SANDAGA FAIT PARTIE INTEGRANTE DU PATRIMOINE DE LA VILLE DE DAKAR

20 - Août - 2021

L’alinéa 4 de l’article 13 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) de 2013 précise que « les règles relatives au classement, au déclassement, au transfert, à l'affectation, à la désaffectation et à l'aliénation du domaine d'une collectivité locale sont fixées par la loi ».

Les règles relatives au déclassement et au transfert de biens immobiliers entre personnes publiques sont soumises à un formalisme : le domaine public est inaliénable et tout transfert de propriété d’une personne publique à une autre, doit faire l’objet d’un déclassement préalable du bien.

SANDAGA est une propriété exclusive de la Ville de Dakar. En effet, l’état des droits réels obtenu après une réquisition en date du 10 Aout 2021 auprès du Conservateur de la Propriété Foncière ne laisse désormais place à aucun doute possible : « l’immeuble objet du titre foncier N°4804/DK consistant en un terrain de 4170 métrés carrés situé à Dakar, est à ce jour inscrit exclusivement au nom de la Commune de Dakar depuis 1933 ».

Du point de vue juridique, le débat est clos ; définitivement : SANDAGA fait partie intégrante du patrimoine de la Ville de Dakar.

Afin que nul n’en ignore, il convient de préciser que SANDAGA est un site et un « monument » historique classé, aux termes de l’arrêté ministériel du 03 mai 2006 publié au journal officiel du 30 septembre 2006. En effet, dans ledit arrêté, le « Bâtiment abritant le Marché SANDAGA, Avenue du Président Lamine Guèye x Rue Emile Badiane » est enregistré, pour la région de Dakar, sous le numéro 112, sur la liste des monuments historiques. Ce statut est définitivement confirmé par l’arrêté ministériel en date du 12 septembre 2007, publié au journal officiel n°6383 du 05 janvier 2008 où SANDAGA, est enregistré, pour la région de Dakar, sous le numéro 109. Or, la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code Général des collectivités locales précise que la valorisation des sites et monuments historiques est du ressort de la Ville.

En effet, les dispositions de l’article 170 de ladite loi sont extrêmement claires : « la promotion et la valorisation des sites et monuments historiques relèvent de la compétence de la Ville ».

Il n’y a plus matière à débat : l’arrêté n°342/A-DK-PL/SP du sous-préfet de l’arrondissement Dakar plateau en date du 30 juillet 2021, approuvant l’autorisation de démolition du marché de SANDAGA est frappé d’une illégalité totale. La destruction illégale d’un site et monument classé, autorisée par le sous-préfet est punie par la législation en vigueur sur les sites et monuments touristiques et l’expose à des sanctions pénales. Avant de prendre un arrêté, le sous-préfet aurait dû au préalable, s’assurer de la légalité de son acte (il n’existe aucune délibération du Conseil municipal de la Ville de Dakar relative à un transfert de propriété de SANDAGA à l’Etat ou, à la commune de Dakar Plateau). SANDAGA n’appartient pas uniquement à la Ville de Dakar : c’est un patrimoine de tous les sénégalais. Par conséquent, tous nos concitoyens doivent se mobiliser pour sauvegarder ce patrimoine et barrer la route au régime de Macky Sall dont le sombre dessein est de dépouiller la Ville de Dakar de ses attributs et de ses compétences essentielles. Il faut stopper cette énième forfaiture d’un régime moribond. Jour après jour, Macky Sall saccage les institutions et prolonge la courbe de ses tripatouillages, destinés à étendre toujours plus son pouvoir. En violation totale de la loi.

Personne n’est dupe : dans cette affaire, le ministre transhumant Alioune N’Doye qui a renié ses convictions d’antan, est un cheval de Troie, qui agit par procuration, pour le compte de Macky Sall.

Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr

Liens : Arrêtés ministériels de 2006 et 2007

Arrêté ministériel du 03 mai 2006 : SANDAGA est un site, et monument historique classé, enregistré, pour la région de Dakar, sous le numéro 112
http://www.jo.gouv.sn/spip.php?article4607
Arrêté ministériel du 12 septembre 2007 : SANDAGA est un site et un monument historique enregistré, pour la région de Dakar, sous le numéro 109
http://www.jo.gouv.sn/spip.php?article6458

Article 170 de la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code Général des collectivités locale : « la promotion et la valorisation des sites et monuments historiques relèvent de la compétence de la Ville ».

Arrêté illégal du sous préfet de l'arrondissement de Dakar plateau autorisant la démolition de SANDAG.jpgSANDAGA EST UNE PROPRIETE EXCLUSIVE  DE LA VILLE DE DAKAR.jpgLa valorisation d'un site et monument classé reléve de la compétence de la Ville.jpg

 

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

30 - Octobre - 2024

Fatick sera une Métropole Régionale dans le Cadre du Programme Sénégal 2050, annonce Ousmane SONKO

Lors de son passage à Fatick dans le cadre de sa campagne pour les législatives anticipées du 17 novembre, Ousmane SONKO a réaffirmé l’ambition du...

30 - Octobre - 2024

Amadou BA : «Le PROJET est certes bon (…) mais le rythme est lent »

A Ngoundiane pour son troisième jour de campagne, la tête de liste de Jam Ak Njariñ a longuement tiré sur le Premier ministre Ousmane SONKO lors de son discours. Pour...

30 - Octobre - 2024

Guinée: la moitié des partis politiques dissous ou suspendus par le gouvernement

La scène politique se réduit de moitié en Guinée Conakry : après une campagne de recensement et d'évaluation des partis politiques du pays, le...

30 - Octobre - 2024

El Malick Ndiaye prône la régionalisation du Djoloff et la réouverture des vallées fossiles

La tête de liste départementale de la coalition Pastef a initié hier une caravane dans les rues de Dahra et Linguère dans le cadre de la campagne pour les...

30 - Octobre - 2024

DECLARATION DE LA COALITION MOOBAL SENEGAAL : POURQUOI « NOUS CHOISISSONS DE NE PAS ALLER VOTER LE 17 NOVEMBRE 2024 »

« Nous choisissons de ne pas aller voter le 17 novembre 2024 » La coalition MOOBAL SENEGAAL, choisit en son âme et conscience de ne pas participer à l’animation du...