UNE LOI D’AMNISTIE QUI ENTRAVE LA CONCORDE NATIONALE (PAR IBRAHIMA THIAM)

19 - Mars - 2025

Force est de reconnaître que le tandem Diomaye-Sonko persiste à manœuvrer dans l’opacité à propos de l’amnistie, un sujet pourtant des plus sensibles, ressenti comme tel par tous nos compatriotes sénégalais.
Hier encore, ces mêmes hommes critiquaient vivement cette loi héritée du précédent pouvoir. Cependant, aujourd’hui, ils refusent d’assumer une abrogation franche et entière, comme celle proposée à l’Assemblée par le député Thierno Alassane Sall. Ils préfèrent entretenir un flou artistique. Ce manque de transparence n’augure rien de bon.
Si la loi d’amnistie votée sous Macky Sall, que d’aucuns qualifient de scélérate, est un moyen dilatoire pour effacer les crimes politiques et protéger certains dirigeants, alors il faut cesser de tergiverser et l’annuler promptement. On ne peut pas vouloir à la fois le beurre et l’argent du beurre.
Il y a donc urgence à clarifier une situation qui divise la classe politique de notre pays et suscite de vives réactions ici et là. Nous avons d’ailleurs l’obligation de respecter les accords internationaux ratifiés par le pays si le Sénégal entend toujours être membre du concert des États de droit.
Les manœuvres que l’on devine dans les coulisses du pouvoir n’auraient-elles pour but que de protéger des membres du Pastef, voire de les exonérer de leurs responsabilités ? Le pays n’acceptera pas qu’on amnistie les crimes de sang, quels que soient leurs auteurs, la justice restant un impératif moral dans une démocratie soucieuse de garantir la paix sociale et civile.
Le pouvoir en place a l’impérieux devoir d’éviter la création d’un grave précédent qui mettrait en péril l’indispensable réconciliation nationale ainsi que le devoir de mémoire que l’on doit aux victimes de violences.
C’est pourquoi il est impératif que le pouvoir tranche avec courage et responsabilité. Soit l’amnistie est rejetée dans son entièreté au nom du droit des victimes, soit elle devient un écran de fumée qui ne fera que creuser davantage les fractures nationales.
Le devoir de mémoire, la vérité et la justice sont les socles sur lesquels on peut espérer bâtir une paix durable. Toute autre voie mènera inévitablement à l’impunité et à une instabilité chronique, voire au chaos. Le gouvernement a l’obligation de choisir entre la justice et la complaisance, à lui de voir.
Il en va de la concorde républicaine dont le Sénégal peut s’enorgueillir.
Ibrahima Thiam, président du mouvement un « Autre Avenir »
Membre du Conseil National ACT

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

21 - Février - 2025

Guinée: enlevé mercredi à son domicile, l'opposant Abdoul Sacko a été retrouvé «dans un état critique»

Figure de la société civile guinéenne, cadre de la coalition des Forces vives de Guinée opposée à la junte au pouvoir dans le pays, Abdoul Sacko a...

21 - Février - 2025

Après ses moults échecs électoraux : Idrissa Seck revient sur la scène politique et va lancer son mouvement

Idrissa Seck va faire son grand retour sur la scène politique, après plusieurs mois de silence. Selon Vox Populi, le leader du parti Rewmi va lancer le Mouvement Sauver le...

21 - Février - 2025

NI LE « MBOUROU SECK » NI LE « SOOW » PERIME NE PEUVENT SAUVER LE SENEGAL ! ( PAR MOHAMED GASSAMA)

Permettez-nous, d’emblée, de poser une problématique. L’ancien maire de Thies cherche-t-il à se sauver de l’oubli ou à sauver le Sénégal...

20 - Février - 2025

FRANCE: LE SENAT VOTE POUR L’INTERDICTION DU MARIAGE D’UN ETRANGER EN SITUATION IRREGULIERE

Le Sénat français a adopté jeudi 20 février une proposition de loi centriste visant à interdire le mariage aux étrangers en situation...

20 - Février - 2025

Côte d'Ivoire : la France rétrocède au pays sa base militaire historique près d'Abidjan

Un tournant symbolique dans la présence militaire française en Afrique. L’Hexagone a rétrocédé à la Côte d’Ivoire, jeudi 20...