Tabaski à Ziguinchor : les prix des moutons ont presque doublé par rapport à l'année dernière

18 - Août - 2017

A Ziguinchor, il y a très peu de pères de famille qui dorment tranquillement sur leurs oreilles à la veille de cette fête de Tabaski. Les raisons ? Le prix du mouton y est plus qu’élevé, passant presque  du simple au double par rapport aux années précédentes. Le plus petit mouton coûte environ 125 000f. ce qui n’est pas à la portée de la majeur partie des chefs de famille. Au foirail de Ziguinchor, l’on ne se bouscule pas autour des quelques troupes de moutons visibles sur les lieux. Car il n’y a pas encore assez de moutons dans la ville. On peut même parler de pénurie car la plupart des coins qui grouillaient de moutons à pareille période sont aujourd’hui vides.
Les quelques acheteurs qui y viennent repartent souvent sans leur mouton de Tabaski. C’est le cas de Moussa Diémé qui face aux tarifs excessifs se dit obliger de replier pour chercher de l’argent supplémentaire et revenir marchander.
‘’J’étais venu tâter le marché mais les prix qu’on me propose dépassent de loin ma bourse. Donc je suis obligé de repartir pour chercher de l’argent supplémentaire. J’étais venu avec 80 000f mais les plus petits tarifs qu’on me propose tournent autour de 125 000f’’, indique notre interlocuteur qui souligne que si cette tendance ne change pas beaucoup de pères de famille risquent de ne pas trouver de mouton de Tabaski ici en Casamance.
‘’Si les prix ne baissent pas, beaucoup de pères de familles risquent de prier sans mouton de Tabaski. Le prix d’un mouton, c’est l’équivalent d’un salaire. Comment voulez-vous que quelqu’un qui ne reçoit pas 150 000f à la fin du mois puisse débourser plus de 100 000f pour acheter un mouton ? Cela serait irréaliste de le faire’’, confie t-il.
Mamadou Sané se dit aussi surpris par les tarifs, affichés par les commerçants de moutons. A son avis, ces tarifs dépassent l’entendement humain et donnent donc de véritables soucis aux chefs de ménage.
‘’Je voulais acquérir un mouton à temps car on parle déjà de pénurie, mais les prix sont exorbitants. A vrai dire, ces prix dépassent l’entendement humain car ils varient entre 125 000 à 500 000f, certains moutons coûtent même près de 750 000f. Ce qui provoque des soucis dans l’esprit des chefs de ménage. Les pauvres populations ne peuvent pas, dans ces conditions, acheter un mouton de Tabaski. En tout cas, personnellement, je ne peux pas consentir de telles sommes pour un mouton de Tabaski, ma situation ne me le permet pas. Donc je suis obligé de repartir sans mouton avec un maigre espoir que l’arrivée davantage de montons va entrainer une baisse des tarifs’’, indique t-il.
Les commerçants expliquent cette flambée des prix par la cherté des aliments, les frais de transport et les nombreuses taxes qu’ils payent çà et là.
L’autre fait qui hante le sommeil des pères de famille dans la région est le spectre de pénurie qui plane déjà avec ce déficit notoire de moutons noté au niveau du foirail de Ziguinchor, lieu de prédilection des troupeaux venant de Tamba, du Mali et de la Mauritanie. On se rappelle que l’année dernière, les derniers moutons vendus à Ziguinchor avaient coûté entre 300 000 et 600 000f à cause d’une pénurie que personne n’avait vue venir. Les derniers camions de moutons, arrivés dans la ville, ont été escortés et garés à la police pour éviter des incidents à cause des acheteurs qui se ruaient vers eux.

Mamadou Alpha Diallo

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

24 - Avril - 2021

Louga: une usine de transformation de "Niébé" pour créer 100 emplois directs

Le Conseil départemental de Louga a pris très au sérieux l'épineuse équation relative à l'emploi des jeunes. La structure, dirigée par le...

22 - Avril - 2021

Conseil présidentiel: Un million de jeunes sont au chômage, selon le ministre Amadou Hott

Le Ministre de l'Economie, du Plan et de la Coopération internationale, Amadou Hott, par ailleurs chargé du programme d'urgence pour l'emploi et insertion socioprofessionnelle des...

19 - Avril - 2021

Le Sénégal et la malédiction de l’arachide! (Par Momar Sokhna Diop)

Malédiction car, depuis 1882 date à laquelle elle a été introduite par les Bordelais au Sénégal, la culture de l’arachide a appauvri les...

16 - Avril - 2021

POTOU : DES LIGNES DE CONDITIONNEMENT D’OIGNON ET DE POMME DE TERRE INAUGURÉES

La ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (PME), Aminata Assome Diatta, a inauguré, jeudi, à Potou (Louga, nord), des lignes de conditionnement destinées...

16 - Avril - 2021

REPORTAGE- BAKEL : MOTOS JAKARTA, UN EMPLOI INFORMEL POUR LES JEUNES

Les motos Jakarta sont une réalité dans la ville de Bakel. Elles sont d'une importance capitale et donnent satisfaction à beaucoup de personnes. Ces motos permettent à...