REVUE DE PRESSE : LES SUJETS POLITIQUES SE RAPPELLENT AU BON SOUVENIR DES QUOTIDIENS

13 - Août - 2021

La politique tente de regagner sa place habituellement privilégiée dans les quotidiens au détriment de sujets se rapportant au coronavirus, lesquels demeurent malgré tout bien présents dans les journaux.

Plusieurs quotidiens parvenus vendredi à l’APS sont tournés vers des sujets liés de près ou de loin aux prochaines élections locales prévues en janvier 2022, parmi lesquels la révision exceptionnelle des listes électorales.

"Sonko lance la traque aux fraudeurs", affiche par exemple Lii quotidien, se faisant l’écho d’une conférence de presse animée jeudi à Dakar par les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, parti dirigé par le député Ousmane Sonko.

Cette formation politique, s’insurgeant "contre l’attitude de certains maires de la capitale dans la délivrance de certificats de résidence, a menacé de bloquer la révision des listes électorales dans certaines communes", écrit le journal.

"Dénonçant des manquements et des sabotages liés à la révision exceptionnelle des listes électorales, les partisans d’Ousmane Sonko de Dakar mettent en garde préfets, maires, officiers d’état civil, chefs et délégués de quartier", renchérit le quotidien L’Info dont la manchette ("Sonko et Cie durcissent le ton") rend également compte de la fermeté de la position de PASTEF sur cette question.

PASTEF promet même "des descentes dans les mairies" et se retrouve de fait "à couteaux tirés" avec Bennoo Bokk Yaakaar (BBY), la coalition regroupant le pouvoir et ses alliés, selon Enquête.

S’exprimant lors de la cette conférence de presse de son parti, le coordonnateur de PASTEF/Dakar, Abass Fall, "a dit son dessein d’investir, dès la semaine prochaine, les mairies et les commissions administratives, pour lever tous les obstacles pouvant entraver la participation des primo-votants, lors du scrutin de janvier 2022", rapporte Enquête.

"PASTEF Dakar passe à l’action", en invitant "les jeunes à bloquer les commissions d’inscription s’ils n’obtiennent pas leurs cartes d’identité numérique à date échue", souligne le quotidien L’As.

La vérité, ajoute le journal Le Quotidien, c’est que PASTEF/Dakar accuse "le régime en place de procéder à des fraudes, des transferts d’électeurs et des blocages dans les inscriptions sur les listes électorales".

C’est qu’il existerait un plan du pouvoir pour gagner Dakar, si l’on en croit Tribune. Surtout que ces prochaines locales "sont considérées comme des primaires en direction des législatives, prévues également la même année, et la présidentielle en 2024".

"Ne parvenant pas encore à dominer la capitale et enfin occuper le fauteuil de maire de Dakar, le camp présidentiel compte jouer les premiers rôles pour atteindre un tel objectif", aussi le président Macky Sall concocte-t-il un "plan pour ravir la vedette à tous les autres candidats qui seront issus de l’opposition", écrit Tribune.

Le camp adverse semble de toutes les manières au fait des intentions du pouvoir, comme le laissent penser les perspectives d’alliance évoquées par Le Mandat, entre PASTEF justement et Taxawu Ndakaru, la coalition de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall.

Selon Le Mandat, le maire de la commune d’arrondissement de Mermoz/Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, a exprimé le souhait "de voir Taxawu Ndakaru et PASTEF se coaliser" en direction de ces futures échéances électorales.

L’édile de Mermoz, présent à la conférence de presse de PASTEF, a enfoncé le clou et "est monté au créneau pour fustiger les manœuvres anti-démocratiques de certains maires de la mouvance présidentielle et mettre l’opposition devant ses responsabilités d’unité pour les élections locales et pour faire face à Macky Sall", note Sud Quotidien.

Dans les colonnes de Vox Populi, l’édile de de Mermoz/Sacré-Cœur assène quelques une de ses vérités : "Nous n’accepterons pas d’aller vers une période de contentieux sans le fichier électoral (...). Ça suffit, trop c’est trop".

Walfquotidien conforte les perspectives d’alliance évoquées entre PASTEF et Taxawu Ndakaru en affirmant que Ousmane Sonko et Khalifa Sall, les deux leaders concernés, "sont d’accord sur le principe d’une alliance électorale lors du prochain scrutin local" et ont convenu du "principe de créer une liste commune".

Ce qui est franchement inattendu dans ce contexte, c’est de penser que l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir, "creuse sa tombe", comme le dit le quotidien Kritik’.

"En optant d’entretenir l’avenir politique de ses poulains" avec ces élections locales au détriment de "son projet politique personnel, le patron de l’APR ouvre la voie à toutes sortes de résistance", au risque de saper l’unité au sein de ses partisans. Et le journal de pointer "une faute stratégique du président Macky Sall qui cherche à noyer le poisson".

Indépendamment de leur intérêt pour les sujets liés aux prochaines locales, les quotidiens semblent toujours autant préoccupés par la situation sanitaire liée à la pandémie de le Covid-19.

Source A, on ne peut plus direct, affiche : "- de cercueils, + d’infections", pour résumer la situation, à la lumière du dernier bilan épidémiologique qui fait état de 9 décès de plus et 656 nouvelles infections.

"Deltas de soucis", titre sur le même sujet le journal Le Quotidien, dont la manchette, référence au variant anciennement indien, souligne l’ampleur des préoccupations des pouvoirs publics et du personnel soignant dont certains appel à des renforts, à l’image du centre de traitement des épidémies (CTE) du hangar aux pèlerins de l’aéroport de Yoff.

Des craintes demeurent réelles par ailleurs relativement à la situation des femmes enceintes qui sont en danger avec le Covid, selon le quotidien Enquête. "4 décès maternels et des cas pulmonaires graves" ont été ainsi enregistrés à l’hôpital Youssou Mbargane Diop de Rufisque, signale ce journal.

Il évoque aussi des accouchements de prématurés et "un taux de césarienne très élevé", quand Le Témoin quotidien souligne que le "Boul Falé" constitue un "terreau fertile" pour le variant delta.

"Alors que la troisième vague fait des ravages et que des records de morts quotidiennes sont battus, la plupart de nos compatriotes font comme si de rien n’était. Pire, ils considèrent tout simplement que la pandémie n’existe pas", constate le journal.

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