Un ancien cadre de Facebook : «Nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social»

12 - Décembre - 2017

Chamath Palihapitiya, ancien vice-président en charge de la croissance de l'audience du réseau social, dit ressentir une «immense culpabilité» pour ce qu'il a aidé à construire. Plusieurs anciens salariés sont très critiques.

Les anciens de Facebook sont rarement tendres avec leur ancienne entreprise. Ex-vice-président en charge de la croissance de l'audience du groupe, Chamath Palihapitya s'est montré particulièrement amer lors d'un débat organisé en novembre à la Stanford Graduate School of Business, comme l'a repéré The Verge. «Je pense que nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social», a-t-il jugé, en faisant part de «son immense culpabilité». S'il indique ne détenir aucune solution à l'heure actuelle, il préconise une «vraie pause» avec le réseau social, qu'il impose à ses propres enfants.
Chamath Palihapitiya s'attaque plus largement à l'écosystème des réseaux sociaux et sur l'addiction qu'ils suscitent. En ligne de mire, les boutons «J'aime», les cœurs, commentaires et autres recommandations personnalisées, lesquelles créent «des boucles fonctionnant sur la dopamine». Autant d'outils qui, selon lui, «sapent les fondamentaux des interactions entre les gens».

«Vous ne le réalisez peut-être pas, mais vous êtes programmés»

«Vous devez décider de votre indépendance intellectuelle», a avancé l'ancien cadre de Facebook devant le parterre d'étudiants, estimant qu'ils étaient «programmés», qu'ils le réalisent ou non. Chamath Palihapitiya est loin d'être le premier ancien salarié du réseau social à se montrer aussi critique. Le créateur du bouton «J'aime» de Facebook, Justin Rosenstein, avait confié au Guardian sa volonté de bouder les réseaux sociaux Reddit et Snapchat et d'installer un filtre parental sur son propre téléphone, pour l'empêcher de télécharger toujours plus d'applications. «Il est révélateur que beaucoup de ces jeunes experts n'utilisent plus leurs propres produits», soulignait alors le quotidien britannique, «en envoyant leurs enfants dans les écoles élites de la Silicon Valley où les iPhones, les iPads et même les ordinateurs portables sont interdits.»
Ancien président du groupe, Sean Parker a expliqué début novembre à Axios que Facebook exploitait les vulnérabilités psychologiques humaines pour pousser les utilisateurs à publier toujours plus de contenus et obtenir, en récompense, des réponses et des mentions «J'aime». «Dieu seul sait ce qu'ils font aux cerveaux de nos enfants», s'était-il alors alarmé.
Les stratégies de persuasion déployées par les entreprises de la Silicon Valley pour retenir l'attention des internautes sont régulièrement pointées du doigt. Elles sont le fruit de la réflexion de neuroscientifiques, designers et développeurs et font l'objet de cours de «persuasion technologique» dans les plus grandes universités américaines. En mai 2016, un ancien ingénieur informatique de Google, Tristan Harris, a initié une prise de conscience sur le sujet. Dans un article Medium particulièrement relayé, il avait estimé que Google «piratait» l'esprit des gens, pour accroître leur engagement. Les effets d'une telle addiction sont encore méconnus.

Lefigaro

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

30 - Novembre - 2019

PRODAC : LE MINISTRE DE LA JEUNESSE ÉVOQUE «DES IRRÉGULARITÉS LIÉES À DES CONTRATS FICTIFS »

Le ministère de la Jeunesse est en train de conduire des audits internes pour évaluer le Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC), a-t-on appris vendredi de source...

30 - Novembre - 2019

Rapport Armp: Les explications du Pr de la commission des marchés du Coud

Le rapport d’Audit 2017 publié dans le site de l’ARMP a donné un satisfecit au Centre des Œuvres Universitaires de Dakar( COUD). La lettre du cabinet KPMG...

29 - Novembre - 2019

PETROLE: LE SECTEUR PRIVE NATIONAL CONTINUE D’EXIGER SA PART

Le secteur privé national veut sa part du gâteau pétrolier. Et il l’a martelé, hier, lors de la première édition des « jeudis du Club des...

28 - Novembre - 2019

Abdoulaye Daouda Diallo : « Nous avons une dette qui est de 8 076 milliards soit 53,5% du PIB. Mais nous sommes dans une situation acceptable... »

Le ministre des finances et du budget a marqué de sa présence le vote du budget de 2020 et les considérations générales sur la loi de finance de la gestion 2020....

28 - Novembre - 2019

NANTES-DAKAR: TRANSAVIA VA PROPOSER DES BILLETS A PARTIR DE 109 EUROS TTC A L'ALLER SIMPLE

Bonne nouvelle pour les Sénégalais de France. Transavia, la low-cost du groupe Air France - KLM va desservir le Sénégal au départ de Nantes, à partir de...