AUTOROUTE À PÉAGE/SORTIE DE MACKY SALL : Ousmane Sonko étale sa colère et dénonce

02 - Mai - 2021

"Les partisans du Président légal et illégitime du Sénégal doivent certainement s’arracher le cheveux chaque fois que leur champion s’éloigne du texte préparé par ses officines pour improviser un discours.
Après avoir menacé la population dubitative d’aller faire don de leurs vaccins contre la Covid-19 à d’autres pays, voilà que monsieur Macky Sall frappe à nouveau ! Cette fois-ci, il renvoie tout simplement ses administrés, qui n’auraient pas les moyens d’honorer les tarifs exorbitants de l’autoroute à péage, à leur situation de «misérables damnés de la République», tout juste bons à endurer les secousses éreintantes des routes «alternatives» périlleuses qui, si l’on suit sa logique, ne méritent aucune attention de l’État.
Tristes propos sortis de la bouche d’un homme « élu » par un peuple pour assurer une offre de biens et services publics satisfaisante et équilibrée à tous.
Au-delà de la forme, déplorable comme souvent, monsieur Macky Sall a totalement faux dans le fond.
Certes, il est tout à fait admis qu’un péage soit la rémunération, la contrepartie d’un investissement public ou privé offrant un gain de temps à l’usager. Sauf qu’une autoroute n’est pas forcément payante car partout dans le monde, il existe des réseaux gratuits de qualité à côté des péages. Ce que monsieur Macky Sall ignore, c’est que les concessions d’autoroutes n’exonèrent pas les pouvoirs publics (États et collectivités locales) de leurs responsabilités par ailleurs, mais au contraire, doivent leur permettre de mieux se consacrer à l’amélioration des infrastructures secondaires.
La réalisation d’une autoroute à péage peut prendre la forme d’une concession, par laquelle l'État délègue à un concessionnaire la charge totale de l'infrastructure (financement, construction, exploitation et entretien) évitant ainsi au contribuable de payer impôts et taxes.
Pour le cas de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, il s’agit d’une grosse arnaque contre le citoyen sénégalais. Son financement se répartit selon les éléments ci-après (Origine du financement, montants en FCFA, (Pourcentage de participation), [Part réelle de l’État/Eiffage]) :
-État du Sénégal 181 500 000 000, (49,39%), [83,40%];
-Banque Mondiale: 52 500 000 000, (14,29%)
-BAD : 33 200 000 000, (9,03%)
-AFD : 39 300 000 000, (10,69%)
-EIFFAGE : 61 000 000 000, (16,6%), [16,6%]
-TOTAL : 367 500 000 000, (100,00%), [100%]
Ces chiffres montrent que le contribuable sénégalais, usager ou pas, supporte en réalité presque la moitié de l’investissement (49,39%). Il révèle ensuite que l’usager, supposé rembourser les prêts (34,1%) et la participation du concessionnaire (16,6% seulement), supporte lui les 50,7% du coût de l’infrastructure.
À rappeler que les 16,6% du concessionnaire EIFFAGE ressortent du montage financier suivant, que tout consortium national aurait pu mobiliser avec le soutien de l’État :
− 20,8 milliards de Eiffage Sénégal
− 15 milliards de la BOAD
− 13,4 milliards de IFC
− 6,8 milliards de la BAD
− 5 milliards de la CBAO)
En dépit de cette configuration du financement :
- l’usager-citoyen-contribuable, qui a financé cette autoroute par ses impôts, son péage ou ses redevances, subit une facturation exorbitante qui ne se justifie point.
Ainsi, il est obligé de payer, pour 32 kilomètres seulement, 1 400 F CFA pour les voitures et taxis, 800 F CFA pour les motos, 2 000 F CFA pour les ”cars rapides” et minibus, 2 700 F pour les autobus et camions. À titre de comparaison, l’usager de l’autoroute Casablanca-Rabat, exploitée par la Société Nationale des Autoroutes du Maroc sur 95km (le triple du trajet Dakar-Diamniadio), paye un tarif de 21 dirham, soit 1050 F CFA ; largement en deçà des tarifs du concessionnaire SENAC S.A. ».
-Le concessionnaire se taille la part du lion dans la répartition du tarif de 1 000 francs payé par l’usager, qui est réparti comme suit : 31% pour les impôts et taxes, 25% pour l'exploitation, l'entretien et le renouvellement et 44% pour l'amortissement de l'investissement.
Le plus triste est que lorsque des citoyens s’organisent pour combattre cette usure et exiger la transparence dans les revenus générés par cette autoroute, leur président « élu », coléreux, adepte des menaces futiles contre son peuple dont il n’est jamais capable de défendre les intérêts, n’a que mépris et dédain à opposer.
Le peuple sénégalais ne mérite pas ce président ! À monsieur Macky Sall, nous exigeons :
- la publication des contrats, initial et complémentaire, ainsi que celui renégocié ;
- la confirmation de l’existence (ou non) d’un protocole d’accord qui porte sur plusieurs points dont l’augmentation de 5 ans de la durée de la concession de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio-Aibd et la fusion des deux contrats.
Enfin, je ne saurais terminer sans rappeler que Macky Sall, qui se glorifie aujourd’hui de la hausse de la redevance domaniale de 1000 à 800 000 000 FCFA, est le principal responsable de ce pillage organisé depuis une décennie car il est signataire du contrat initial (en tant que premier ministre entre 2004 et 2007) et du contrat complémentaire (en tant que Président 2014).
Ousmane SONKO"

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

06 - Septembre - 2022

DAVID TREZEGUET : "LE SÉNÉGAL A RÉUNI TOUTES LES CONDITIONS POUR FAIRE UN BON PARCOURS À LA COUPE DU MONDE"

L’équipe nationale du Sénégal a réuni toutes les conditions nécessaires pour faire une bonne participation à la Coupe du monde prévue du 20...

03 - Septembre - 2022

BADIO CAMARA (PRESIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL) : UN MAGISTRAT SOUMIS AU SERVICE DES BASSES ŒUVRES (PAR SEYBANI SOUGOU)

Pour tous les observateurs attentifs, la nomination de M. Mamadou Badio CAMARA, en qualité de Président du Conseil Constitutionnel était parfaitement prévisible. Pour...

03 - Septembre - 2022

MORT DE DOURA DIALLO EN COUCHES : LE RECIT « TERRIFIANT » DU PROCUREUR !

Le procureur de la République vient de briser le silence sur l’affaire Doura Diallo, une mère qui est décédée  en couches dans des conditions...

03 - Septembre - 2022

LE DECRET N°2022-1572, NOMMANT MAITRE AWA DIEYE, MEMBRE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL EST ILLEGAL (PAR SEYBANI SOUGOU)

« On ne peut être à la fois membre de l’OFNAC et membre du Conseil Constitutionnel » Par décret n°2022-1572 en date du 01 septembre 2022, Maitre AWA DIEYE...

02 - Septembre - 2022

JUSTICE: MAMADOU BADIO CAMARA, NOUVEAU PRÉSIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL

Le magistrat, Mamadou Badio Camara, a été nommé président du Conseil constitutionnel en remplacement de Papa Ousmane Sakho, dont le mandat s’est achevé, a...