SENEGAL : LA REPUBLIQUE DES NULS !

25 - Juin - 2020

C’est dans les moments de grande tempête où l’on mesure, la force, le courage et l’imagination d’un capitaine de navire.
Le bateau battant pavillon Sénégal est inclusivement confronté à la plus grande crise de son histoire contemporaine avec le développement de la pandémie de la COVID. Après avoir glosé à tue-tête que le pays est en guerre, le peuple, sensible au message a instinctivement soutenu l’action du président Macky SALL, sortant des cales convergeant vers le pont pour faire face au coronavirus.
Dans son ensemble la classe politique a fait montre de patriotisme et de dépassement en répondant à son appel. Les chefs religieux se sont rangés derrière lui, participant pour certains au financement du fonds de résilience. Les entrepreneurs ont également abondé son trésor de guerre faisant bloc devant la bourrasque menaçante. Les activistes se sont alignés avec force et conviction, chantant, mobilisant.
Mais, une fois qu’il a bombé le torse entrainant une concorde quasi nationale derrière lui, le général est parti se dévêtir de son costume de commandant en chef pour reprendre son pire costume : celui de notoire politicien, calculateur et manœuvrier.
Du coup cette posture présidentielle pose des questions majeures sur la vision, la capacité même de leadership de l’homme à gouverner franchement le pays.
Le chef de l’Etat a failli dans la prise de décision, l’organisation, la communication et même dans la bienveillance tant espérée des populations en pareille circonstance.
Personne ne sait où il est, il se terre, se cache, n’ose même plus aller visiter les gens. Soyons sérieux, sortez de votre trou monsieur le président, nous tangons dangereusement et inéluctablement vers le péril.
De la trouille, du mépris, qui sait ? De l’incompétence sûrement.
On constate au passage devant ce défi aussi « himalayesque » qu’on a une administration inopérante, inefficiente, parce que outrageusement politisée, et une institution législative factice aux ordres plombant rageusement l’esprit de la République fondé sur la séparation des pouvoirs.
L’image que renvoie tout ce méli-mélo est que notre pays est dirigé par des nuls.
Il est évident que la personne de Mansour FAYE « mister rice », la désagrégation du ministère de la Santé en tête Diouf SARR symbolisent largement tous les signaux d’incompétence et d’échec du gouvernement dans la gestion de la crise.
Même si à leur décharge ils ne sont que des pions délégataires de cette galaxie « SALL ». En ce moment la situation sanitaire est explosive avec des hôpitaux, des centres de santé sous équipés au bord de la saturation, dotés de personnels insuffisants et parfois contaminés.
Concomitamment, une récession économique inédite menace tous les équilibres du tissu social du pays assombrissant de fait toute perspective macroéconomique.
On peut y ajouter toute la sphère microéconomique dans ses différentes composantes dont certaines sont à l’agonie pour ne citer que le secteur du tourisme par exemple.
Déjà que nos compatriotes menaient le diable par la queue, c’est dire l’écarquillement des yeux de toute la communauté aujourd’hui. Compte tenu de cette situation ubuesque la peur prend des allures de profonde détresse.
Pire, l’addition des scandales par-ci et par-là détourne objectivement les Sénégalais de la pandémie, comme si la dynamique de la lutte passait d’abord par une altération des esprits.
Clairement cette situation ne peut perdurer très longtemps au risque de lendemains très incertains.
Ce chaos prévisible nécessite une urgente réponse politique qui consiste à renverser rapidement la table à la hauteur du choc systémique subi. Pour y arriver, il semble évident qu’un remaniement ministériel radical, resserré et non partisan est un passage obligé en plus d’une réduction drastique du train de vie de l’Etat, d’une suppression des institutions budgétivores inopportunes et enfin de la restauration de la fonction de premier ministre.
Dieu sauve la République, vive le Sénégal…
Cheir BALDE

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