TROISIÈME MANDAT: LE LIMOGEAGE DE SORY KABA RÉINSTALLE LE DÉBAT

22 - Octobre - 2019

En affirmant que la Constitution ne permet pas à Macky Sall d’être candidat lors de la prochaine présidentielle, Sory Kaba a essuyé moult critiques venant de ses camarades de parti avant que Macky Sall ne lui porte l'estocade en le virant  de son poste de Directeur général d’appui aux Sénégalais de l’extérieur. Mais très  vite, beaucoup de Sénégalais, des leaders de l’opposition notamment, ont interprété la réaction du président Macky Sall comme une preuve de sa volonté de faire sauter le verrou constitutionnel qui limite à deux, le nombre de mandats qu’il est autorisé à faire.
« Le limogeage de Sory Kaba de son poste de directeur général des Sénégalais de l’extérieur remet au goût du jour le débat sur un éventuel troisième mandat du Président Macky Sall. Le chef de l’Etat, à travers deux sorties médiatiques, avait rassuré et levé les doutes. Mais les réactions des apéristes depuis la déclaration de Sory Kaba et son limogeage renforcent la suspicion », a réagi l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye. Pour le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le Travail,  « dire ou écrire que Macky Sall n’a pas droit à un troisième mandat relève désormais du délit ».
Quant à Barthélémy Dias, il a déclaré, en marge de la déclaration de Khalifa Sall, hier, que l’acte posé par Président Macky Sall n’était motivé que par un réel désir de briguer un 3e mandat. Il a ensuite averti que les Sénégalais n’accepteraient jamais que Macky Sall brigue un autre mandat.

Du côté des tenants du pouvoir, les réactions ont tendance à culpabiliser Sory Kaba. C’est ainsi que sur Rfm, Abdou Mbow a déclaré que « ce limogeage a une logique. Le président Macky Sall avait réuni tout le monde pour leur dire de ne plus se prononcer sur cette question, mais de se consacrer plutôt à travailler pour la transformation du Sénégal », a-t-il ajouté. En clair, Sory Kaba a transgressé les directives du patron.
Toujours sur les ondes de la Rfm, l’Aperiste Yakham Mbaye a tenté de justifier le limogeage de M. Kaba allant jusqu’à  parler « d’insubordination ». « Il y a un code de conduite que le Président a initié par rapport à un renouveau de notre communication. Nous avons constaté que ces prises de parole intempestives, ces bavardages inutiles nous causent énormément de torts…. Le fait de prendre la parole et de théoriser sur des problématiques relatives à des polémiques politiciennes et sur lesquelles le Président s’est déjà prononcé de manière claire, renvoie à une sorte d’insubordination », a-t-il dit.

Reste que le limogeage de Sory Kaba n'a manifestement pas eu l'effet escompté dans l'opinion puis qu'il a réinstallé le débat sur le troisième mandat.

 Moussa Ndiaye

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

06 - Juillet - 2022

CHEIKH OUMAR ANNE : « SONKO EST UN DANGER PUBLIC, ET IL VEUT METTRE LE SENEGAL EN DANGER »

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire le « danger »...

06 - Juillet - 2022

CHEIKH OUMAR ANNE: " SI ON VEUT LA PAIX, IL FAUT ELIMINER DES GENS COMME ALIOUNE TINE"

Alioune TINE est un homme qui profite des moments d’instabilité pour son propre compte.  C’est la réaction véhémente du ministre de...

06 - Juillet - 2022

Communiqué du conseil des ministres du mercredi 6 juillet 2022

Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé, ce mercredi 06 juillet 2022, le Conseil des Ministres, au Palais de la République. A...

05 - Juillet - 2022

SENEGAL : LES CONDITIONS POUR UNE COHABITATION AU SOIR DU 31 JUILLET 2022 SONT REUNIES (PAR SEYBANI SOUGOU)

« Alinéa 2 de l’article 87 de la Constitution : la dissolution ne peut intervenir durant les 2 premières années de la législature » Ne nous y trompons...

05 - Juillet - 2022

Palais: Macky reçoit BBY de Rufisque qui se dispute de postes, et leur offre 40 millions FCFA pour transport

Le Président Macky Sall continue d’ouvrir le palais présidentiel aux forces politiques de son camp. Vendredi dernier, le chef de l'Etat a reçu au Palais (et non à...