Sénégal: la dette intérieure ne cesse de gonfler
Le Sénégal est un pays endetté, du moins auprès de ses propres «champions économiques». En effet, il ne se passe pas un jour sans qu’un secteur vital de la vie économique ne fasse une sortie publique pour réclamer ici et maintenant au gouvernement le paiement de son dû. L’ex- Premier ministre, et du Budget, Mamadou Lamine Loum, un vieux connaisseur du ministère de l’Economie et des Finances pour y avoir passé toute sa carrière de fonctionnaire a fait état d’une «tension de trésorerie» réelle au niveau de l’Etat. Il a été vite démenti par son cadet, le ministre du Budget Birima Mangara. Cependant, le démenti du Gouvernement ne résiste pas à la réalité. Car, moins de 48 heures après la sortie de Birima Mangara, le Syndicat national des entreprises du BTP est monté au créneau pour réclamer une dette de 75 milliards que l’Etat doit depuis 2016 à nos champions locaux dans ce domaine. Ainsi, dans le détail, cela donne : plus de 20 milliards à la CSE, 20 milliards au CDE (tous les chantiers sont à l’arrêt) et 8 milliards à la SOSETER.
Ce n’est pas tout, parce que la liste des créanciers impayés de l’Etat est longue, très longue même. De fait, le gouvernement doit 15 milliards Fcfa aux établissements d’enseignements privés qui menacent de renvoyer les étudiants orientés dans leurs structures. Pour le paiement des bourses des étudiants, l’Etat doit rembourser 24 milliards Fcfa à Ecobank. A cela s’ajoutent les 85 milliards Fcfa constituant le cumul des rappels d’arriérés d’avancement, d’intégration que réclament les enseignants à l’Etat depuis 2014. Il faut mettre dans le panier de la dette intérieure qui ne cesse de gonfler la dette de plus de 7 milliards Fcfa due aux Opérateurs privés stockeurs par la Sonacos. Et la liste est loin d’être terminée. Au total, l’Etat compte devoir plus de 300 milliards Fcfa aux entreprises locales.
source: L’As