Yaw : Pourquoi Khalifa Sall s’agrippe

19 - Août - 2023

Le leader de Taxawu Senegaal, Khalifa Sall, refuse de signer l’acte de divorce consommé après l’éviction du responsable politique de Pastef (parti dissous par décret présidentiel), Abass Fall du poste de premier adjoint au maire de la ville de Dakar, Barthélémy Dias. Un changement perçu comme une trahison par la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw, opposition) qui s’est fendue d’un communiqué annonçant la fin de son compagnonnage avec la formation de l’ex édile de Dakar, Khalifa Sall.

N’empêche, ce dernier a réaffirmé son appartenance à cette coalition. “La coalition Yaw est une belle famille à laquelle j’appartiens. Personne ne peut me faire sortir de Yaw”, a-t-il déclaré.

Des analystes politiques, interrogés par Le Soleil, y voient une stratégie politique du candidat déclaré à la présidentielle 2024, qui vient de recouvrer ses droits civiques et politiques à la suite de sa participation, face au niet catégorique de Yaw, au dialogue national convoqué le 31 mai dernier par le Président Macky Sall. C’est d’ailleurs de là que la brouille a commencé entre les alliés politiques.

“Yaw a été pour Khalifa Sall un appui pour réussir les élections législatives parce qu’il était dans une situation difficile au lendemain de son incarcération et, politiquement il avait beaucoup perdu car certains l’avaient quitté au profit de la mouvance présidentielle”, analyse le professeur de Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb), Moussa Diaw.

Il ajoute : “S’il (Khalifa Sall) quitte la coalition, il perdra beaucoup de points.” En tout cas, lui conseille-t-il, “en aucun cas moment”, ce dernier “ne doit accepter ce divorce. Même si ce sera très difficile de recoller les morceaux, dans le contexte actuel, entre lui et Yaw, Khalifa Sall doit rester et essayer de maintenir ses relations avec les autres leaders de la coalition.”

Selon le journaliste Abdoulaye Mbow, “quitter Yaw, pour Khalifa Sall, c’est tourner le dos à une frange importante de la population.”

L’analyste politique Demba Gueye abonde dans le même sens. Il estime, vu les enjeux électoraux, que la stratégie politique qui peut être favorable à l’ancien maire de Dakar est de rester au sein de la coalition.

Il explique : “Son électorat se trouve dans Yaw. Tout candidat de l’opposition qui aspire à gagner la présidentielle doit cibler l’électorat de Yaw. Khalifa Sall doit donc éviter de s’éloigner de cette plateforme parce qu’il aura besoin de son soutien au cas où il serait au second tour.”

Pour inverser la tendance, souligne-t-il, Khalifa Sall doit garder sa casquette d’homme de paix et incarner la figure du dialogue et de la paix.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

17 - Février - 2025

L'Apr dénonce le gouvernement de Sonko et projette de déposer une plainte contre la Cour des Comptes

L’Alliance pour la République voit à travers la publication du Rapport de la Cour des Comptes la volonté manifeste de l’actuel gouvernement de légitimer les...

17 - Février - 2025

Guerre en Ukraine : une réunion américano-russe organisée mardi en Arabie Saoudite

Des pourparlers entre hauts responsables russes et américains auront lieu mardi 18 février en Arabie Saoudite, a annoncé lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Cette...

17 - Février - 2025

mmigration : Manuel Valls, se redit "défavorable" à une réforme du droit du sol

Manuel Valls, ministre français des Outre-Mer,  s'est de nouveau dit "défavorable" à une réforme du droit du sol, lundi 17 février sur franceinfo. "Pour le...

17 - Février - 2025

Réunion européenne à Paris : la Hongrie fustige des dirigeants "frustrés" qui veulent "empêcher un accord de paix en Ukraine"

Le gouvernement hongrois a critiqué, lundi 17 février, la réunion à Paris d'une dizaine de dirigeants européens, pour définir une réponse commune...

16 - Février - 2025

LE PRESIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE : UN LEADER QUI REVEILLE L'AFRIQUE POUR UN PANAFRICANISME DE REVOLUTION ! (PAR ME ABDOULAYE TINE)

Le 18 février 2024, lors de la 38ᵉ session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba, un tournant...