Unacois sur les prix des denrées alimentaires : « Nous appelons tous les commerçants au respect des prix fixés par l’Etat »
A l’issue des négociations entre l’État et l’Union nationale des commerçants et industriels (Unacois) du Sénégal, il a été convenu une baisse générale sur les prix des denrées de première nécessité (huile, sucre, riz). De ce fait, l’Etat s’engage à supprimer les taxes conjoncturelles sur les importations, notamment celle du sucre, et à rembourser tout commerçant ayant subi une perte par l’application de ces mesures. Ainsi, l’Unacois invite, à travers une déclaration faite à la presse hier, vendredi 01 avril 2022, les commerçants à s’accommoder à la décision prise.
Une flambée inquiétante des prix des denrées de consommation courante a secoué la population sénégalaise, ces derniers mois. Et depuis lors, des pourparlers n’ont cessé de se tenir entre les autorités sénégalaises et les commerçants, via leurs associations. Si les rencontres précédentes n’ont rien donné en termes d’accord sur le prix des denrées de première nécessité, qui restaient très élevés, la donne a changé cette fois-ci. « On a trouvé un terrain d’entente », a fait ainsi savoir Assane Ka, chargé de communication de l’Unacois.
« Ceci est le résultat d’un long processus qui a duré environ un mois. A la suite de notre dialogue avec l’Etat, nous avons convenu d’une baisse générale des prix. Des corrections ont été apportées sur la tarification des denrées et cela est à notre convenance», a-t-il ajouté.
Selon lui, il était impossible pour les commerçants de se conformer aux précédentes mesures engagées par l’Etat. Quoique des efforts fussent consentis des deux côtés pour espérer résorber cette inflation, le désaccord régnait toujours. A présent, poursuit-il, toutes les zones d’ombre ont été éliminées et l’Etat a pris un certain nombre d’engagements ».
« En ce qui concerne le riz, l’Etat a décidé de supprimer le droit de douane qui était de 25.000 F la tonne, pour le riz indien. Pour le sucre, des corrections ont également été apportées, l’Etat a instruit la Compagnie sucrière sénégalaise de vendre la tonne de sucre à 555.000 FCFA au lieu de 570.000 F. Quant au prix de l’huile, l’Etat dit qu’il ne peut totalement supprimer les taxes. Cependant, le nécessaire sera fait afin d’aboutir à une réduction considérable des taxes », explique Serigne Ndia Ndong, vice-président de l’Unacois.
Mais, pour certains commerçants dont les marchandises avaient déjà été dédouanées avant la suppression des droits de douanes, appliquer les nouveaux tarifs était synonyme de perte. Ainsi, d’après Ndong, l’Etat a promis de faire un recensement à la suite duquel il remboursera tous ceux à qui il reste des stocks d’huile, de sucre ou de riz en fonction de la différence entre le prix de revient et le prix de vente imposé. Conséquemment, en tant que commerçants, « nous nous devons de respecter les prix fixés par l’Etat», exhorte-t-il.
Avant d’ajouter ; « toutes nos réclamations ont été prises en compte et traitées, et, il n’y a plus de prétexte valable pour ne pas se conformer à la règle ». Cette déclaration, insiste-t-il, devrait permettre aux commerçants de s’harmoniser et de respecter l’ordre établi car cela fait également partie des principes démocratiques.
« On n’est pas sans savoir que la guerre en Ukraine a eu son lot d’impacts dans le secteur commercial. Le coût d’une bonne partie des produits est, au niveau mondial, revu à la hausse. Face à cela donc, le président a pris l’initiative de rationaliser les prix sur les denrées alimentaires du pays afin que cela rentre dans le pouvoir d’achat des Sénégalais », a-t-il souligné. C’est la raison pour laquelle, a-t-il fait remarquer en conclusion, le chef de l’Etat a intimé l’ordre au ministre du Commerce de veiller à l’application de ces prix sur le terrain et son homologue des Finances et du budget de mettre tous les moyens financiers nécessaires.
Sudquotidien.sn