le report des [élections] locales se précise’’ en raison des ‘’retards’’ constatés dans le lancement de l’audit du fichier électoral. Ces élections (conseils municipaux et départementaux) initialement prévues en 2019 ont été reportées en mars 2021.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

08 - Juillet - 2020

Bac de Marsassoum: Traversée à hauts risques et crainte d’un naufrage

La situation du bac de Marsassoum préoccupe les populations locales de la région Sud. Certains redoutent, si l'on y prend garde, un naufrage au regard de l'état dans lequel se...

08 - Juillet - 2020

Communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi 08 juillet 2020

Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des ministres, en visioconférence, le mercredi 08 juillet 2020, à...

07 - Juillet - 2020

Exclusion de Moustapha Cisse LO : Moise SARR salue la décision et invite ses camarades au resserrement des rangs autour du Président Macky SALL

Je salue cette forte décision qui était attendue et qui met ainsi un terme aux agissements répétés d’un homme qui, en raison ses écarts de langages...

07 - Juillet - 2020

Opinion :Les politiques ne doivent jamais enfreindre les prescriptions morales (Par Aliou Ndao Fall)

Dans le Sénégal d’aujourd’hui, tout se passe comme si l’on assistait à une véritable mort dans l’âme de l’humanité....

07 - Juillet - 2020

Controverse autour de l'exclusion de Moustapha Cissé Lo de l'APR

Moustapha Cissé Lô a été exclu lundi des instances de l’Alliance pour la République (Apr, parti au pouvoir), après avoir proféré des...