Sénégal : Le Premier ministre Sonko dénonce le silence de la France pendant la répression de son mouvement

17 - Mai - 2024

Au Sénégal, le nouveau premier ministre Ousmane Sonko a pour la première fois participé à un évènement public depuis l’arrivée au pouvoir de son mouvement il y a six semaines : à l’université de Dakar, il a tenu jeudi 16 mai une conférence avec l’opposant français de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon. L’occasion pour le Premier ministre de détailler sa feuille de route politique devant un amphithéâtre plein à craquer, rapporte Rfi.

L’amphithéâtre de 1 200 places était bondé et survolté. Quand le premier ministre Ousmane Sonko est enfin arrivé, c’est une explosion de joie. « Je ne l’ai jamais vu en face, je le vois tout simplement à la télé et cela m’étonne de la confiance, jubile Mohamed Abdul Wahab Ba, étudiant en philosophie de 22 ans. Cela me donne aussi l’envie d’étudier et d’être un leader. »

Pour cette première apparition publique, devant une audience conquise, Ousmane Sonko déroule les thèmes qui lui sont chers : la souveraineté, l’affirmation d’une identité et d’une indépendance renouvelée. En boubou blanc revisité, il en profite aussi pour critiquer le manque de soutien à son parti de certains pays, comme la France.

« Je le dis parce que, durant toute la période de persécution extrêmement violente contre tout un mouvement politique au Sénégal, ayant entraîné et causé la mort de plus d’une soixantaine de personnes, des milliers de blessés, plus de 1 000 détenus politiques, vous n’avez jamais entendu le gouvernement français dénoncer ce qui se passait au Sénégal, a-t-il pointé, sous l’acclamation générale. Vous n’avez jamais entendu l’Union européenne dénoncer ce qu’il se passe au Sénégal. »

Sortie du franc CFA, mais aussi réappropriation des ressources naturelles et fin des bases militaires étrangères au Sénégal : pendant plus d’une heure, Ousmane Sonko c’est servi de cette arène pour dérouler un véritable discours de politique générale.

Ousmane Sonko en a profité pour critiquer l’attitude des Européens vis-à-vis des régimes putschistes au Mali, Niger et Burkina Faso et dénoncer l’ostracisme qu’ils subissent : « Nous ne lâcherons pas nos amis du Sahel ». « Certes, il y a eu des coups d’État, mais je refuse d’être parmi ceux qui analysent les symptômes et qui refusent d’analyser les causes réelles ».

Alors qu’Ousmane Sonko a durement critiqué le pouvoir français, Jean-Luc Mélenchon, opposant de gauche au président français Emmanuel Macron, a toutefois saisi l’occasion de saluer une nouvelle l’alternance démocratique qui a eu lieu au Sénégal, il y a six semaines.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

15 - Novembre - 2024

Publications des résultats électoraux : le CNRA en appelle à la ”responsabilité” et au ”professionnalisme” des médias

Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a exhorté jeudi les médias à faire preuve de responsabilité et de professionnalisme dans la...

15 - Novembre - 2024

Amadou Ba : « Il faut que Sonko, premier ministre, ne soit pas en conflit avec Sonko président du parti Pastef… »

Le leader de la coalition « Jamm Ak Njeuriñ » s’en est encore pris au leader de Pastef. Amadou Ba, suite aux déclarations d’Ousmane Sonko lundi dernier, a...

15 - Novembre - 2024

Guinée: les Forces vives opposées à l'avant-projet de Constitution

En Guinée, les Forces vives dénoncent l'avant-projet de Constitution. Depuis la semaine dernière, le Conseil national de transition sillonne le pays pour mener une «...

15 - Novembre - 2024

REDÉFINIR LA RUPTURE APRÈS LES LÉGISLATIVES !​​​​​​ ( Par Mohamed GASSAMA)

Faut-il chercher midi à quatorze heures ? Assurément non. Les choses sont simples et même trop simples pour tout bon observateur de la scène politique. À...