Abdoulaye Baldé: ''Notre parti est très fort, il est debout, il a des cadres dans tous les domaines qui méritent d'exercer le pouvoir''
C'est une véritable démonstration de force qu'a réalisée Abdoulaye Baldé, le leader de l'Ucs et, par ailleurs maire de Ziguinchor, ce samedi à Ziguinchor. Il a mobilisé près de 10 000 militants au centre culturel de la ville qui étaient tous acquis à sa cause. Une simple rencontre, initiée par la section communale de Ziguinchor de son parti qui voulaient y relancer leurs activités politiques, après une longue période de pause due à la pandémie du coronavirus, s'est transformée à un événement mémorable. C'est comme si les inconditionnels de l'édile de Ziguinchor n'attendaient que ce signal pour démontrer qu'ils sont toujours collés à lui et à ses idéaux. En fait dés les premières heures de l'après-midi de ce samedi, le centre culturel a commencé à être envahi par des milliers de jeunes et de femmes, scandant le nom du responsable en chef de l'Ucs, brandissant des drapelets aux couleurs du parti à l'image des pittoresques supporters du Casa-sport . Les dernières vagues de militants, arrivées sur les lieux étaient obligées d'élire quartiers dans les environs de cet édifice car les différentes salles et tentes, dressées dans la grande cour étaient remplies comme un œuf. Vers 17h déjà, il était impossible pour les automobilistes d'emprunter les deux voies qui passent devant le marché Tilène à cause des nombreuses foules qui s'y bousculaient et dansant au rythme du diambadong. Et c'est vers 18h que Abdoulaye Baldé fera son arrivée, accompagné par quelques-uns de ses fidèles lieutenants. Et c'est dans une liesse populaire sans précédent qu'il fut accueilli. Tenez, il fera presque 1h de temps pour rallier le marché Tilène au centre culturel distant seulement de 200 mètres environ. D'ailleurs, c'est par cet accueil qu'il entamera son message qu'il a délivré à l'endroit de la foule d'inconditionnels.
''Je voudrais vous dire, M. le coordinateur communal, je suis très satisfait car j'ai retrouvé ce parti fort, unifié, solidaire, discipliné et cette jeunesse engagée que j'ai vue dés que j'ai emprunté les artères du quartier de Tilène. J'ai retrouvé tous ces visages qui nous ont accompagnés pendant les campagnes électorales victorieuses. Je les ai peut-être tous revus ici, cela m'a rassuré que notre parti est encore là, qu'il est debout, qu'il est fort, nous sommes un grand parti'', lance t-il à la foule qui répond par des cris de joie.
Dans la foulée, comme pour répondre à ses adversaires qui sous-estiment le poids de son parti, il rappelle : ''Nous faisons partie des rares alliés du président de la république Macky Sall qui sont représentés à toutes les assemblées nationales, des assemblées électives au niveau national. Avant notre entrée dans la majorité présidentielle, nous étions le parti qui représentait l'opposition au haut Conseil des collectivités territoriales parce que nous y avions deux élus, le Pds qui venait après nous avait un et tout le reste c'était la majorité présidentielle. Nous sommes au haut Conseil des collectivités territoriales, nous sommes aussi présents à l'Assemblée nationale où nous jouons notre partition, nous avons gagné plusieurs collectivités territoriales, nous sommes dans la diaspora, nous sommes dans les 45 départements du Sénégal et nous comptons plus de 2 000 conseillers au niveau des collectivités territoriales. Donc nous sommes un grand parti et nous méritons le respect qui sied à notre rang''.
Profitant de cette tribune, le maire de Ziguinchor a également clarifié sa position, après la formation du nouveau gouvernement, marquée par l'absence de son parti pendant que bon nombre de partis alliés y sont entrés. Il a répondu notamment aux voix des mécontents qui pensent qu'il doit rompre les amarres avec la coalition présidentielle pour marquer la déception de son parti avant de rassurer le président Macky Sall mais non sans lui rappeler que l'Ucs aspire aussi à exercer le pouvoir et apporter sa pierre dans la construction du pays.
''C'est vrai, moi-même qui vous parle, je remercie le seigneur parce que très jeune, j'ai été associé à l'exercice du pouvoir par d'abord le président Abdou Diouf et ensuite le président Abdoulaye Wade. J'ai pu gravir tous les échelons de la fonction publique jusqu'à atteindre la fonction la plus élevée qui est l'inspecteur général d'Etat. Et ensuite, en tant qu'homme politique, j'ai été élu élu local, je le suis encore, et aussi j'ai exercé des fonctions ministérielles, d'abord secrétaire général de la présidence de la république, c'est vrai que ce poste n'est pas un poste politique, mais quand même c'est à partir de là que j'ai entamé une carrière politique en 2 005. .Et après, j'ai été nommé ministre d'Etat, ministre des Forces Armées, ministre d'Etat, ministre des Mines et de l'Industrie puiq j'ai été président de l'Association des maires du Sénégal, je suis président de la première commission de l'Association internationale des maires francophones, je fais partie du bureau de l'Association mondiale des maires et du bureau africain des maires. Donc par conséquent, s'il s'agit d'exercer des fonctions, je remercie Dieu. Et je tiens à vous remercier, vous les Ziguinchorois, parce que grâce à votre confiance je suis encore maire de cette ville qui est une fonction éminemment politique, éminemment importante et que j'entends exercer pleinement. Grâce à vous et à l'ensemble des Sénégalais, je suis un élu national parce qu'actuellement j'exerce des fonctions de député à l'Assemblée nationale pour le compte de la république du Sénégal. Donc je ne suis pas un demandeur, je rend grâce à Dieu. Par conséquent, ceux qui pensent que, parce que je ne suis dans un gouvernement, je devrais donc remettre en cause mon compagnonnage avec le président Macky Sall ne me connaissent pas. J'ai eu à rencontrer, il y a eu de cela quelques jours, nous avons échangé longuement, je suis un homme d'Etat, je ne peux pas vous dire toute la teneur de notre discussion, mais sachez que j'ai la pleine confiance du président Macky Sall. Ce matin, je lui ai adressé un SMS pour lui dire que j'allais tenir cette assemblée générale et tout à l'heure quand je suis assis, je lui ai envoyé des images de celles qu'on m'a envoyées depuis dehors pour lui montrer la forte mobilisation qui prévaut ici à Ziguinchor. Donc nous sommes en phase, je ne regrette pas de l'avoir accompagné, si c'était à refaire, je l'aurais refait. Je ne suis pas allé accompagner Macky Sall pour des portefeuilles ministériels, j'y suis allé pour travailler, pour être en mission de la république du Sénégal. Actuellement, je suis en train d'exercer une mission éminente parce que je suis le président de la commission énergie et des ressources minérales de l'Assemblée nationale. C'est une confiance qui m'a été confiée par le peuple sénégalais en tant que député et par la volonté du président Macky Sall, en tant que président de la coalition présidentielle, qui m'a permis dans le groupe BBY d'occuper le poste de président de cette commission. Donc je voudrais lui remercier pour cette confiance et lui dire que nous notre parti, nous sommes un parti discipliné, mais nous sommes aussi un parti passif. Nous voulons que dans le compagnonnage...''.
Et pour rassurer ses partisans, il a fait ces révélations.
''Dans le secret de son bureau, je lui ai dit ce que je pensais et je suis sûr que mon message a été entendu, je ne parlais pas pour moi, mais je parlais pour le parti. Je pense que nous avons assez de cadres, nous avons des sommités dans tous les domaines qui méritent d'exercer des fonctions valorisantes qui leur permettent de participer à l'exercice du pouvoir mais aussi au développement de notre pays. Donc ayez confiance, ça ira. Dés les semaines qui viennent, les choses vont se mettre en place''.
Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)