CEDH: la France condamnée pour manque d'assistance à des demandeurs d'asile

02 - Juillet - 2020

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné, ce jeudi 2 juillet, la France pour les «conditions d'existence inhumaines et dégradantes» de trois demandeurs d'asile, contraints de vivre «dans la rue» et «privés de moyens de subsistance».

«Les autorités françaises ont manqué (...) à leurs obligations» à l'encontre des trois majeurs isolés, afghan, russe et iranien, âgés de 27, 33 et 46 ans et «victimes d'un traitement dégradant témoignant d'un manque de respect pour leur dignité», a estimé dans un communiqué la juridiction basée à Strasbourg.

«Elles doivent être tenues pour responsables des conditions dans lesquelles les requérants se sont trouvés pendant des mois, vivant dans la rue, sans ressources, sans accès à des sanitaires, ne disposant d'aucun moyen de subvenir à leurs besoins essentiels et dans l'angoisse permanente d'être attaqués et volés», a pointé la Cour.

Des sentiments «propres à conduire au désespoir»
Elle observe encore que les trois hommes ont «vécu dans la rue sans ressources financières», ne percevant l'Allocation temporaire d'attente (ATA) qu'après des délais très longs. Pour les juges strasbourgeois, «cette situation a suscité chez eux des sentiments de peur, d'angoisse ou d'infériorité, propres à conduire au désespoir».

La Cour prend toutefois bien soin de «souligner qu'elle est consciente de l'augmentation continue du nombre de demandeurs d'asile depuis 2007 et de la saturation» des structures d'accueil. Elle reconnaît également «les efforts consentis par les autorités françaises pour créer des places d'hébergement supplémentaires et pour raccourcir les délais d'examen des demandes d'asile».

4ème condamnation pour la France en moins d'un mois
Toutefois, elle estime que «ces circonstances n'excluent pas que la situation des demandeurs d'asile ait pu être telle qu'elle est susceptible de poser un problème quant au respect par la France de l'article 3 de la Convention» européenne des droits de l'homme (interdiction des traitements inhumains et dégradants).

La Cour a donc conclu «à l'unanimité» à la violation de cet article et a notamment alloué 10.000 euros à deux des requérants et 12.000 euros au troisième au titre du dommage moral. C'est la quatrième fois que la France est condamnée par la CEDH en moins d'un mois.

afp

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

15 - Mai - 2023

Ziguinchor: De violents affrontements entre les jeunes du Pastef et les forces de l'ordre devant le domicile de Sonko à l'instant même

De violents affrontements opposent, devant le domicile de Ousmane Sonko, des militants de son parti aux forces de l'ordre. Des cenatines de jeunes pour ne pas dire des milliers ont installé...

15 - Mai - 2023

Manifestations devant le domicile de Sonko à Ziguinchor : Mort d'un policier qui serait heurté par un policier

Des informations données à l'instant même font état d'un mort dans les rangs des forces de sécurité, lors des échauffourées de ce matin...

10 - Mai - 2023

PRESSE-REVUE : LES VIOLENCES A NGOR ET L’APPEL A MANIFESTER DE L’OPPOSITION A LA UNE

Les affrontements entre les jeunes de Ngor et les forces de l’ordre et l’appel à manifester lancé par la coalition de l’opposition Yewwi askan wi pour protester...

10 - Mai - 2023

TENSIONS A NGOR : MACKY SALL CONTRAINT DE NEGOCIER

Le président Macky Sall a reçu une délégation des dignitaires de Ngor, mardi 9 mai. L’objectif, dit-on, est de trouver une solution à...

09 - Mai - 2023

«Personne n'est à l'abri» : sur Internet, la délicate lutte contre les escroqueries

Recevoir un SMS indiquant la livraison d'un colis jamais commandé est devenu presque habituel dans notre quotidien. Au même titre que ces fameuses démarches à...