Affaire Mbour 4 (Thiès) : Quand les bourreaux continuent de s’acharner sur les victimes (Par Thierno Bocoum)

26 - Janvier - 2021

Cette manie de mettre des agents de l’administration au-devant de la scène pour justifier les dérives politiciennes d’un État irresponsable de, doit cesser.

Ces agents s’approprient et vulgarisent des éléments de langage qui les éloignent de l’orthodoxie républicaine. Ce fut le cas avec la loi modifiant celle sur l’état d’urgence et l’état de siège où tout a été justifié, par tous les moyens, sans que la vérité des textes ne soit révélée aux populations.

Aujourd’hui avec l’affaire du quartier Mbour 4 de Thiès, tout a été dit pour incriminer de pauvres goorgoorlou, mais la vérité est que l’État a créé cette situation de bout en bout.

D’abord c’est un lotissement catastrophique de 2006 qui a conduit à l’attribution des parcelles dans une forêt classée, en violation totale du Code de l’environnement et des dispositions du Code de l’urbanisme. 67 hectares d’une forêt classée ont été ainsa attribués en toute illégalité et sans tenir compte des plans d’urbanisme.

L’article 43 du Code de l’urbanisme est clair sur cette question : la création et la mise en œuvre de lotissements à usage d’habitation doivent être exécutées en conformité avec les plans d’urbanisme.

D’ailleurs l’article 80 du code susvisé prévoit des sanctions pénales contre de tels actes.

Toute une chaîne de responsabilité, allant du Conseil municipal au ministre de l’Urbanisme en passant par le représentant de l’Etat et les services techniques déconcentrés, est engagée.

Ensuite le Président Macky Sall en 2017, à l’occasion de la cérémonie de lancement des travaux de la troisième usine de Keur Momar Sarr (KMS 3), avait promis de rectifier la faute en régularisant les ayants droit. Il n’a pas tenu parole jusqu’à ce jour.

Enfin, les services de l’État ont failli en laissant des constructions se mettre en place durant des années. Si on est capable de mobiliser les forces de sécurité et de défense pour imposer un couvre-feu sur l’étendue du territoire de Thiès, on doit être capable de sécuriser une zone de quelques hectares et maîtriser les promoteurs véreux qui seraient tentés d’y vendre illégalenent des parcelles.

C’est aussi simple.

Encore une fois laisser des pères et mères de famille construire, mettre tout ce qu’ils ont dans leurs chantiers puis tout détruire, en pleine pandémie, est juste ignoble et inhumain.

Que l’État reconnaisse ses torts. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.

Que le président de la République respecte sa promesse, surtout qu’il est le seul habilité à déclassifier une forêt.

Thierno Bocoum
Président du mouvement AGIR

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

14 - Septembre - 2024

L’ex-Dg de Petrosen, Manar Sall, se considère comme un «otage de Sonko»

Après l’ancien ministre de l’Urbanisme, c’est au tour de Manar Sall d’être bloqué à l’aéroport par une interdiction de sortie du...

14 - Septembre - 2024

NOMINEE AUX LINGUERES AWARDS 2025 : LA REACTION D’ADAMA KANTE

Emancipation des femmes, lutte contre les discrimination, l’interculturalité…Adama Kanté est une militante multicarte qui fait la fierté de la communauté...

14 - Septembre - 2024

ACCES A LA PROPRIETE : THIAPATEL SALL ET KADIA NIANG, DEUX AMAZONES AU SERVICE DES SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR

Le moins que l’on puisse dire est que Thiapatel Sall et Kadia Niang ont capitalisé les nombreuses expériences tirées du management de la Coopérative des...

13 - Septembre - 2024

Affaires religieuses : Le président Faye annonce la nomination d’une personne ‘’qui fait l’unanimité’’

Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a promis, jeudi, de choisir, ”d’ici quelque temps”, une personnalité qui fait l’unanimité,...

13 - Septembre - 2024

Violences politiques : Birahim Seck plaide pour la création d’une structure de prise en charge des victimes

Le Coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck, a plaidé pour l’abrogation de la loi d’amnistie adoptée le 6 mars 2024 par l’Assemblée nationale et...