Système de parrainage citoyen : une machine à "broyer " les ambitions présidentielles

09 - Janvier - 2024

Institué en 2018 à quelques mois de la présidentielle de 2019, le système de parrainage citoyen qui avait été présenté à l’époque comme une innovation par le régime en place s’est révélé une redoutable machine à « tuer » les ambitions présidentielles obligeant les ténors à se tourner vers les élus pour porter leur candidature. En effet, cinq ans après la dernière élection présidentielle du 26 février 2019, l’histoire des contestations du système de vérification des parrainages engendrées par les nombreux cas d’invalidation sur la base des règles non connues par des candidats déclarés ou leurs mandataires se répète.

La classe politique sénégalaise s’est-elle à nouveau fait prendre dans le filet du régime en place comme en 2019 avec ces nombreux cas d’invalidation des parrainages ? Tout porte à le croire au regard de la tournure du processus de vérification et de contrôle des parrainages au niveau du Conseil constitutionnel en perspective de l’élection présidentielle du 25 février prochain. En effet, cinq ans après la dernière élection présidentielle du 26 février 2019, l’histoire des contestations du système de vérification des parrainages mise en place par cet organe chargé de juger de la bonne application de la loi relative à l’organisation de l’élection présidentielle au Sénégal se répète.

Malgré les modifications apportées dans cette étape du processus électoral lors du dernier dialogue politique, la question de la maitrise du processus de vérification des parrainages au sein de la commission mise en place par le Conseil constitutionnel semble toujours persister. La preuve, sur un total de 93 dossiers déposés au niveau du greffe du Conseil constitutionnel, seuls 09 ont été validés, 22 passeront leur second tour aujourd’hui et plus de 60 candidats à la candidature définitivement recalés pour divers motifs par cette dite commission de contrôle des parrainages. Et cette liste des candidats recalés définitivement pourrait connaitre un rallongement avec une partie des 22 candidats déclarés admis à régulariser leurs doublons externes estimés à plus de 200 000 pour l’ensemble des dossiers examinés dans le cadre de cette élection présidentielle et qui devront se présenter, aujourd’hui, à leur examen final.

Institué en 2018 à quelques mois de la présidentielle de 2019, le système de parrainage citoyen qui avait été présenté à l’époque comme une innovation par le régime en place s’est révélé une véritable machine à « tuer » les ambitions présidentielles. D’ailleurs, la plupart des ténors de la scène politique sénégalaise dont le candidat du régime en place et Premier ministre, Amadou Ba, ont préféré contourner ce parrainage citoyen en choisissant celui des élus (maires et présidents de Conseils départementaux). Il en est de même pour le fils du président Abdoulaye Wade et candidat déclaré du Parti démocratique sénégalais (Pds) Karim Wade, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et Habib Sy se sont tous tournés vers les députés pour porter leur candidature.

Pour rappel, saisi d’un recours déposé par Me Abdoulaye Tine en décembre 2018, la Cour de justice de la Cedeao avait estimé dans un arrêté rendu le 28 avril 2021 que le parrainage « viole le droit de libre participation aux élections » et a donné six mois à l’Etat du Sénégal pour le supprimer. Seulement, l’Etat du Sénégal qui semble profiter de la réaction très timide de la classe politique sénégalaise notamment l’opposition sur ce verdict, a non seulement refusé d’exécuter cette décision de la Cedeao mais a procédé à quelques modifications qui n’ont pas un réel impact positif sur les difficultés engendrées par ce système de parrainage.

SQ

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

02 - Janvier - 2024

Adieux de Macky SALL: Alioune Tine fait un plaidoyer Tine sauver ce qui reste de la démocratie

Grand bâtisseur, mais un PR qui n’hésitera pas à user sans modération et sans limite du pouvoir présidentiel exacerbé et de sa majorité pour...

02 - Janvier - 2024

Contrôle des dossiers de candidature au conseil constitutionnel: Seuls trois candidats ont validé leurs parrainages pour le moment

La commission chargée de contrôler les parrainages pour l’élection présidentielle a débuté ses travaux ce samedi. À l’issue de ce...

02 - Janvier - 2024

Présidentielle de février 2024 : Ousmane Sonko investi sans tambour ni trompette

Les militants de l’ex-parti Pastef, ont finalement investi leur candidat, Ousmane Sonko, à l’élection présidentielle du 25 février prochain le dimanche 31...

02 - Janvier - 2024

Conseil constitutionnel :Le parrainage de Alioune Sarr invalidé

Le dossier du candidat Alioune Sarr de l'Afp est invalidé par la Commission de contrôle des parrainages. Il n’aurait validé que 17 000 parrains. Son mandataire qui est...

02 - Janvier - 2024

FONDATION DEDIEE A LA PAIX : LA LEGITIMITE DE MACKY SALL EN QUESTIONS

Que d’émotions le 31 décembre dernier, lors du discours d’adieu du président Macky Sall. Si les cœurs ont été littéralement...