Tunisie: huitième édition de la Ticad, le forum japonais et africain sur le développement

29 - Août - 2022

La huitième édition de la Ticad, un forum japonais et africain sur le développement en Afrique qui a réuni près de 48 pays, s’est achevé à Tunis ce dimanche 28 août 2022. Dans son discours de clôture, le président tunisien Kaïs Saïed a appelé à « trouver des solutions à la question de la dette africaine en la rééchelonnant et en la transformant en projets d'investissement pour recréer de la richesse », tandis que le ministre des Affaires étrangères japonais Yoshimasa Hayashi a salué la déclaration de Tunis, un document qui consacre la coopération accrue entre le Japon et divers pays d’Afrique. Le Japon a promis près de 30 milliards de dollars pour des financements de projets en Afrique sur une période de trois ans. Pour la Tunisie, en pleine récession économique, il s’agit d’une aubaine pour la relance des investissements et la conquête de nouveaux marchés.

Des routes barricadées, une organisation calibrée au millimètre près... Avec la présence présence de 300 hommes d’affaires japonais et africains, la Ticad a servi de test pour la Tunisie. L’été a été mouvementé : référendum constitutionnel, augmentation de l’inflation à plus de 8% et crise économique sans précédent… Pour Hedi Ben Abbes, président de la chambre de commerce et d’industrie tuniso-japonaise, il faut une nouvelle dynamique.

« Par conséquent, les enjeux pour le pays sont énormes, en termes d’attractivité du pays mais en termes aussi d’attractivité des investissements directs japonais en Tunisie. Cet investissement, on le souhaite dans des secteurs à très haute valeur ajoutée. C’est là où peut-être que la Tunisie a son avantage comparatif. »

81 projets présentés
Durant le week-end, le Japon a annoncé un don de 100 millions de dollars pour la santé et la protection sociale en Tunisie, mais ce sont surtout des partenariats entre les secteurs privés des deux pays qui ont été finalisés.

« Il y a eu la signature commune d’un accord entre deux entreprises, une japonaise qui s’appelle GCUBE et une tunisienne qui s’appelle Unimed. Unimed exporte les médicaments qu’elle fabrique qui sont brevetés et cette entreprise japonaise, qui est leader dans le diagnostic et dans le test rapide, va fabriquer des tests rapides en Tunisie. Donc ils vont transférer le savoir-faire du Japon vers la Tunisie, et par conséquent vers l’Afrique. »

Près de 81 projets ont été présentés côté tunisien, pour une valeur de 2,7 milliards de dollars et 35 000 emplois. Pour des chefs d’entreprises déjà bien installés sur le marché, il faut aussi miser sur le social selon Badreddine Ouali, président de la société en solutions logicielles Vermeg et de la fondation pour le développement Elife.

« Nous cherchons à renforcer notre relation avec le Japon mais il y a aussi un autre chapeau, c’est un chapeau de "social responsability" et dans lequel là aussi les Japonais contribuent avec nous et peuvent être un potentiel contributeur important pour la formation des jeunes, leur intégration et tout ce qui est entrepreneuriat. »

Instaurer un modèle de collaboration
Les startup tunisiennes présentes tentent aussi de montrer d’autres talents aux industriels. Karim Beguir est directeur d’Instadeep, une startup tunisienne qui travaille avec plusieurs pays africains.

RFI

« Nous sommes en faveur d’un nouveau modèle de coopération avec le Japon, entre l’Afrique et le Japon, qui est un modèle de collaboration gagnant-gagnant sur l’innovation technologique, sur l’intelligence artificielle, si vous voulez, sur les métiers de demain. »

Selon l’entrepreneur, les startup tech et deep tech ne cessent de se développer en Afrique, une opportunité pour le Japon qui a aussi signé avec des organisations onusiennes ce week-end des accords de coopération dans le développement durable.

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