« Uber Files » : Emmanuel Macron dans la tourmente
Le président de la République française est dans la tourmente. Des révélations de la presse internationale démontrent comment, alors ministre de l'Economie entre 2014 et 2016, il a œuvré en coulisses pour favoriser l'implantation et le développement d'Uber, en France, une société américaine qui avait suscité le courroux des taxis à son arrivée sur le sol français.
"Ça ne fait que confirmer ce que l'on sait déjà. Emmanuel Macron et son équipe ont la farouche volonté de déréguler, libéraliser complètement notre économie pour avoir une France calquée sur le modèle Américain", estime le député communiste Fabien Roussel. "Nous n'en voulons pas. Notre modèle social, notre droit du travail est différent de celui des Américains et nous voulons protéger les salariés dans notre pays.", a-t-il ajouté.
Le député écologiste du Val-d’Oise Aurélien Taché a qualifié, ce matin sur Sud Radio, de « véritable scandale » le soutien apporté par Emmanuel Macron, quand il était ministre de l’économie, à la société Uber, comme l’ont révélé Le Monde et le Consortium international des journalistes d’investigation.
« On a, à l’époque, un premier ministre et un ministre des transports qui essaient de faire en sorte qu’Uber n’arrive pas en France, ou pas n’importe comment, et vous avez pendant ce temps-là l’agent secret Macron, qui, dans le dos de ses collègues, fait tout pour qu’Uber arrive en France, reprend clés en main ses amendements » à destination du débat parlementaire, a-t-il dénoncé.
La vaste enquête internationale sur l'entreprise Uber dévoilée ce 10 juillet révèle qu'il y a eu au moins 17 "échanges significatifs" entre Emmanuel Macron, ses proches conseillers et les équipes d'Uber, soit un échange par mois en moyenne quand il était ministre. Au cœur de ces discussions, la réglementation française sur les VTC.
Selon le journal Le Monde, le ministre Macron aurait alors aidé l'entreprise américaine dans le but de faire évoluer les lois françaises pour qu'elles soient plus favorables au futur géant des transports. "Plus qu'un soutien, Emmanuel Macron a été quasiment un partenaire", écrit le quotidien qui pointe notamment des amendements rédigés par Uber qui ont été transmis clé en main à des députés lors de la loi Macron en janvier 2015. Ce n'est toutefois pas illégal. En revanche, qu'un ministre s'implique personnellement sans mandat clair du président, c'est plus inédit.
Lamine SOW