TRIBUNE : LES SENTINELLES DE LA RÉPUBLIQUE INVITENT BOUBACAR SEYE A APPORTER LES PREUVES DE SES ACCUSATIONS

27 - Janvier - 2021

Dans cette tribune, les sentinelles de la République exigent que « lumière [soit] faite sur l’affaire Boubacar Sèye » . Mais étant donné que « la charge de preuve revient à l’accusateur », c’est au président de l’ONG Horizon Sans Frontières qui « accusait (…) le gouvernement sénégalais, en sa tête le Président de la République Macky Sall, d’avoir détourné une somme de 118 milliards de FCFA reçus de l’ Union Européenne (UE) », « de prouver ses dires, le bien fondé de ses accusations devant le juge ».

Le fameux adage De minimis non curat praetor aurait vu sa pleine application, sensée, si l’affaire suivante s’inscrivait dans la normalité des pléthores d’assertions et accusations auxquelles le gouvernement sénégalais fait constamment face.
Dans une démocratie maturée, les critiques non fondées et celles à juste titre doivent jouir d’une solide assise. Cependant, il nous revient de fournir un effort de distinction entre liberté d’expression , licence, démagogie, devoir patriotique et diffamation de l’action de la puissance publique sur des fonds afférents à une problématique aussi vertigineuse que constitue l’émigration clandestine.
L’affaire est d’une gravité extrême.
Les affirmations du sieur Boubacar Seye semblent bien s’inscrire dans la philosophie “no-limitiste” de l'appellation Horizons sans frontières, association dans laquelle il assure la présidence. Il en parle visiblement la langue.
En substance, un papier du quotidien L’Observateur en date du 27 octobre 2020 a révélé au grand public, les accusations de Boubacar Seye, président de l’association Horizons sans frontières . Ce dernier accusait donc le gouvernement sénégalais, en sa tête le Président de la République Macky Sall, d’avoir détourné une somme de 118 milliards de FCFA reçus de l’ Union Européenne (UE) au titre de l’accompagnement pour la lutte contre l’émigration clandestine vers le vieux continent.
Ainsi, convoqué devant le Tribunal de Grande Instance de Dakar après une instruction ouverte par le Procureur de la République suite à la reprise des accusations par des médias et hommes politiques tirant à hue et à dia, M. Boubacar Seye, devenu évasif sur ses dires dépourvus de preuves, est placé sous le régime de la détention préventive.
Pour rappel, ces faits sont punis par l’interdiction manifeste de “ la publication, la diffusion, la divulgation ou de la reproduction par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses (...) qui aura entraîné la désobéissance aux lois du pays ou porté atteinte au moral de la population ou jeté le discrédit sur les institutions publiques ou leur fonctionnement”.
La prohibition d’une telle diffamation précitée fait donc l'objet d’une consécration légale au sein de l’article 255 du Code pénal sénégalais.
Dès lors, il convient de noter que le cas d’espèce ci-présent soulève trois problématiques et enjeux méritant quelques considérations : le devoir patriotique puis les attentes de l’ Homo senegalensis vis-à-vis de ses dirigeants au gouvernail étatique, qui doivent tanguer entre efficacité et exemplarité.
Tout d’abord, le devoir patriotique s’impose à tout sénégalais, où qu'il soit et réside.
Il s’agit tout simplement de ce réel attachement au caractère sacré de sa nation, son État et ses institutions. Parler de devoir patriotique implique également la question de sa déclinaison.
En réalité, cultiver un devoir patriotique se matérialise non seulement par un amour désintéressé envers ses compatriotes mais aussi envers ses institutions étatiques, la foi en ces dernières et en leurs actions sans pour autant omettre la confiance au suffrage universel sénégalais . C’est dire que ce notable devoir nous conduit à chérir nos valeurs, au respect des lois, à la préservation de nos principes républicains mais aussi le souci de consolidation de l’image satisfaisante que renvoient nos institutions et notre puissance diplomatique.
M. Seye Boubacar, semble donc manifestement faillir à ce précieux devoir. En clair, diffamer sur l’action du gouvernement sénégalais en l’accusant à tort d’un détournement de ces fonds sans fondements ou justificatifs, revient tout simplement à ternir les relations de confiance et de grande amitié entre notre pays et l’ UE.
De fait, face à la reprise cacophonique de telles accusations par certains médias et la récupération politique nauséabonde d’une opposition biberonnée au populisme ambiant, un discrédit sur notre crédibilité internationale et de l’image de notre pays pourrait durablement s’installer face à nos partenaires financiers traditionnels. Cette affaire doit donc être impérativement tirée au clair.
Par ailleurs, outre ce devoir patriotique et de ses composants, le citoyen sénégalais doit aussi jouir d’un droit d’avoir des dirigeants exemplaires. D’ailleurs, cette exemplarité de nos hommes politiques revient constamment dans les débats de la cité, l’agora médiatique en est aussi friand et à juste titre. L’on constate que l’action des gouvernants, ministres, diplomates, directeurs généraux et de toute personne ayant des prérogatives de puissance publique y est constamment passée à la loupe. La supervision de nos organes de contrôle de l’action publique n’est guère à exclure.
Ainsi, on l’espère, M. Seye et le “tribunal émotionnel” comprendront aisément la volonté de l’ Etat sénégalais, accusé à tort, de vouloir soumettre de telles accusations à notre autorité judiciaire. En effet, un silence de l’ Etat sur ces affirmations reviendrait purement à les acquiescer. Dès lors, pour des soucis d’exemplarité, de clarté, d’effectivité de l’action publique notamment sur des problématiques relatives à la gestion de fonds et de respect des familles endeuillées , lumière doit être faite sur la question.
Affirmer qu’il y a volonté de museler un activiste ne serait donc guère fondé. Dans un pays, où les paires de M. Seye bénéficient d’une liberté d’expression et d’opinion dans le cadre autorisé par le législateur sans être inquiétés.
En revanche, la charge de preuve revient à l’accusateur. A donc M. Seye de prouver ses dires, le bien fondé de ses accusations devant le juge chargé de la question, car il en va de la bonne foi de nos gouvernants mais aussi du sérieux de l’action publique si cher à nos compatriotes.
Enfin, de telles accusations formulées par M. Seye à l’endroit de l’ Etat sénégalais s’inscrivent en réalité dans le souci d’efficacité des politiques publiques. En effet, le citoyen sénégalais, aspire naturellement à choisir des hommes politiques efficaces et pragmatiques dans la déclinaison de leurs diverses politiques publiques.
L’ émigration clandestine avec la prise de la mer par certains de nos compatriotes ne peut être combattue que par une solide politique de l’emploi.
C’est donc dans ce sillage que le leadership du Président de la République SE Macky Sall s’est toujours inscrit. En comprenant que l’amélioration du mal-être des jeunes passe par une volonté d’accompagnement global et une viabilité des politiques de l’emploi, un nombre conséquent de programmes portant leurs fruits ont été mis en application.
En guise d’illustrations nous avons la mise en place de la DER( Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et des jeunes) avec comme mission principale la contribution à la dynamisation de l'entrepreneuriat. En réalité, partant du constat que près de 60% de la population active du Sénégal est constituée d’entreprenants individuels selon l’Agence National de la Statistique et de la Démographie, l’action de la DER est infiniment importante. Cette dernière fait d’ailleurs preuve d’efficacité dans la mobilisation des ressources, dans ses modalités d’intervention et de souplesse dans ses procédures d’accès au financement.
Nous avons également le 3FPT ( Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique) au ministère de l’emploi, de la formation professionnelle. Ce fonds oeuvre dans la valorisation de l’intelligence manuelle et accompagne la formation professionnelle de tous les jeunes dans le besoin pour une insertion dans la vie active.
Dès lors, des dispositifs comme le FONGIP, l’ANPEJ et d’ autres visant l'entreprenariat, l’emploi et la formation des jeunes agissent pleinement et s'inscrivent dans la politique globale de l’emploi et des 18 programmes du Fonds Fiduciaire d’ Urgence.
In fine, la mise en place et l’efficacité des politiques publiques relatives à l’emploi des jeunes, principales victimes de l’émigration clandestine ne semble donc souffrir d’aucun doute. A cela s’ajoute le contrôle de la Cour des comptes de l’Union européenne afin de s’assurer des résultats des bénéficiaires ciblés.
Convoquer M. Seye pour qu’il justifie ses accusations n’aurait donc rien d’un simulacre de procès ou encore d’un lynchage en place publique. Il en va du caractère sérieux de l’action gouvernementale, des soucis de poursuite de la bonne gouvernance mais également de la santé d’opinion des sénégalaises et sénégalais, principales victimes d’un populisme moribond.
Cellule de Communication APR Lyon

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