Robert Sagna président du GRPC: ''L'absence de la guerre en Casamance ne signifie pas forcément la paix''

Certes on note une longue accalmie en Casamance qui dure depuis plusieurs années, mais tous les avertis savent que cela ne marque pas une paix définitive dans la région. Et Robert Sagna le président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamnce (GRPC) a lancé une alerte ce samedi à Ziguinchor, lors d'une rencontre avec le collectif des chefs de village de la région de Ziguinchor pour faire le point sur le processus de paix en Casamance. L'absence de guerre n'est pas nécessairement la paix, a indiqué l'ancien maire de Ziguinchor.

''Cette rencontre a regroupé tous les chefs de village de la région avec comme objectif de rassembler tout ce beau monde non seulement pour échanger sur les problèmes qui les concernent, mais également sur les problèmes qui concernent la Casamance. Ils ont invité le GRPC à venir ici tenir une séance de travail avec eux avec comme objectif principal de faire le point sur la situation de la paix en Casamance. C'est fondamentalement l'objet de cette rencontre, il s'agissait de faire le point, mais il s'agissait surtout d'analyser et de proposer des solutions qui peuvent conforter l'accalmie que nous connaissons et qui peuvent accélérer le processus de paix en Casamance. C'est vrai, il y a la paix, mais il faut que la paix soit. L'absence de guerre n'est pas nécessairement la paix, la paix n'est pas l'absence de la guerre. Et ça, ce sont des éléments importants, c'est ce qui explique cette rencontre'', a confié Robert Sagna qui souligne que la principale préoccupation de ces chefs de village c'est d'être au courant de ce qui se passe, de s'informer pour pouvoir apporter leur contribution dans ce qui est en train d'être fait pour arriver à une paix définitive.
''Ils ont reconnu qu'il y a un certain nombre d'informations sur l'état des lieux... Beaucoup d'entre eux ont reconnu qu'ils n'étaient pas informés de la situation réelle que nous vivons aujourd'hui. Quand je parle de la situation, c'est dans quelle situation se trouve le conflit, où en est le Mfdc, où en est le gouvernement et où en sont les populations ? Donc, ces trois éléments importants ont fait l'objet d'échanges'', a t-il indiqué, soulignant, au passage, bien que l'objectif de ces chefs de village n'était pas de faire des recommandations pratiques pour faire avancer les choses vers la paix, mais ils en ont quand même fait des propositions pour améliorer la situation mais surtout pour accélérer la communication. À ce sujet, il relève qu'ils ont surtout formulé une recommandation pour que ce s'est passé avec les notables de la région de Ziguinchor, se passe également dans les régions de Sédhiou et de Kolda, c'est à dire une rencontre similaire avec tous les chefs de village et notables de ces deux région pour échanger sur le processus de la paix. À ce propos, il relève que des rencontres ont déjà eu lieu entre les responsables de son groupe et ces derniers mais pas dans un cadre formel comme celui-là. Recommandation qu'il a promise de satisfaire dés que les concernés seront prêts à recevoir le CRPC.
À rappeler que le GRPC est aujourd'hui le principal intermédiaire entre le Mfdc et le gouvernement du Sénégal en vue de parvenir à une paix définitive en Casamance. La démarche choisie par son président Robert Sagna est de construire cette paix à partir des villages de la région en impliquant pleinement les chefs de village, notables, chefs religieux et coutumiers avec une implication active des combattants du Mfdc. En fait, il estime que chaque combattant du Mfdc est originaire d'un des villages de la région, par conséquent celui-ci y a des parents qui peuvent l'influencer à déposer les armes.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)