Babacar Ngom soutenu par les populations de Djilakh

05 - Mai - 2021

La tension ne baisse pas. Le litige foncier, qui oppose la population de Ndengler à la Sedima, prend une autre tournure. Après les échauffourées du lundi, les habitants de Djilakh, qui étaient face à la presse hier, ont interdit à leurs voisins de Ndengler de remettre les pieds dans leurs champs. Désormais, ce litige oppose les deux villages. Cette sortie montre la fragilité de la situation où s’affrontent des intérêts divergents. Aliou Faye, responsable des jeunes et président du Comité de développement sanitaire, explique : «Depuis l’année dernière, la population de Djilakh a été très disciplinée, laissant même d’autres populations entrer dans leur surface pour réclamer des terres.» Il enchaîne : «Aujourd’hui, nous apportons un démenti et nous réclamons la totalité de nos terres. Nous disons que la population de Ndengler n’est pas propriétaire de la terre qu’elle réclame. Nous sommes déterminés à leur barrer la route. Depuis l’année passée, on a permis à la population de Ndengler de la cultiver au détriment de celle de Djilakh. Si Macky Sall donne la terre à la population de Ndengler, qu’il sache qu’on va nous enterrer ici, car ni Macky Sall ni un autre n’en a les prérogatives», avertit Ablaye Faye.
Aujourd’hui, le patron de la Sedima n’est pas épargné par les mises en garde des populations de Djilakh. «Nous mettons aussi en garde Babacar Ngom. Si jamais il s’aventure à donner un mètre carré à la population de Ndengler, il va tout perdre parce que nous de Djilakh allons lui arracher les terres», explique Aliou Faye. Les populations de Djilakh sont revenues sur le processus d’octroi des terres au Pdg de Sedima. «Nous avons sifflé la fin de la récréation, car la population de Ndengler a abusé de notre passivité et cela ne peut plus continuer. Nous allons désormais nous révolter. Nous avions organisé trois audiences publiques pour accepter le projet. Pourquoi donc la population de Ndengler nous accuse de vol de terre ? Ndengler n’a rien ici. Je ne parle plus de la gendarmerie, mais plutôt du président en lui disant qu’il ne peut rien faire d’autre que de remettre les terres à la population de Djilakh. Nous réclamons nos terres à l’Etat», enchaîne le responsable des jeunes de Djilakh.
Ex-conseiller à la communauté rurale de Ndiaganiao, Ablaye Faye avait participé à la délibération qui a octroyé au patron de la Sedima ces terres. Il dit : «Le village de Ndengler se situe à 8 km des terres qu’il réclame. Il faut que l’opinion sache que c’est le village de Djilakh qui a accepté pour qu’on remette la terre au promoteur. Nous ne contestons rien, car le promoteur a respecté ses engagements. La terre appartient à l’Etat et cela, suite au titre foncier. Il faut que les gens sachent aussi que nous ne sommes pas frontaliers avec le village de Ndengler, car il y a deux villages intermédiaires que sont Thiamass et Ngoyé qui nous séparent.» Très sûr de ses arguments, il enchaîne : «La délimitation a été faite depuis longtemps. A l’époque, Niadiar Sène était le président de la Commu­nauté rurale de Ndiaganiao. Durant cette époque, c’est son adjoint qui avait fait la délimitation. Même si la terre est un titre foncier qui appartient à Babacar Ngom, nous disons que nous allons protéger ce dernier.» Pour les habitants de Djilakh, c’est une réserve «prodigieuse», car elle emploie de nombreux jeunes du village. «Dans cette ferme agricole travaillent plusieurs jeunes venant de plusieurs régions. Que la population de Ndengler arrête sinon les jours à venir seront plus menaçants ! On ne comprend pas leurs agissements à vouloir occuper des terres qui ne leur appartiennent pas», dit Ablaye Faye, engagé dans la préservation du projet de Sedima. «Nous sommes dans une période où l’emploi des jeunes est devenu un casse-tête pour la population. Or ici travaillent plus de 1 000 jeunes. Donc ce n’est pas la population de Ndengler qui ne fait pas plus de 200 jeunes qui va arrêter ce projet et chasser le promoteur. Ce projet crée de l’emploi pérenne. L’année passée, ceux de Ndengler avaient gagné la bataille médiatique, mais ce ne sera pas le cas cette année. Ndengler a confisqué nos terres. Maintenant si l’Etat veut arbitrer, il n’a qu’à envoyer les services techniques pour délimiter les deux villages», prévient Ablaye Faye, ancien conseiller rural à Ndiaganiao.

Le Quotidien

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