Amath Dansokho à titre d’exemple d’un homme politique.
Le Mouvement du 23 Juin 2011 a été le révélateur d’un homme qui a fait le consensus pour ne pas dire l’unanimité autour de sa personne. Le M23 est l’aboutissement et la consécration d’efforts déployés par un homme depuis particulièrement des décennies pour atteindre l’un de ses objectifs qui lui est cher à savoir celui du large rassemblement des forces vives de notre pays autour de l’essentiel. Et il a choisi comme sacerdoce d’être au service du peuple sénégalais. Les deux sont confondus avec la personne. Je veux parler d’Amath Dansokho, le successeur de feu Seydou Cissokho Secrétaire général du P A I-Sénégal, devenu en 1981 PIT-Sénégal. Il a entamé très tôt le combat politique et l’a poursuivi sans relâche depuis sa tendre jeunesse jusqu’à nos jours sans jamais vaciller sur ses convictions politiques. Et c’est vraiment une coïncidence heureuse comme si c’était pour lui rendre justice et hommage que le M23 soit né chez lui et qu’il en soit le responsable d’honneur.
Pour l’histoire, cette idée d’une politique de large rassemblement des forces progressistes en lutte a été théorisée au sein du P A I-Sénégal dans les années 70, en pleine clandestinité. C’est en effet au cours de la XXIVe plénière de la session du Comité Central qu’une résolution prônant une politique de large rassemblement a été prise et traduite dans une déclaration spéciale intitulée : « Notre ligne, une politique de large rassemblement des forces en lutte. » Cette déclaration a marqué un tournant décisif dans la politique de rassemblement des forces de progrès du P A I Sénégal. La recherche de l’unité des forces en lutte qui est le propre des forces de progrès et aux antipodes du sectarisme des forces réactionnaires devait être poursuivie sans relâche jusqu’à la victoire. Elle indiquait là, la volonté affirmée et exprimée des dirigeants du PAI-Sénégal de l’époque, parmi lesquels, était Amath Dansokho, à s’engager dans la recherche sans relâche à rassembler le plus largement possible les forces patriotiques autour de l’essentiel pour s’opposer au régime socialiste réactionnaire et aux pratiques antidémocratiques de régression économique et sociale. On peut affirmer sans risque d’être démenti, que même ses plus farouches adversaires reconnaissent que Amath est resté fidèle jusqu’au bout à cette juste ligne directrice et de principe qui a fini par payer aujourd’hui avec la naissance du M23. Et avant le M23, il s’était beaucoup investi pour la naissance des diverses coalitions qui avaient vu le jour et tenté aussi de rassembler les forces de l’opposition. Sa persévérance a bien fini par payer et être couronnée de succès en fin de compte. Car, c’est cela qui l’a conduit chemin faisant, à devenir par la force des choses le rassembleur national ou trait d’union des forces patriotiques et du pays. Il est reconnu comme tel par tous les acteurs politiques de bonne foi de notre pays. Par conséquent, son rôle imminent dans la naissance et la conduite du M23 n’est pas le fait du hasard, mais bien le fruit d’un effort constant et soutenu inlassablement. C’est une juste récompense, que certains aient pensé à lui dédier affectueusement, le titre honorifique de «notre Mandela national ». Il en est de même également pour celui de président d’honneur du M23 qu’on lui a décerné affectueusement et à l’unanimité. Nous pouvons tous témoigner que, malgré sa santé fragile, Amath répond toujours présent à toutes les sollicitations qui lui sont faites et concernent l’intérêt du peuple sénégalais ; surtout, quand cela concerne l’unité des forces vives et patriotiques du pays. On peut attester parfaitement, qu’il a fait don de sa personne à son pays sans arrière-pensée depuis sa tendre jeunesse. Et le fait que son domicile soit quasiment le siège national et la permanence naturelle de l’opposition depuis des années constituent la preuve irréfutable de son engagement total dans cette voie sinueuse et parsemée d’embuches du rassemblement des forces vives de l’opposition de notre pays. Depuis des décennies, toutes les initiatives de coalition ou de regroupement allant dans le sens d’unir les forces patriotiques et progressistes, s’il n’en était pas l’initiateur, il a été incontestablement parmi ceux-là.
J’estime en mon for intérieur que nous devons bien lui rendre un vibrant hommage. Bien entendu, avec d’autres Sénégalais méritants comme lui, voire d’autres Africains qui ont consacré toute leur vie durant à la politique dans le sens noble du terme, c’est-à-dire saine et au service de leur pays et peuple pour une juste et noble cause.
Amath Dansokho fait honneur aux hommes politiques en général de notre pays par son attitude conséquente et constante d’humilité. Mais surtout encore pour ceux-là qui, comme lui, sont conséquents avec eux-mêmes. Mais malgré tout, ils sont souvent trainés injustement sans ménagement ni exception dans la boue, par certains censeurs intolérants se prenant pour des « puristes irréprochables ou des saints». Ces derniers choisissent de jouer le beau rôle confortable de censeur consistant à ne jamais prendre de risque. Ils passent leur temps à la critique facile, mais ne se mêlent de quoi que ce soit qui risque de dévoiler leurs propres carences, faiblesses et lacunes. Pour ce genre particulier de politiciens, tout ce qui touche à la marche du pays dans un sens comme dans l’autre leur est totalement indifférent. De véritables égoïstes et apatrides qui ne se meuvent que pour leurs intérêts égoïstes et strictement personnels. Ils ne prennent aucune initiative heureuse dans le sens de l’intérêt général et ne participent réellement à la défense d’aucune cause juste que ce soit. Alors, pour ceux-là, même si le pays allait à la dérive tant que le danger ne s’abattait pas sur eux, ils ne lèveraient pas le plus petit doigt. Généralement, ces derniers jugent négativement tout le monde sans exception et se juger eux-mêmes. Ils ne s’interrogent pas aussi s’ils étaient quittes avec leurs devoirs et droits citoyens vis-à-vis de la nation. Très souvent, ils se placent, pour ne pas dire toujours au-dessus de tout le monde, sans en justifier les raisons et au nom de quoi. Ces politiciens certains au pouvoir et d’autres dans l’opposition considèrent et prennent tous les hommes politiques sans exception comme totalement indignes de confiance à l’image sans doute, de Me Abdoulaye Wade et ses semblables.
Mais Amath par sa constance et sa permanence dans ses convictions politiques qui n’ont pas varié d’un iota devait pousser ces « censeurs libres avec leurs diatribes » à relativiser leurs jugements ou alors à les étayer par des arguments solides vérifiables par tous et non de façon évasive. Et pour s’attacher un peu de crédibilité aussi, qu’ils prennent au moins, la précaution de les citer nommément au lieu de généraliser ou globaliser sur une grande échelle de population composée de diversités. S’agissant en tout cas de Amath et, je sais qu’il en existe d’autres semblables à lui dans le pays, leur jugement est erroné. Car, Amath est demeuré fidèle à ses convictions politiques depuis les premières heures de sa rentrée en politique jusqu’à nos jours. Certes, je le reconnais, on ne peut pas en dire autant malheureusement pour tous les hommes politiques de notre pays et même d’ailleurs. C’est évident, tous les politiques ne peuvent être tous logés à la même enseigne. Mais Amath sort parfaitement du lot de certains hommes politiques caméléons girouettes qui polluent notre espace politique et gagnent même malheureusement en nombre, il faut l’admettre. Ceux-là qui se renient totalement et se monnaient contre argent ou s’échangent contre « honneurs souillés .» Autrement, sur simple proposition d’un poste de sinécure qu’il soit ministériel ou n’importe lequel, même si celui-ci ternit malheureusement l’image des hommes politiques, les vrais devrais-je dire. Dans le lot des hommes politiques, il faut dire qu’il existe une race de politiciens véreux qui constitue bande à part. Comme, il en existe bien, parmi les simples citoyens qui pourtant sont absolument loin de la politique et n’ont rien à voir avec celle-ci. Ces individus peuplent pourtant nos prisons pour des crimes, de l’escroquerie, des détournements et des délits de toute nature et en tout genre.
C’est pourquoi le fait, de vouloir généraliser un jugement passe-partout à l’endroit de tous les hommes politiques, me semble procéder d’une grave erreur d’analyse. Parce qu’elle ne tient pas compte des paramètres et facteurs indispensables pour faire une analyse et un jugement objectifs, fondés sur des faits avérés. Il y a là, assurément, un pas à ne pas franchir tout de même pour ce qui concerne Amath Dansokho. Car, il fait partie de ces hommes politiques qui constituent heureusement les exemples invariables de la classe politique sénégalaise qui demeurent fidèles à leur idéal et leurs convictions de départ. Naturellement, les jugements négatifs portés globalement, sur les hommes politiques en général, ne sont rien d’autre que de la caricature malveillante et subjective. Ces jugements ne peuvent, en tout cas, concerner les hommes et les femmes qui, depuis la période coloniale, se battaient corps et âme pour défendre les causes justes et nobles. Ils ne peuvent, non plus, concerner les plus jeunes qui les ont rejoints sur le terrain de la lutte politique jusqu’à présent sans avoir transhumé ou varié dans leurs convictions. De tels hommes et femmes méritent le respect et doivent être distingués et servis aux jeunes générations qui désirent ou veulent s’engager en politique, comme modèles.
Sur le plan des relations humaines, là également, Amath est encore égal à lui-même, car, il conserve toujours son amitié à tous, en faisant la part des choses. Et pour Amath, quelles que soient les divergences politiques qui peuvent l’opposer à quelqu’un, tant que les principes d’indépendance et de liberté de choix et d’opinion sont respectés et sauvegardés, vous pourrez parallèlement cheminer ensemble dans la paix et le respect mutuel. D’ailleurs, Me Wade devrait être le premier à témoigner de cela, pour en avoir été témoin vivant. Oui, chacun de ses amis, pourtant nombreux, pense intérieurement, qu’il est plus intime à lui qu’aux autres. Sa générosité de cœur est reconnue par tous ceux qui le fréquentent et elle-ci est doublée d’un langage franc et direct, dépourvu de fioriture et de la langue de bois. Il en est ainsi aussi, à cause de sa simplicité légendaire et son abord facile qu’il personnifie, il est considéré par ses concitoyens comme un homme humble et très populaire à la fois, tel que beaucoup de Sénégalais aiment bien le voir. Cette caractéristique, qui lui est propre et colle à sa personnalité, pousse à tort, ses adversaires à considérer son attitude, comme la naïveté et non, de l’humilité qui caractérise les hommes profondément attachés à leurs racines populaires.
Nous avons tous souvent entendu dire, dans certains milieux populaires et même intellectuels qu’un « homme politique » est le pire des hommes. Un tel jugement catégorique et sans réserve est fantaisiste et vraiment exagéré, parce qu’il ne repose sur rien et n’est étayé par aucun argument sérieux. Amath Dansokho par son attitude constante au quotidien apporte ici la preuve incontestable et un démenti cinglant, que cette assertion est totalement fausse. Des observateurs s’appuyant sur une déception rencontrée fréquemment avec certains d’hommes politiques franchissent allégrement le rubicon sans ménagement ni prendre toutes les précautions d’usage préalables pour conclure hâtivement sur une affirmation sans réserve. Ils omettent ainsi à tenir compte de cette dimension fondamentale que les hommes vertueux en toutes circonstances le demeurent et même en politique, ne dérogent point de leur éthique, leur vertu et leurs principes directeurs. Voilà pourquoi l’affirmation délibérée selon laquelle que tous les hommes politiques sont identiques est absolument une fausseté et fondamentalement inexacte. Ceux qui le disent, oublient très souvent leur propre personne, parce que dans leur subconscient, ils se situent toujours eux, en dehors du champ jugé. Ces derniers font rarement l’effort exigé d’une analyse objective en comparant les sujets en cause sur la base de leur pratique propre sur le terrain. Comme on le dit si bien : la pratique est le seul critère de vérité. A bon entendeur salut !
Mandiaye Gaye
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