UNION AFRICAINE : CE QUE MACKY SALL VA FAIRE DURANT LES SIX PROCHAINS MOIS

26 - Août - 2022

La ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, a tiré hier, jeudi, le bilan à mi-parcours du mandat du chef de l’Etat à la tête de l’organisation régionale. Elle a en même temps dressé le calendrier pour la suite.

Macky Sall vient de boucler six mois de présidence de l’Union africaine. En prenant fonction le 5 février dernier à Addis-Abeba, en Ethiopie, le chef de l’Etat avait déjà choisi sa voie. Son mandat devait être économique. Dans son agenda initial, en effet, figuraient aux premières pages le développement des infrastructures en Afrique, la mise sur orbite de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et le financement des économies du continent. Mais il sera rattrapé par la conjoncture internationale, qui l’a obligé à rediriger le curseur vers les urgences de l’heure.

C’est ainsi qu’il a consacré la moitié de son mandat aux crises politiques dans la sous-région (Mali, Guinée, Burkina Faso) et aux questions sécuritaires sur le continent (Sahel, Corne de l’Afrique, Golfe de Guinée et Grands Lacs). Récemment, Macky Sall s’est rendu au Mali, au Tchad et au Gabon.

A Bamako, il a permis la reprise des rotations des soldats de la Mission multidimensionnelle intégrée es Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), suspendues depuis avril par la junte militaire au pouvoir. A Ndjamena, il a encouragé les parties à réussir le dialogue inclusif et souverain ouvert il y a une semaine.

Au sujet des tensions entre le Rwanda et la RD Congo, Macky Sall a plaidé pour la création d’un comité de médiation. «Le Président de l’Angola (João Lourenço) a été mandaté, informe Aïssata Tall Sall. Il est arrivé à faire se rencontrer les deux parties pour trouver une solution. Une solution a déjà été trouvée. Et c’est à mettre à l’actif du Président Macky Sall.»

Il a en outre invité la Russie et l’Ukraine à faire la paix et, surtout, à permettre la reprise des exportations de céréales depuis le port ukrainien d’Odessa ; une initiative gagnante.

Ce calendrier surchargé ne l’a pas empêché de poursuivre son plaidoyer pour une meilleure place de l’Afrique dans les relations internationales (intégration au G20, un siège au Conseil de sécurité…) et des relations commerciales plus justes avec le continent.

Conférence à Dakar, médiation entre le Mali et la France

Le président en exercice de l’UA compte rester sur la même lancée pour les six mois restants de son mandat. La ministre des Affaires étrangères annonce qu’il se rendra bientôt en Guinée et au Burkina Faso, deux pays au ban de la communauté internationale, histoire de pousser les militaires au pouvoir à accélérer la transition vers un régime civil et démocratique.

Avant la fin du mandat de Macky Sall à la tête de l’UA, le Sénégal va accueillir la Conférence des savants de l’Afrique et de sa Diaspora. «Il s’agira de réfléchir sur le retard du continent, le pourquoi des conflits, mais aussi de trouver des solutions», précise Aïssata Tall Sall.

La chef de la diplomatie sénégalaise a annoncé également que le chef de l’Etat va essayer de convaincre le Mali de ne pas exposer son différend avec la France au niveau du Conseil de sécurité et de privilégier la voie du dialogue direct avec Paris. «Il est en conversation régulière avec le Président Macron et avec le colonel Goïta. Je suis sûre que dans la mesure de ses possibilités et de son entregent, il fera tout le nécessaire pour que cette affaire s’arrête-là.»

En s’engageant sur tous ces fronts, le Président Macky Sall continuera d’être la voix de l’Afrique pour une gouvernance mondiale plus équitable. Il réitérera sa plaidoirie au mois de septembre prochain lors de l’Assemblée générale des Nations unies. «Il va plaider pour que l’Afrique soit membre du Conseil de sécurité, indique la ministre. Nous avons un consensus au niveau africain. Il va bien sûr demander le renforcement de ce consensus, mais il va surtout demander que l’Afrique ait sa juste part dans la gouvernance mondiale, pur qu’elle puisse parler pour elle-même, préconiser ses solutions par elle-même et demander au monde de prendre en compte les solutions qu’elle a imaginées pour elle-même et par elle-même.»

seneweb

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