Casamance : Le journaliste enseignant Bacary Domingo Mané préconise un journalisme de paix pour régler le conflit armé
Il faut former des journalistes de paix en vue de la gestion de la crise casamançaise. Telle est la proposition de Bacary Domingo Mané, un journaliste formateur et assistant aux universités de Dakar et de Saint-Louis. Il a fait cette déclaration à l’occasion d’un atelier de deux jours, organisé par le Mouvement citoyen sénégalais à Ziguinchor mercredi et jeudi pour développer du thème ‘’le dialogue intergénérationnel à l’épreuve de la recherche de la paix en Casamance’’.
Selon lui, ce journaliste ne sera celui qui parler de faits factuels tels les braquages des combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) sur les axes routiers de la Casamance ou des bilans de victimes lors des incidents.
‘’Ce sera un journaliste qui va chercher ce qui est à l’origine même du conflit casamançais. Pourquoi des gens se sont levés spontanément pour prendre des fusils et rentrer dans la brousse ? Cette crise est très complexe, un journaliste ne doit pas se lever tout de suite et se mette à écrire sur lui. Il faut peser pour le bon et le contre de ce qu’il faut écrire pour éviter des dérapages. Le journaliste doit faire attention même sur les mots qu’il utilise quand il parle de ce conflit surtout dans ce contexte de ni paix ni guerre’’, a-t-il confié.
Pour y arriver, les journalistes doivent être formés parce que dans ce nouveau concept de journalisme de paix, il y a un contenu, relève t-il.
‘’Pour y arriver, je pense que les journalistes doivent être formés parce dans ce nouveau concept de journalisme de paix, évidemment il y a un contenu qu’on doit partager avec les confrères qui travaillent ici pour que, quand ils traitent une question liée à ce conflit, qu’ils puissent le faire dans les règles de l’art. Donc le premier niveau, c’est la formation et deuxiément permettre aux journalistes de trouver un cadre d’échanges où ils vont parler de paix, que l’ancienne génération et l’actuelle échange sur ce sujet, que les anciens puissent donner des conseils aux plus jeunes qui n’ont pas encore d’expérience’’, suggère t-il.
Il dit que ce journaliste doit donner la parole aux acteurs qui vont dans le sens d’une recherche d’une paix définitive plutôt qu’à ceux qui ne sont pas pour la paix, ceux qui ne participent pas à la construction d’une paix durable dans la région..
‘’Donc vous voyez, il y a un parti-pris qui est que le journaliste n’est pas simplement ordinaire, il n’est pas équidistant des différentes chapelles, il œuvre pour la paix. C’est ce à quoi, j’invite les confrères qui sont là en Casamance qui travaillent dans des conditions certes difficiles mais je pense que c’est quelque chose de faisable’’, lance t-il.
A son avis, c’est de cette manière qu’on pourra baliser les voies qui permettront d’aller vers une paix définitive dans cette région.
Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)