STOP AUX VIOLENCES POLITIQUES ! (PAR MOMAR-SOKHNA DIOP)

04 - Novembre - 2024

Dans mon ouvrage « Sénégal, diagnostic d’un pays candidat à l’émergence », j’interpelle nos concitoyens et, en particulier, nos responsables politiques sur l’urgence d’endiguer la montée des violences politiques, un phénomène qui se renforce à l'approche des élections législatives prévues le 17 novembre 2024.
Depuis le lancement de la campagne électorale, les violences verbales et physiques se multiplient et risquent de compromettre la tenue de ces élections, qui sont cruciales pour élire 165 députés. Je rappelle que ces derniers ont pour mission d’établir et d’amender des projets de loi, de voter des lois essentielles et de contrôler l’action du gouvernement pour garantir une bonne gouvernance. Le rôle du député est donc fondamental pour la démocratie. Il faut bien choisir ceux qui vont nous représenter à l’Assemblée nationale.
Cependant, la violence politique n’est pas un phénomène nouveau au Sénégal. Des figures comme Mamadou Dia ont souffert sous le régime de Senghor, et la situation s’est détériorée sous Abdou Diouf, où la violence a été instrumentalisée pour réduire l'opposition au silence. Plus récemment, sous le mandat de Macky Sall, cette violence était devenue quasi institutionnelle. Elle fut utilisée pour tenter de « réduire l’opposition à sa simple expression », entraînant des pertes tragiques en vies humaines et des blessures graves, dont beaucoup demeurent non résolues. La politique est devenue un business, favorisant les intérêts personnels au détriment des préoccupations du peuple. Il faut éradiquer cette vision de la politique.
L’assassinat de Maître Babacar Séye, vice-président du Conseil constitutionnel, reste également l’un des épisodes les plus tragiques de notre histoire politique. Son meurtre, survenu juste après les élections législatives de 1993, a laissé un profond traumatisme dans la mémoire collective, illustrant l’emprise de la violence sur notre vie politique.
Le Sénégal a besoin de leaders politiques crédibles, usant d’un langage clair et d’actes patriotes pour relever les défis de notre société. Il est temps que les dirigeants politiques soient engagés et prêts à restaurer les valeurs de travail, de dignité et de respect.
Nos concitoyens ne sont pas dupes. Ils perçoivent les manigances qui entourent l’accès au pouvoir. Depuis l’indépendance, le Sénégal a fourni des efforts pour établir une démocratie. Bien que cela ait permis d’éviter les dérives militaires qui touchent d’autres pays africains, il est essentiel que les élites politiques cessent de prendre le pays en otage à chaque période électorale.
Pour préserver la stabilité du pays et favoriser une paix durable, nous devons veiller à ce que le Sénégal s’engage résolument sur la voie d’un Sénégal souverain, juste et prospère. Mamadou Dia nous rappelle que, « toutes les folies humaines peuvent être pardonnées, sauf celles qui mettent en danger l’avenir de la nation. »

Momar-Sokhna DIOP
Professeur d’économie-gestion et écrivain.

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

24 - Octobre - 2024

Diplomatie : Bassirou Diomaye Faye sera en Arabie Saoudite et en Turquie du 27 octobre au 1er Novembre

Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, sera en déplacement hors du pays à partir de ce dimanche 27 octobre, jusqu’au vendredi 1er novembre 2024, informe...

23 - Octobre - 2024

Il n'y aura pas de débat entre Ousmane Sonko et Amadou Ba: Le CNRA a opposé son véto

Le débat tant souhaité entre Ousmane Sonko de Pastef et Amadou Ba de la coalition « Jamm ak Njariñ » pour les élections législatives du 17 novembre...

23 - Octobre - 2024

Les militants Apr dénoncent les agissements de Macky Sall

C’est devenu son jeu favori. À défaut d’être présent physiquement, Macky Sall s’invite presque systématiquement par téléphone dans...

23 - Octobre - 2024

Législatives : Déthié Fall quitte la coalition Samm Sa Kaddu et rejoint le Pastef

On le voyait venir. Maintenent c'est fait, Déthié Fall a assuré, devant la presse ce mercredi 23 octobre 2024, qu’il rejoint Ousmane Sonko et le Pastef pour les...

22 - Octobre - 2024

Amadou Ba : «Gouverner, ce n'est pas accuser, c'est décider et agir »

Amadou Bâ, ancien Premier ministre du Sénégal, s'est exprimé ce [jour] lors d'une conférence de presse où il a abordé plusieurs questions cruciales...