Talla Sylla : « Les Sénégalais n’ont pas encore élu un Président de la République »
« Depuis l’indépendance, les Sénégalais n’ont pas élu un Président de la République », a annoncé Talla Sylla, lors de la cérémonie d’inauguration du siège du mouvement ‘’Fal Askan Wi’’ dont il est président. C’était une occasion pour lui d’exprimer une volonté de faire la politique autrement.
Talla Sylla, Président du mouvement et par ailleurs maire de Thiès tente de revenir sur la nécessité de changer de paradigmes dans l’espace politique, informe le quotidien l’As du jour. « L’arrivée de Léopold Sédar Senghor se justifie par le départ des colonisateurs, comme celle d’Abdou Diouf au pouvoir est liée au départ volontaire de Léopold Sédar Senghor. En ce qui concerne Me Abdoulaye Wade, son accession au pouvoir s’est inscrite presque dans cette dynamique, car le départ d’Abdou Diouf de la présidence de la République avait sonné comme une demande sociale. Ce même scénario est valable sur le cas de Macky Sall, car les populations en avaient marre de la gouvernance de Me Abdoulaye Wade », c’est du moins l’avis du maire de Thiès.
Pour lui, les différentes consultations électorales de ces dernières années, ont permis de constater une désaffection de l’électorat. Il y a eu un profond malaise, installant une suspicion généralisée. Il est devenu à présent difficile de valider l’offre de la classe politique, il est impératif d’apprendre à faire la politique autrement. M. Sylla pense que « faire la politique autrement relève tout d’abord d’une ferme politique d’écouter la masse silencieuse et laborieuse, qui n’est côtoyée par l’élite politique qu’à l’occasion des consultations électorales et qui ne trouve rien de mieux à faire que d’acheter sa conscience le temps d’une campagne électoral ».
« Les regroupements partisans, les divergences crypto-personnelles, les conflits d’intérêt les idéologies fractionnistes, le foisonnement des contre-valeurs ont vicié notre environnement politico-social et pollué le discours politique. Ces facteurs ont révélé des limites objectives de l’évolution politique de notre pays », soutient Talla Sylla qui considère que le peuple compte sur une nouvelle génération de leadeurs, consciente et généreuse, pour amorcer cette politique de rupture, menant vers le triomphe de l’intérêt général.
« Et de ce point de vue, Fal Askan Wi se positionne en alternative. Il s’agit d’un mouvement qui se démarque carrément du shéma de bipolarisation de la vie politique nationale, avec deux camps qui s’affrontent, en l’occurrence le pouvoir et l’opposition. Fal Askan Wi n’est ni avec l’opposition, ni avec le pouvoir, il est avec le peuple. Il ne prend pas part à des batailles politiciennes qui opposent ces deux camps, une démarche qui a enfermé les enjeux politiques dans un carcan de rivalité et de banalité insupportable. Le socle de notre mission sera cet engagement pour le bien-être des populations dans le respect des principes de bonne gouvernance et de la participation des citoyens. La dure condition de vie de nos concitoyens nous commande de réactualiser notre ordre du jour politique, car nous sommes hors sujet depuis bien trop longtemps ».
Thierno Malick Ndiaye