AFFAIRE TELIKO : LA DECISION DU 30 NOVEMBRE SERA ENTACHEE D’IRREGULARITE

27 - Novembre - 2020

Les dispositions de l’article 10 de la Loi organique n° 2017-11 du 17 janvier 2017 portant organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la Magistrature sont claires, nettes et précises :
Art 10. – « Le Conseil de discipline, statuant sur le cas d’un magistrat du siège est présidé par le premier président de la cour suprême.
Le Conseil de discipline, saisi, doit statuer dans le délai de deux mois à compter de sa saisine ». C’est écrit noir sur blanc : « doit statuer 2 mois, à compter de la saisine ». IL Doit statuer dans un délai de 2 mois : c’est un IMPERATIF, une OBLIGATION. Attention, il n’est pas écrit au lendemain de la saisine, mais à compter de la saisine.
Dans un communiqué de presse largement diffusé par les médias, le 28 septembre 2020, le service de communication du ministère de la Justice a informé l’opinion publique que le garde des Sceaux a saisi la formation disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature à la suite du rapport de l’inspection générale de l’administration de la Justice (IGAJ) concernant le Président de l’UMS.
Rappel des faits :
• 24 septembre 2020 : l’IGAJ produit son rapport officiel n°14/2020 sur l’affaire TELIKO,
• 28 septembre 2020 : le CSM est saisi officiellement par le Ministre de la Justice,
• 30 novembre 2020 : le juge TELIKO est convoqué devant le conseil de discipline du CSM.
Du 28 septembre au 28 octobre : 1 mois ; du 28 octobre au 28 novembre : 1 mois.
Les procédures disciplinaires et les décisions s’y rattachant sont enfermées dans des délais. La procédure disciplinaire, telle que définie par la Loi organique n° 2017-11 du 17 janvier 2017 portant organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la Magistrature obéit à des règles strictes (respect du principe du contradictoire, remise au magistrat cité à comparaitre ou à son conseil, au moins huit (08) jours avant la tenue de la réunion du conseil de discipline, une copie du dossier comprenant toutes les pièces de l’enquête et le rapport établi par le rapporteur, etc…). Concrètement, une décision dans le cadre d’une procédure disciplinaire ne peut être régulière que pendant le délai fixé par la loi. La loi est la loi ; et les délais sont les délais. Nul n’est au-dessus de la loi, y compris le conseil de discipline du CSM. Le délai se compte de date à date. Le Juge TELIKO étant convoqué le 30 novembre, au-delà du délai de 2 mois, les délais sont dépassés (2 mois + 2 jours). En conséquence, la décision du conseil de discipline du CSM du 30 novembre sera frappée d’irrégularité. Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, la procédure à l’encontre du juge TELIKO, est entachée d’un vice. Il ne faut surtout pas nous servir des justifications alambiquées (le délai légal de 2 mois pour statuer à compter de la saisine, doit être respecté). Il n’y a aucune excuse ou explication qui vaille : entre le 28 septembre et le 28 novembre, le conseil de discipline avait largement le temps de citer à comparaître Teliko. Il aurait pu être cité à comparaitre, le vendredi 27 novembre.
Le zélé Ministre de la Justice, Malick Sall dispose de 2 options : abandonner la procédure loufoque à l’encontre du Juge TELIKO ou recommencer toute la procédure. En effet, l’article 24 de la Loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant statut des magistrats dispose que « Les poursuites disciplinaires se prescrivent dans un délai d’un (01) an à partir de la dénonciation des faits à l’autorité disciplinaire ».
Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

17 - Novembre - 2022

Non paiement d’une dette : Fatma Samoura dans de sales draps

Une affaire de non paiement de dette révolte Hertz Sénégal. En effet, cette société de location de voitures a demandé à son avocat d’adresser...

17 - Novembre - 2022

Affaire Pape Alé Niang : Après son sit-in, la presse sénégalaise et la société civile marchent ce vendredi 18 novembre

Des dizaines de professionnels des médias, membres de la société civile, défenseurs des Droits de l’Homme se sont donné rendez-vous ce mercredi 16 novembre...

17 - Novembre - 2022

Radiation de l’ex capitaine Touré : La Cour suprême tranche ce 24 novembre

Radié des cadres de la gendarmerie et rétrogradé comme simple soldat le 17 juin 2021, l’ex capitaine Oumar Touré avait saisi la Cour Suprême pour attaquer...

16 - Novembre - 2022

LIBÉRATION DE PAPE ALÉ NIANG : LA CAP ET LES DROITS – DE – L’HOMMISTES FONT BLOC

Le ton ne baisse pas chez les organisations de la presse et elles ne sont plus les seules dans le combat pour la libération de Pape Alé Niang. Hier, à la Maison de la presse...

16 - Novembre - 2022

SÉNÉGAL : EFFECTIVITÉ DU BRACELET ÉLECTRONIQUE POUR « DÉSENGORGER » LES PRISONS

Dans le cadre de la politique pénale d’aménagement des peines, avec l’objectif de désengorgement des lieux de privation de liberté, le ministre de la...