Violences au Sénégal : J’appelle au calme (Par Ibrahima Thiam)

06 - Mars - 2021

Ce qui se passe actuellement au Sénégal est extrêmement grave : plusieurs morts, scènes de pillages, violences, etc. Notre pays était réputé jusque-là comme l’un des plus stables d’Afrique, ce qui lui donnait une certaine conscience internationale, séduisait les investisseurs et favorisait son tourisme. La situation est en train de changer, et en l’espace de quelques jours il donne l’image d’une nation qui a mis sa jeunesse dans la rue, où la révolte gronde dans les quartiers.

Tout est parti de l’instrumentalisation par le pouvoir d’une histoire à caractère sexuel impliquant le dirigeant du PASTEF, Ousmane Sonko. Je ne partage pas les opinions de celui-ci, chacun le sait, mais au nom de la démocratie j’estime que celui-ci ne doit pas être inquiété en raison de son opposition à Macky Sall. Et ce, quelque soit le prétexte invoqué, ou plutôt le faux prétexte.

L’actuel chef de l’Etat n’a pas accepté que Sonko soit arrivé troisième lors des dernières élections présidentielles, en 2019, c’est pourtant ce qu’ont voulu nos compatriotes, ne lui en déplaise. Et à moins de jeter aux orties la démocratie « vox populi, vox Dei », voix du peuple, voix de Dieu, il lui faut aujourd’hui composer avec cette voix de l’opposition.

A l’heure, où on prête au président de la République l’intention de bafouer la constitution, en se représentant une troisième fois, alors que deux sont seulement autorisées, les soupçons de manipulation vont bon train et entretiennent un climat délétère. Les précédentes mises hors-jeu de Karim Wade et de Khalifa Sall par des voies de justice montrent que Macky est un familier de ce genre de « combinaziones » politico-judiciaires pour éliminer ses adversaires. Cette fois est sans doute la fois de trop !

Au-delà du sort de Sonko, et de sa personne, aujourd’hui la situation du Sénégal, à l’intérieur comme à l’international, exige un rapide retour au calme. C’est pourquoi dans un esprit d’apaisement j’appelle nos compatriotes à la raison, plus qu’à la passion, et je demande aux jeunes en particulier de cesser toute manifestation de violence, même si leur révolte est légitime.

Il faut éviter de tomber dans le piège que nous tend le pouvoir, qui après avoir accusé Sonko de troubles à l’ordre public, espère maintenant exploiter les troubles qui se sont emparés de la rue. Ne rentrons pas dans son jeu car il n’attend que cela.

Nous aimons tous passionnément notre pays, alors ne commettons pas l’irréversible, ne faisons rien qui entrave son avenir et son développement par des actes irraisonnés. Le Sénégal est plus grand que cela et vaut plus que ces polémiques politiciennes subalternes.

Ibrahima Thiam, Président de « Un Autre Avenir »

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

01 - Mars - 2020

Malick Gakou : « Je voudrais demander solennellement au président de la République de faire libérer Guy Marius Sagna... »

À l'occasion d'une tournée dans le Ndoucoumane (Kaffrine), le président du "Grand Parti" s'est prononcé sur l'affaire Guy Marius Sagna en demandant sa libération...

01 - Mars - 2020

ABDOULAYE WILANE SUR UN TROISIÈME MANDAT : « POUR MOI, LA PAROLE D’UN CHEF D’ETAT A UNE VALEUR »

Le porte-parole du Parti socialiste (Ps), Abdoulaye Wilan, était l’invité du « Jury du dimanche » ce matin sur i-Radio. Interpellé sur le débat...

01 - Mars - 2020

Grosse révélation de Moustapha Diakhaté : "Benoît Sambou a failli se suicider quand..."

Visiblement, le désormais ex membre de l'Apr Moustapha Diakhaté digère toujours mal son exclusion du parti au pouvoir. "Ce qui me fait le plus mal, c'est moins la mesure que...

01 - Mars - 2020

Guinée-Bissau : suite à des « menaces de mort », Cipriano Cassama démissionne

« Compte tenu des menaces de mort sur ma personne et mes garde-du-corps, j’ai décidé de renoncer à la charge de président intérimaire pour laquelle...

01 - Mars - 2020

Somaliland : le gardien d'un ministère en prend les commandes

Suleiman Yusuf Koore est entré en 1984 comme gardien à Radio Hargeisa, la chaîne publique de la République autoproclamée du Somaliland. Le bâtiment du...