Une délégation ouest-africaine attendue à Ouagadougou après le changement de pouvoir

03 - Octobre - 2022

Une délégation ouest-africaine est attendue lundi à Ouagadougou, au lendemain de la démission du chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso poussé vers la sortie par un jeune capitaine, après deux jours de tensions marquées par des manifestations anti-françaises.

Lundi matin, les rues de la capitale Ouagadougou avaient retrouvé leur calme après des manifestations parfois violentes en partie provoquées par le refus du chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, d'accepter sa destitution annoncée vendredi par un jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré.
A la suite d'une médiation de chefs religieux et communautaires, très influents au Burkina Faso, le colonel Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch le 24 janvier, a finalement accepté de démissionner, ce qui a permis de faire baisser les tensions. Le chef de la junte déchu s'est réfugié à Lomé.
En échange de sa démission il a demandé que sa propre sécurité, celle de ses collaborateurs et des militaires qui le soutenaient, soit garantie.
Ces requêtes ont été acceptées par le capitaine Traoré qui a également promis de respecter les engagements pris par son prédecesseur à l'égard de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sur l'organisation d'élections et un retour de civils au pouvoir d'ici juillet 2024.
Ce retour à l'ordre constitutionnel pourra même se faire "avant cette date" si les conditions de sécurité le permettent, a déclaré lundi sur la radio RFI le capitaine Traoré, ajoutant qu'il n'entendait pas s'éterniser au pouvoir.
"Pourquoi continuer?", a-t-il affirmé, l'essentiel étant selon lui "le combat" contre les jihadistes dont les attaques se sont multipliées depuis le coup d'Etat de janvier, ainsi que "le développement" du Burkina.
Il a assuré qu'il ne ferait qu'expédier "les affaires courantes" jusqu'à la désignation d'un nouveau président de transition civil ou militaire par des "Assises nationales" rassemblant les forces politiques, sociales et de la société civile, qui devront se réunir "bien avant la fin de l'année", selon lui.
Une position qui, si elle est tenue, devrait satisfaire la Cédéao dont la délégation sera conduite par la ministre bissau-guinéenne des Affaires étrangères, Suzi Carla Barbosa, dont le pays assure la présidence de l'organisation, et comprendra notamment l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, médiateur pour le Burkina Faso.
"Un partenaire comme les autres" -
A sujet de la France, dont l'ambassade et l'institut francais à Ouagadougou, ainsi que celui de la deuxième ville du pays Bobo Dioulasso, ont été pris à partie samedi et dimanche par des manifestants pro-Traoré, le capitaine a assuré que Paris "est un partenaire comme les autres". Il a condamné les "actes de violence et de vandalisme" contre les représentations françaises, appelant "au calme et à la retenue".
"Je note que M. Traoré, ces dernières heures, a fait des déclarations demandant de ne pas s’en prendre aux intérêts français", a déclaré lundi sur RFI Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères. "Elles sont bienvenues, il faut qu’elles soient respectées et que les tentatives d’intrusion dans notre ambassade cessent", a-t-elle ajouté.
Les manifestants pro-Traoré ont notamment mis le feu dimanche à des barrières de protection autour de l'ambbassade, arraché des barbelés pour tenter de s'y introduire et jeté des pierres et autres projectiles sur les murs. Des soldats français assurant sa protection ont riposté de l'intérieur par des tirs de gaz lacrymogène pour les disperser.
Outre ces actes, les manifestants qui réclamaient le départ du colonel Damiba accusé d'avoir été protégé par la France, ont aussi brandi des drapeaux russes, réclamant un renforcement de la coopération militaire avec Moscou.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

12 - Octobre - 2024

Revue de presse: la sortie du Premier ministre et la victoire du Sénégal face au Malawi au menu des journaux

La sortie du Premier ministre Ousmane Sonko sur les enjeux financiers de la dégradation de la note du Sénégal passée de Ba3 à B1 par l’agence de notation...

12 - Octobre - 2024

MON PROPOS (PAR Me CIRE CLEDOR LY)

Le Sénégal a connu entre 2021 et 2024, des moments très douloureux qui remémorent des traumatismes de son histoire, de l'esclavagisme du début du 15 -ème...

11 - Octobre - 2024

Législatives du 17 novembre : Le Conseil constitutionnel rejette les recours visant Sonko et Barthélémy Dias

Lors de sa séance du 10 octobre 2024, le Conseil constitutionnel a rendu sa décision concernant les recours introduits contre Ousmane Sonko et Barthélémy Dias. Les sept...

11 - Octobre - 2024

L'Apr fustige la démarche d'Amadou Ba et s'oppose à l'nvestiture de Néné Fatoumata Tall sur la liste départementale Jamm Ak Njariñ de Guédiawaye

L’Alliance pour la République (Apr), ancien parti au pouvoir, n’agrée pas l’investiture de Mme Néné Fatoumata Tall, comme colistière...

11 - Octobre - 2024

Législatives : Les coalitions appelées à désigner leur plénipotentiaires auprès des autorités administratives

Le Directeur général des élections appelle les partis politiques et aux candidats indépendants à désigner leurs plénipotentiaires auprès des...