UNIVERSITE DE ZIGUINCHOR : COMMENT CHEIKH OUMAR HANNE ET BIRIMA NDIAYE MANŒUVRENT EN COULISSES POUR S’ACCAPARER UN JUTEUX MARCHE(ENQUETE EXCLUSIVE)
En exigeant de leur ministre de tutelle l'achèvement des différents chantiers déjà entamés, les étudiants de l'Université Assane Seck de Ziguinchor étaient loin de se douter qu'ils étaient en train de donner à Cheikh Oumar Hanne un prétexte inespéré pour enfin réaliser un vœu : celui de se faire à nouveau de l'argent sur le dos du peuple. En effet, en visite ce jeudi à Ziguinchor, dans le cadre d'une tournée préparatoire à la reprise prochaine des enseignements, le ministre de l'Enseignement supérieur a été accueilli par une pluie de doléances.
Au rang desquelles, justement, figure en bonne place la question des nombreux chantiers à l'arrêt qui aiguise l'appétit d'un Hanne depuis des mois. Et ce dernier ne s'est pas fait prier pour accéder à leurs doléances. A voir, d'ailleurs, la façon avec laquelle il a très vite donné une suite favorable à leur requête, on devine aisément ses intentions, lui qui, depuis quelques temps, remue ciel et terre, en coulisses, pour faire passer en force le marché de la finition des travaux du second restaurant universitaire faisant même fi des textes en vigueur.
Amphi de 500 places
C'est d'ailleurs l'occasion de revenir sur ce juteux marché tant controversé qui a fini par emporter Mamadou Diombéra, ex-Directeur du CROUS de Ziguinchor, limogé il y a environ deux semaines alors qu'il avait opposé une farouche résistance à M. Hanne et à ses « associés » politico-affairistes plus que jamais décidés à nous rejouer un nouvel épisode des détournements de deniers publics du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), mais cette fois-ci en version Université Assane Seck de Ziguinchor.
Car l'affaire aurait pu être classée dans la rubrique des mesures ordinaires. Celles qui se prennent dans toutes les administrations de tous les pays du monde. A savoir un chef de service ou un directeur qui est relevé de ses fonctions et qui se fait remplacer par un autre. Sauf que pour ce coup-ci l'affaire fait grand bruit dans les milieux des employés du Centre régional des œuvres universitaires (Crous) de l'Université Assane Seck de Ziguinchor. En réalité, c'est une mafia dirigée par le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation qui a fini par avoir raison de lui.
Depuis le limogeage du désormais ex-DG du Crous, Mamadou Diombéra, les langues commencent à se délier. Et alors qu'une bonne partie de l'opinion publique pensait qu'il s'agissait d'un simple changement intervenu à la tête de cette structure, il en est autrement.
En effet, en poste depuis novembre 2016, Mamadou Diombéra a appris son licenciement à l'issue du dernier conseil des ministres. Mais que lui reproche-t-on exactement au point de mettre brutalement fin à ses fonctions alors que son travail était unanimement salué ? « Rien », nous souffle-t-on du côté des agents du Crous de la première Université publique de la capitale Sud du pays. Enfin, presque rien en ce qui concerne sa gestion de la structure. Nous sommes en mesure de vous donner les raisons exactes qui ont conduit à son départ, pour le moins surprenant.
Amphi de 150 places
Le ministre Cheikh Omar Hanne en chef de bande
Les autorités avaient entrepris, il y a quelques années, la construction d'un second restaurant universitaire, conformément aux souhaits des étudiants qui se sentaient de plus en plus à l'étroit dans le seul resto universitaire dont la capacité est de 500 places. C'était du temps où le Professeur Mary Teuw Niane était encore ministre de l'Enseignement supérieur. Les travaux ont été confiés à une entreprise dénommée EGBTP appartenant à un certain Mamadou Ndiaye, arrivée en tête à l'issue de l’appel d'offres. Le coût initial de ce projet de construction d'un nouveau RestoU avait été donc arrêté à la somme de 700 millions de francs Cfa. Mais au bout de quelques mois, pour des raisons que nous ignorons encore, les travaux ont été arrêtés en 2017 alors qu'ils n'étaient pas achevés. Entre-temps le patron de l'entreprise EGBTP a pris la poudre d'escampette et s'est réfugié, depuis lors, aux États-Unis. Impossible, à l'heure où nous écrivons ces lignes, de savoir s'il a touché la totalité des 700 millions ou s'il ne lui a été versé qu'une partie de celle-ci. Toujours est-il qu'il n'a pas conduit le chantier à son terme et qu'il s'est envolé au pays de l'Oncle Sam sans laisser la moindre trace. On ne sait, non plus, si son contrat avait été entre-temps résilié ou s'il y a eu dépôt de plainte contre sa personne.
Face à cet arrêt des travaux et devant les multiples interpellations des étudiants et de certains personnels du Crous, les autorités se décident à relancer et à achever les travaux. De nouveaux moyens financiers doivent être mobilisés. Le désormais ex-DG du Crous avait pour charge de faire une évaluation du coût du projet de finition des travaux. Mamadou Diombéra l’évaluera à quelque 300 millions de francs Cfa. Au grand dam de ceux qui caressaient le rêve de profiter du redémarrage des travaux pour s'en mettre plein les poches. Et c'est, justement, là que les choses commencent à se gâter pour lui avec l'intervention d'une véritable mafia dirigée par l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Hann, par ailleurs ancien Directeur du Coud au passé sulfureux. L'homme est connu pour traîner de nombreuses casseroles depuis son passage au Centre des œuvres universitaires de Dakar et est même accablé par des rapports des corps de contrôle de l'Etat.
Salles de cours et Laboratoires
Birima Ndiaye entre en action
Mais au lieu de procéder à un nouvel appel d'offres ou, au pire, de choisir l'entreprise arrivée en deuxième position lors du précédent appel d'offres, la tutelle privilégie la solution du PPP, à savoir un Partenariat Public-Privé. Il est, alors, demandé à Diombéra de confier les travaux au sieur Mansour Bâ, actuel gérant du seul restaurant universitaire qui, à son tour, va évaluer leur coût à 700 millions de francs Cfa.
Mais, aux yeux du ministre Hanne, cela était toujours très insuffisant. Ainsi leur recommandera-t-il de porter le coût des travaux à 1 milliard 700 millions de francs. Donc de procéder à des surfacturations. Tiens, ça ne vous rappelle pas l'histoire du Coud ? Mais refus catégorique de Mamadou Diombéra qui craint de devoir servir d'agneau du sacrifice et donc de payer les pots cassés si un jour le pot aux roses venait à être découvert. C'est ce moment que choisit un certain... Birima Ndiaye, homme d'affaires peu vertueux aux multiples casquettes et, à ses heures perdues, syndicaliste des travailleurs des universités, pour entrer dans la danse à visage découvert alors que jusque-là il agissait dans l'ombre. En réalité le chroniqueur de l'émission Jakaarlo et son acolyte le ministre Cheikh Oumar Hanne ont organisé une mafia qui devait leur permettre, à travers une surestimation du coût des travaux, de détourner d'importantes sommes d'argent. D'où leur courroux. Et face à l'entêtement du DG du Crous à ne pas céder, ils ont promis de se payer sa tête. Le premier acte de leur plan consistait à monter, contre lui, une partie de la communauté estudiantine ainsi que des employés du Crous et de l'université. En provoquant un vent de rébellion contre Monsieur Diombéra, ils étaient presque certains que ce dernier ne tiendrait pas longtemps car au niveau supérieur on préférera sacrifier un DG en mal de popularité au sein de l'institution plutôt que de devoir gérer un conflit avec les étudiants même si ceux-ci sont encore en congés forcés du fait de la pandémie du Covid-19. Ils obtiendront finalement gain de cause car le DG Diombéra apprendra son limogeage à la lecture du communiqué du conseil des ministres.
Pour en revenir à Birima Ndiaye, il faut signaler qu'il intervient sous la casquette d'homme d'affaires vorace pour protéger ses intérêts financiers car, en réalité, le sieur Mansour Bâ gérant déclaré de l'entreprise qui gère le premier restaurant de l'université ne lui sert que de simple prête-nom. Des documents en notre possession prouvent, en effet, que Birima Ndiaye est le véritable propriétaire de l'entreprise Groupe Crite Sénégal qui gère actuellement le RestoU de l'Université Assane Seck. Cette entreprise est enregistrée au Centre fiscal des Parcelles assainies sous le numéro Ninéa 006212401.
Salles de cours magistraux et TD
Ainsi donc, c'est cette mafia qui, pour faire tourner à plein régime son business et assouvir sa soif effrénée d'argent, a fini par se payer la tête du DG du Crous. L'objectif étant de le faire remplacer par une personne plus docile et donc plus à même de laisser tout ce beau monde exécuter ses basses besognes. La tâche qui attend l’ancien secrétaire d’Etat chargé à l’Accompagnement et à la mutualisation des Organisations Paysannes, Moustapha Lô Diatta, nommé nouveau DG du Crous de l'UASZ, s'annonce donc des plus difficiles. A moins qu'au plus haut sommet de l'Etat on se décide à mettre fin aux agissements de ce petit gang de politico-affairistes.
Landing DIEME
M. Diombera est un homme transparent et juste. Tres simple, humble et honnête sa réaction face ce "Deal" ne me surprend guère.
Et je ne pense pas aussi que M. Lo Diatta leur facilitera la tâche.
Je connais personnellement ces 2 hommes car ayant travaillé avec eux pendant des années à l'UASZ.
Ceci n'est rien par rapport à ce qu'il est entrain de monter contre le DG du COUD.
Figurez vous que ce ministre est une des pires espèces que l'état ait connu.
Il est entrain de détourné avec la complicité des services du budget les paiements du prestataire du COUD pour la construction des bâtiments afin de les faire chanter et tirer deux des sous.
Connaissant le Dg du coud c'est quelque chose qui ne va passer alors attendez vous à un autre scandale... Ces prochains jours....
Wait and see