A Vous Monsieur, le premier flic du SENEGAL (par Lamine Cissé)

05 - Décembre - 2019

A Vous Monsieur, le premier flic du SENEGAL,
Permettez-moi tout d’abord de saluer la bravoure de ces manifestants, qui n’ont fait que crier tout haut ce que beaucoup de vos compatriotes mûrement tout bas. A travers cette note, il est important de saluer la bravoure mais aussi la témérité de ces hommes et femmes tels que M SAGNA. Le combat que vous menez est un combat noble et j’ose espérer que bon nombre de nos compatriotes rejoindront la lutte.
A vous qui tenez le pouvoir, sachez bien que la jeunesse sénégalaise est une jeunesse engagée, qui est toujours présente pour faire entendre sa voix, ce combat que mène nos concitoyens sur le terrain, d’autres le mène sur d’autres fronts.
Cette lutte nous incombe tous, c’est une obligation naturelle de se dresser contre l’autoritarisme, contre la dictature. C’est avec ma plume que je remplie la mienne, c’est avec ma plume que je dénonce à ma façon, c’est avec ma plume que je cris à ce ras-le-bol, c’est aussi avec ma plume que je condamne avec la plus grande fermeté ces exactions policières contre les manifestants.
Je voudrais vous interpeller Monsieur le ministre de l’intérieur et par la même occasion les forces de l’ordre ; leur dire qu’ils doivent être du côté de la loi en faisant respecter l’ordre public. La relation entre la police et la population est en train de s’effriter dans notre société. Cela est dû en grande partie à la culture professionnelle des policiers qui se définit comme la manière dont les policiers voient le monde qui les entoure et conçoivent leur rôle au sein de celui-ci. Cette culture professionnelle pousse certains policiers à commettre des abus, des violences injustifiées et à développer une attitude indifférente aux attentes légitimes des citoyens.

La police incarne le bras armé de l’Etat et représente ainsi la loi dans l’ordre du maintien, alors affronté la police peut être considéré comme une contestation du pouvoir politique ou encore une remise en cause du système juridique.
Cette culture professionnelle donne aussi un indice de l’idée que les policiers ont de leur travail, à savoir protéger les honnêtes citoyens contre les criminels qui veulent s’en prendre à leur personne ou à leurs biens. Ils tendent à voir la population comme des suspects potentiels ou des sources d’information plutôt que comme des citoyens.
Monsieur le ministre de l’intérieur nous avons malheureusement une survalorisation du mandat répressif par les policiers et une dépréciation des tâches de tranquillité publique, qui constituent pourtant le gros du travail. Les missions de service à la population sont considérées par beaucoup de policiers comme du « sale boulot » ou du travail « d’assistante sociale »…chers policiers sachez que la Police n’a pas que pour tâche la répression et même si vous êtes amenés à user de la force, celle-ci doit être proportionnée tout en respectant la personne.
Cher Ministre de l’intérieur, les policiers décident sur la base de leurs propres critères, qui doit être considéré comme une personne respectable et qui doit être tenu pour un fauteur de trouble. Cette situation engendre un traitement différencié entre les populations. La Police ne doit pas prendre de liberté avec le règlement et la déontologie, elle ne doit pas outrepasser sa compétence. La Police ne doit être un moyen mis à votre disposition Monsieur le Ministre, pour satisfaire les mièvreries de notre cher Président.
Nous savons tous que vos hommes sont pour la plus part dans de mauvaises conditions de travail-PENDANT QUE BOUGAZELLI SE LA COULE DOUCE-mais vous devez savoir Monsieur le Ministre, qu’il est bon de mettre un peu d’humanité dans vos actions et surtout de savoir que ces gens-là sont des sénégalais comme vous et vous devez faire en sorte que vos hommes respectent leur cadre de compétences .
Monsieur le Ministre, la formation initiale des forces de l’ordre doit être revue, il faut mettre plus l’accent sur l’aspect humain, car l’attitude autoritaire et conservatrice des policiers à l’égard de leurs administrés entraîne le plus souvent des exactions. Certes le citoyen à l’obligation de respecter la Police qui représente la loi, mais il faut aussi que le représentant de la loi sache qu’il est là que pour faire respecter cette dernière tout en respectant la dignité du citoyen.
Il faut annuler l’arrêté du 20 juillet 2011 dit arrêté Ousmane Ngom, car il n’a pas lieu d’être, la démocratie sénégalaise ne mérite pas d’être pris en otage pour satisfaire les «Beug Beug» de notre dormeur du val national.
Il est inadmissible de mettre des citoyens en prison à chaque fois qu’ils sortent de façon pacifique pour exprimer leur mécontentement…très cher ministre, si vous enlevez cela à chaque citoyen, c’est comme si vous leur enlever une partie de leur « SENEGALITE ».
Il est temps que vous écoutez et entendez cette jeunesse, qui ne fait qu’exprimer la situation chaotique dans laquelle se trouve notre cher SENEGAL, la conscience citoyenne est présente et chaque jour elle ne fait que prendre de l’ampleur. Vous avez la responsabilité avec le Président de prendre les mesures qui s’imposent…. Faute d’une telle prise de conscience de votre part, vous risquez d’amener le pays dans une situation dédalique.

Nos forces de l’ordre sont de vaillants hommes, et cette note n’est nullement un procès contre eux. C’est un appel que je lance au premier flic du Sénégal à savoir à vous M. N’DIAYE car « La police n'a guère de pouvoir. C'est le pouvoir qui a la police » disait Jean-Michel Wyl ; pour mieux encadrer et mieux former nos forces de l’ordre sur leurs relations vis-à-vis des citoyens. Il ne faut pas installer dès le départ une différenciation, le citoyen qui critique M.SALL en a le droit et ne doit pas forcément être considéré comme un ennemi de la République. Si le citoyen outrepasse la loi, il vous incombe de le mettre « hors d’état de nuire », comme vous aimer le dire, mais même cette action se doit d’être imprégnée par un peu d’humanisme et dans un cadre légal, car après tout nous sommes des êtres humains et surtout SENEGALAIS et « La police doit être une mère et non pas une commère » selon Charles Joseph de Ligne.

CISSE LAMINE
Doctrant Droit Public/France

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